« Ici, goûte au bonheur » et «  Aime et fais ce que tu veux »

Date : 07-09/12/10

Rédacteur : Anne

 

Nous quittons Lokosso plus incognito que nous y étions arrivés la veille. Après une nuit au centre de santé en pleine campagne de vaccination contre la Méningite A, nous reprenons la route en direction de Banfora. Nous sommes sur de la piste comme ces derniers jours et les 40 km que nous parcourons dans la matinée ne présentent pas de spécificités particulières. Ils nous permettent seulement de nous évader en pensée.

Nous arrivons ensuite dans un village appelé Kouéré dans lequel se tient le marché en ce mardi ensoleillé. Nous comprenons mieux la légère hausse de trafic que nous avons pu noter sur la route. Nous traversons donc les étales sous les regards curieux et amusés de villageois et de grands « hein ?? » fusent de toutes parts. (J’aimerais pouvoir retranscrire ici, ce cri d’étonnement et d’incrédulité du Béninois ou du Burkinabé qui découvre nos vélos, mais c’est unique !).Nous sommes rapidement entourés sans avoir trouvé le moindre maquis. Nous sommes fatigués et un peu irritables. Je me mets donc en quête de ces buvettes/ restaurant que nous aimons tant. Sur ma route, je découvre l’affichette qui me redonne le sourire et me promets une heure de répit : « ici goûte au bonheur ». Et voilà comment Coca-Cola réussit à me rendre heureuse !! Ce symbole garantit la vente de la fabuleuse boisson sucrée et désaltérante ainsi que la possibilité de manger un peu à l’écart de la rue. Je retrouve Hadrien pour lui proposer mon petit paradis. Il est ravi et nous dégustons un excellent riz-sauce à l’arachide (beaucoup de choses sont faites à base d’arachide ici) avec du poulet. Belle pause avant de faire un tour au marché.Nous découvrons que l’industrie de la pièce détachée du vélo a de l’avenir en Afrique. Nos béquilles béninoises étant finalement peu satisfaisantes, Hadrien se met en quête d’une nouvelle béquille. Il y a du choix mais sur nos vélos un peu spéciaux, il faut une grande longueur. Impossible de trouver la pièce qui convient. 

 

Nous reprenons ensuite la route direction Sidéradougou. Après 45 km supplémentaires, nous atteignons ce gros village et nous dirigeons vers la cure. La traversée du village est encore épique. Difficile de passer inaperçu ! Nous sommes accueillis par le Père Maxime avec beaucoup de gentillesse. Après avoir reçu une « place » (c’est-à-dire une chaise) nous faisons connaissance avec notre nouvel ami. Au fur et à mesure de la conversation nous en arrivons à l’éternel débat sur le célibat des prêtres. Hadrien et moi ne partageons pas le même point de vue sur le sujet (étonnant ??!!). C’est au cours de cette conversation que le Père Maxime nous cite cette fabuleuse phrase de Saint-Augustin : « Aime et fais ce que tu veux. » J’adhère pleinement et ai envie de faire plus ample connaissance avec ce grand penseur de l’Eglise.

Après une douche et un petit repos, nous rejoignons la table de nos curés qui ont fait tuer un coq pour nous ! Belle revanche dans la mesure où ces infames bestioles ne peuvent pas s’empêcher de pousser leur cocorico avant le lever du jour, de déféquer sur notre double-toit… Bref on les déteste. Frites de patate douce et sauce accompagne la délicieuse viande. L’ambiance est extra, nous nous sentons en famille !La nuit à l’écart de nos ennemis les coqs nous offre un vrai repos. Nous nous réveillons le lendemain pour fêter l’Immaculée Conception. Après le petit déjeuner, le Père Maxime nous conduit à l’école du village pour que nous puissions montrer nos vélos aux élèves. Hadrien se spécialise dans la démonstration de vélo couché et commence à avoir un speech bien rodé. Nous nous rendons ensuite en ville pour quelques emplettes et reprenons finalement la route vers 9h30.Nous nous rapprochons de Banfora à grands coups de pédales. La piste est tellement poussiéreuse que les feuilles des arbres qui la longent sous devenues rouges ! Nous respirons et mouchons rouge ! La piste est entretenue par des camions et des niveleuses qui tentent de combattre les phénomènes de nids de poule et de tôle ondulée !

