M. et Mme Coulibaly vous saluent !

Date: 22 et 23/12/10

Rédacteur: Anne

 

La salle de classe que nous occupons pour la nuit n’est pas utilisée ce matin et nous profitons d’une heure supplémentaire de travail. A notre réveil, M. Diarra nous invite à le rejoindre pour un petit déjeuner. Il a aussi très envie que nous sortions les vélos pour montrer à ses élèves comment « on pédale ces vélos ».

Le petit déjeuner est composé d’une bouillie différente de celle de la veille à base de petit mil, mais moins concassé, du pain et du café au lait. C’est le petit déjeuner du sportif. Le thé est sur le feu et il nous est servi après le petit déjeuner. Nous sommes très gâtés par notre hôte. Ce dernier est très embêté car il doit partir pour Kati et afin que nous passions plus de temps ensemble, il nous propose de ne repartir que le lendemain. Nous sommes très touchés par la proposition et j’avoue que nous avons été tentés. Mais le but du jeu n’étant pas d’enchaîner les km afin d’arriver à Kita à temps, nous déclinons poliment son offre, un peu à regret. Après un échange de contact et un verre d’eau avant de partir (c’est une tradition africaine) notre hôte nous quitte, sans nous avoir dit que nous sommes comme des membres de sa famille et que je suis sa « belle-fille » (en bambara bien sûr). Nous sommes vraiment ravis de ce partage !

Après réparation de mon câble de dérailleur, nous rencontrons le 1er adjoint au maire du village qui vient prendre de nos nouvelles. S’engage alors une discussion au cours de laquelle Hadrien et moi-même sommes baptisés de noms maliens. Il existe plusieurs grandes familles au Mali qui possèdent des histoires entremêlées où cours desquels un Coulibaly est redevable d’un Traoré, qui lui-même a sauvé la vie d’un Keita à qui un Diarra doit de l’argent, etc., etc. Finalement tout le monde est redevable de quelque chose à quelqu’un et donc chacun est l’esclave d’un autre. Il faut donc appartenir à une de ces familles pour se positionner par rapport aux gens que l’on rencontre. C’est ainsi qu’Hadrien deviendra Mamadou Coulibaly et moi je m’appelle Fatoumata Traore et j’ai épousé M. Coulibaly. Il faut désormais que nous nous renseignions soigneusement sur nos familles afin de pouvoir participer aux blagues de nos rencontres. Loïc nous avait bien expliqué la chose, lui est un Keita et semble très fier de sa famille ! Il défend son nom comme un vrai Malien !

 

 

Finalement, nous reprenons la route direction Kita. Le climat a un peu changé et je souffre de la chaleur. Nous atteignons le village de Néguéla pour le déjeuner au cours duquel nous rencontrons Jonathan, un routard Canadien, qui s’est retrouvé là en faisant du stop avec d’autres routards espagnols, et qui souhaite acheter une pirogue pour descendre le Niger vers Tombouctou. Il a des anecdotes très drôles à nous raconter notamment il nous raconte qu’il a acheté une chariote et un âne dans le désert marocain avec lesquels il a parcouru 150 km en 25 jours !! Il en conclut qu’il aurait été plus vite à pied, mais a trouvé l’expérience très drôle. Bref, Jonathan est un vrai routard.

Après cette pause sympathique, nous nous dirigeons vers un coin d’ombre pour une petite pause avant de reprendre la route quand le soleil serait un peu plus bas. Nous sommes près d’un marigot où un petit bonhomme de 10 ans au plus moule des briques sous un soleil de plomb.

Nous nous remettons en route pour 30 km supplémentaires. Nous avions prévu de dormir dans un village que nous avons a priori dépassé sans nous en rendre compte alors que la carte l’indiquait comme un gros village. Peu importe, nous faisons étape dans le village de Nidji-Coro peu avant une nouvelle forêt classée qui interdit toute construction sur 25km. Nous avons beaucoup de mal à trouver quelqu’un qui parle français dans le village et avec les quelques rudiments de Bambara que nous avons acquis au cours de nos rencontres, nous faisons comprendre que nous souhaitons passer la nuit dans le village sous la tente. Comme souvent, « il n’y a pas de problème » et nous voici installés.

En guise de diner, nos immanquables spaghettis sont un peu diversifiés par une boîte de sardines achetée quelque part et que nous avions presque oubliée. Et bien « l’effet sardine » valait presque « l’effet camembert » dont nous rêvons !

La lune est splendide ce soir. Elle se lève bien après la tombée de la nuit et est toute ronde. C’est notre ampoule dans ce village sans électricité !

 

Nous arrêtons 15km plus loin pour une pause déjeuner. Nous sommes ravis de constater que notre arrivée ne provoque pas un énorme déplacement de foule. Nous nous retrouvons dans une gargote devant un riz sauce d’arachide…

Petite sieste sous un karité et pédalage de mauvaise grâce vers notre étape pour la nuit qui se trouve à 32km de notre but.

Nous arrivons dans un gros village (on reconnait un gros village d’un village plus petit à la taille et au nombre d’antennes téléphoniques qui se trouvent à proximité !) et suivons une pancarte qui nous indique une maison communautaire dans laquelle il serait possible de dormir. L’indication ne suffit pas et nous avons besoin d’un petit guide. L’endroit est un bâtiment assez récent dont la construction a été financée par la ville française de Vetrou. Ici c’est un peu le petit Vetrou, car le centre de santé, l’école, la maison communautaire ont été financés par la commune. Cette dernière est un lieu de vie pour le village et notre arrivée perturbait la répétition d’un défilé pour le 31 décembre. Un cours de karaté était aussi organisé et un jeune nous expliquait que de nombreuses fêtes se déroulaient ici. Bref, ça bouge à Badinko.

 

Nous sommes attaqués par un super coup de barre à 18h et c’est avec beaucoup de difficultés que nous nous motivons pour sortir. Hadrien a envie d’une bière, d’une cigarette et de frite de patate douce. Le gardien de la maison lui a indiqué un bar et un restaurant.

Nous nous dirigeons vers le bar dans un premier temps. A Badinko, il y a l’électricité dans les maisons entre 18h45 et 0h00. Un éclairage public existe mais il reste très sommaire et nos lampes nous permettent de voir où nous mettons les pieds. Nous sommes attaqués à notre sortie de la chambre par des fumées toxiques liées à la combustion de déchets dans la rue. Les gens vivent encore dans la rue et les enfants jouent au babyfoot à la lampe torche !

Après un parcours de quelques minutes dans le noir, nous arrivons au « bar ». Il s’agit en fait de particuliers qui vendent de la bière et qui nous offre une table et deux chaises dans leur jardin pour déguster notre breuvage. On aurait dû s’en douter, dans la mesure où l’électricité arrive à partir de18h45, une bière ne peut pas être fraîche à 19h ! Nous apprécions donc deux bières tièdes… La famille qui nous reçoit est très sympa et souhaite entamer la conversation.

Nous quittons notre lieu de débauche à la quête d’un restaurant, mais arrivons après la bataille. Deux enfants très sympas, nous accompagnent dans notre quête aux spaghettis. Nous trouvons finalement avec quelques difficultés mais nous trouvons. Même après 3 assiettes, Hadrien est mort de faim et s’attaque à une baguette de pain sec. Il est déçu par son dîner qu’il s’imaginait mieux que ça…

Nous réalisons mal que nous sommes à la veille de Noël et espérons que nous trouverons à Kita un hébergement qui nous permette de recharger nos batteries et une messe avec un peu de français que nous puissions suivre. Mais nous sommes confiants !

 

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