Independance Day ou la journée ensablée

Date : 11/12/10

Rédacteur : Anne

 

Aujourd’hui, nous sommes le 11 décembre et le Burkina Faso a 50 ans. C’est incroyable de se dire qu’il existe des nations si jeunes.Nous quittons notre campement après avoir salué notre « public », très intéressé par le rangement de nos sacoches et de la tente.Nous atteignons alors le village de Kankalaba situé à 4 km de notre lieu de camp. La route monte un peu et nous passons devant une école où s’étaient rassemblés des dizaines  d’enfants malgré le fait que nous soyons samedi. « les Blancs ! Les Blancs ! » surgissent de partout et nous sommes bientôt entourés de petites têtes qui courent joyeusement autour de nos vélos. « Cadeau ! Cadeau ! » ne se font pas attendre très longtemps mais après quelques mètres et plusieurs tentatives nos petits amis se lassent. Quelques km plus loin : rebelote ! Mais cette fois, nous sentons chez ces enfants une excitation plus importante que d’habitude. Ils se mettent à courir autour de nos vélos, ils hurlent « les blancs, les blancs » en tapant joyeusement sur mon épaule et en s’accrochant à mon vélo. Je m’arrête et tente de sévir, vraiment agacée et fâchée. Je comprendrai quelques mètres plus loin le sujet de cette excitation soudaine. C’est la fête de l’Indépendance et parce que c’est la fête, on peut faire un peu n’importe quoi. Nous nous arrêtons pour un petit déj trop sommaire à mon sens, dans des verres rincés dans une eau douteuse, à base de beignets rances… Mais lors de cette pause, nous voyons passer des défilés de jeunes portant fièrement le drapeau du Burkina Faso et chantant. C’est intéressant de voir la population qui compose ce rassemblement. Il s’agit principalement de jeunes. Les plus vieux s’activent encore dans les champs et ne prennent pas part à la fête.

 

Au programme de cette journée, les villages et villes ont prévu des manifestations diverses comme une course cycliste (on aurait bien participé d’ailleurs…), des jeux de société, et un match de foot ! Mais si certains ont joué au foot, nous n’avons démérité dans l’énergie fournit non pas à pédaler mais à pousser notre vélo.En effet, la piste que nous avons empruntée pour rejoindre Orodara et par la même occasion le « goudron », splendide et très praticable au début, s’est avérée sableuse et difficile sur les 10 derniers km avant le village « étape déjeuner » que nous nous étions fixé. Nous avançons d’abord en forçant sur les pédales puis notre roue avant chasse, et nous manquons de tomber. Une fois, deux fois, 10 fois… Finalement Hadrien tombe de façon impressionnante devant moi. Pas de casse, heureusement mais la chute fut belle !Peu de temps après c’est à mon tour de gouter la poussière. Pas de casse non plus. Finalement c’est là qu’on réalise qu’on ne tombe jamais de bien haut avec ces vélos.

 Plus tard, la couche de sable est telle qu’il n’est pas envisageable d’essayer de pédaler. Nous poussons donc sur plusieurs centaines de mètres. Nous sommes couverts de sable rouge et jaune. Cette matinée nous paraît très longue dans la mesure où le nombre de km n’avance pas sur le compteur, sans compter que les secousses de la route nous font perdre tour à tour poches à eau, tente, crème solaire ; nous obligeant alors à nous arrêter et à réajuster notre packetage. Nous atteignons finalement notre but de la matinée. Nous trouvons un maquis avec un riz sauce largement au-dessus de la moyenne.

Nous rencontrons Adama un jeune burkinabé très sympa et qui assure la traduction pour nous auprès propriétaire du maquis.Le problème dans ces repas, c’est le manque de dessert ! Pas de fruit, pas de yaourt, pas de chocolat ! J’avoue que le manque a été terrible à midi ! Nous n’avions aucune envie de rependre nos vélos et repartir.Mais nous nous sommes faits un peu violence et nous revoici sur la piste. Nous traversons des paysages verts avec des manguiers en bord de route. Nous regrettons d’ailleurs de ne pas pouvoir être présents pour déguster ces fruits délicieux ! Certains manguiers sont d’ailleurs en fleurs !L’effort à fournir est moins important que quelques heures avant et nous atteignons le goudron sans mal.Je nous permets de faire une sortie remarquée dans le village qui génère un éclat de rire général chez les enfants de Diéri. En effet, le sable a tendance à bloquer le ressort de nos pédales automatiques. Et voici comment ayant mal anticipé l’arrêt d’Hadrien, je m’arrête à côté de lui mais mon pied gauche reste accroché à ma pédale, je perds l’équilibre et tombe de mon vélo sur le vélo d’Hadrien… qui tombe à son tour.Le retour au goudron nous donne des ailes et nous « filons » à 20km/h. Nous atteignons Orodara dans l’après-midi et tâchons de trouver internet : impossible. Les deux endroits potentiellement susceptibles de nous fournir ce service sont en rade, ou ce n’est pas le moment. Bref, nous faisons demi-tour en quête d’un endroit où dormir. Nous sommes samedi soir et c’est très naturellement que nous nous tournons vers l’église de la ville. Nous sommes accueillis tour à tour par les sœurs de la communauté de l’Assomption de Bobo puis par un prêtre. Ces derniers nous proposent une petite chambre avec une douche. Fantastique !Après un grand nettoyage de printemps, nous allons en ville pour manger quelque chose. Nous sommes interpelés par un monsieur qui tient une cafétéria pour discuter. Nous parlons de choses et d’autres et notamment de la difficulté des Africains de venir en France. Cet homme souhaiterait correspondre avec nous pour pouvoir venir en France. Il nous explique que quelques années de travail chez nous lui permettraient de construire de beaux projets au Burkina. Nous n’avions pas réalisé à quel point le moindre salaire minimal en euros est une somme importante en Afrique de l’Ouest. Après nous être baladés pendant quelques minutes et avoir découvert la brochette sur le pouce, nous atterrissons dans un maquis indiqué par une publicité pour la bière Flag qui dit «  Flag signe extérieur d’amitié » ! Il y en a d’autres mais celui-là je l’aime bien. Nous arrivons dans la salle principale où le best of de Céline Dion tourne en boucle. Le riz sauce est très correct et la Flag très bonne. Mais le clou du spectacle reste le yaourt de la laiterie ! Oufissime !On a changé le CD et c’est désormais un artiste burkinabé qui chante dans les enceintes. Les gens qui nous entourent se mettent à danser. L’ambiance est très sympa et nous avons retrouvé un monsieur qui nous avait vus à Banfora ! Il faut dire que nous ne passons pas inaperçus avec nos vélos !Sur le chemin du retour, nous croisons un camion bloqué en travers de la route principale de la ville. Ce même camion tentait de faire une manœuvre lors de notre premier passage. Que va-t-il se passer maintenant ?? La route restera-t-elle bloquée toute la nuit ?

 

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