Nous arrivons à Tiefora à l’heure du déjeuner et nous nous installons dans une buvette au calme toujours signalée par la petite bouteille noire. Dans le village, chacun a sa spécialité et la personne qui tient la buvette ne vend pas de riz ni de pastèque. Mais tout le monde connaît tout le monde et après quelques interpellations de notre hôte à ses consœurs nous réussissons à obtenir tout ce dont nous avions besoin. Une petite fille fait du charme à Hadrien qui prétend y résister, mais l’enfant a un potentiel certain. Le café étant servi ailleurs, nous bougeons et nous sommes entrepris par le propriétaire du café sur les prochains sites à visiter. Nous sentons le lieu touristique se rapprocher.

Nous arrivons finalement à Banfora et sommes accueillis à l’évêché par le Père Michaël. Absolument adorable, il nous offre douche, chambre et wifi, ce qui constitue pour nous le suprême du luxe.Nous nous mettons ensuite en quête d’un restaurant. Le Lonely nous avait promis un resto génial qui faisait des « steak grand comme la table ». Mais le fameux resto Mac Donald est fermé le mercredi. Catastrophe, notre moral est en berne ! Nous n’avons aucune envie de nous remettre devant un riz-sauce ce soir. Nous finissons par suivre les conseils de l’Abbé et nous retrouvons au restaurant de la poste. Sur un air de nostalgie française où Pierre Bachelet succède à Clauclau et Johnny dans son jeune temps, nous commandons des steacks, des frites et des HARICOTS VERTS !! Maboul ! Tout ça est très bon. En dessert, un des meilleurs yaourts que nous avions jamais mangés, une papaye, le tout arrosé d’une bière. Nous sommes gais en quittant le restaurant, et ravis.

 

Ce matin le réveil sonne à 8h, c’est une petite grasse matinée. Nous avons prévu d’aller visiter les chutes qui se trouvent à en principe 7km de Banfora. Nous parcourrons 17km avant d’atteindre notre but. Les panneaux pour le site touristique de la région sont inexistants et les indications des personnes rencontrées sur la route soit sommaires soit difficiles à comprendre quand on ne connait pas le site ! Cependant nous ne regrettons rien dans la mesure où nous traversons des champs de canne somptueux. Au détour d’une rencontre, un planteur de canne me fait gouter de la canne fraichement coupée. Je déguste ce sucre en fibre et repars le temps d’une minute à la Réunion ! Nous atteignons finalement notre but et au « péage » des cascades, un guide se propose à nous pour nous faire visiter les dômes et les cascades. Hadrien est irritable et oppressé par ces propositions. Nous acceptons cependant dans la mesure où ce serait mieux pour notre sécurité !Les dômes constituent une formation géologique particulière à base de sable. C’est très impressionnant. Nous n’apprenons rien de notre guide mais nous sommes en haut du pic… Une ou deux photos et nous voici repartis pour les cascades.L’endroit est vert et très boisé. Nous ne sommes évidemment pas les seuls Blancs. Nous montons en haut de la cascade grâce aux conseils de notre brillant guide qui nous quitte ici. Et là, nous apprécions de nous mettre sous le débit autrement plus important que celui des douches africaines ! L’eau est excellente, nous passons un très bon moment.Le retour est autrement plus rapide que l’aller et c’est effectivement 7km qui nous sépare de la ville. La bifurcation à prendre ne pouvait s’inventer, mais nous ne regrettons rien.

Nous récupérons nos affaires et décidons de nous mettre en route pour Tengréla, village situé près d’un lac où il est possible lorsqu’on a de la chance de voir des hippopotames ! Nous avons le ventre vide mais l’heure est trop tardive pour trouver quelque chose à manger. Aussi, nous faisons une opération banane-gâteaux (qui sont en fait des beignets).Nous arrivons à Tengréla et achetons un billet combiné lac-pirogue. Demain, nous nous rendrons en pirogue sur le lac pour espérer voir les hippos.Après un succulent ragoût d’igname et des spaghettis bolo, nous nous apprêtons à aller donner à manger aux puces !

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