C’est fou tout ce que l’on peut faire en 3 jours !

Date : 03 à 05/02/11

Rédacteur : Hadrien


Aujourd’hui, jour de départ ! A bloc après ces 2 jours de pause forcée, nous enfourchons nos vélos après avoir salué nos copains cyclistes. Nous nous lançons alors dans 3 jours de pure aventure : 1 passage de frontière, 2 bateaux, 7 kilomètres de poussage dans les bois et 20 km de piste en descente nous attendent d’ici à Villa O’Higgins… en selle !

Notre première expérience du ripio (piste grossière) est un peu douloureuse, la route pour El Lago del Desierto est clairement pourrie au début, les gros cailloux glissent sous nos roues et le vent vient de face ! Mais qu’importe, nous sommes au taquet et les premiers kilomètres sont « vite » avalés.

Mais alors qu’elle pousse son vélo sur un pont, Anne met le pied dans un trou entre 2 planches et tombe, son vélo lui tombe aussi dessus (60kg…) et le tout alors que sa jambe est coincée entre 2 planches… Aie aie aie, elle souffre énormément, et ne peut plus bouger, premier diagnostique : jambe cassée. La tuile.

Bon je sors un sac de couchage pour la réchauffer, entre temps, 2 andinistes (on est dans les Andes, pas dans les Alpes !) viennent m’aider à la porter pour dégager le pont. Si la douleur est vive, après quelques tests et exercices, c’est bon, on a eu de la chance, la motricité et les réflexes sont bons, ce ne sont « que » quelques bleus… ouf ! Alors qu’Anne, toujours entourée des andinistes, plonge la jambe dans l’eau froide de la rivière, je vois un truc orange flotter… merde ! C’est le duvet déplié sur le pont, il s’est envolé et a plongé dans l’eau de la rivière… pour l’instant il tient sur une petite ile au milieu de l’eau. Bon, pas le choix, je rentre dans l’eau… brr elle est gelée ! Mais c’est bon ! Le duvet n’est pas trop mouillé, Anne est en forme et a le moral (le plus important !).

 

Tout cela aurait pu mal tourner ! Bon, on se remet de nos aventures avec un bon repas quand Shoan, Ingrid et Kate arrivent, chouette ! C’est le couple à vélo qui descend depuis l’Alaska, nous les avons rencontrés la veille et avons passé de bons moments avec eux. Ils déjeunent avec nous et nous nous remettons en route ensemble quelques instants plus tar, mais la piste est trop mauvaise pour le tandem et le vent trop fort, ils font demi-tour.

 Nous filons bien sur une superbe route au bord d’une rivière, tant mieux car nous devons attraper le bateau en fin d’après midi et il semble que les horaires sont un peu aléatoires… Mais vraiment c’est la journée : Anne casse a nouveau son dérailleur… mon bricolage africain a bien tenu jusqu’à maintenant.. heureusement un coup de soudure à froid plus tard, tout fonctionne à nouveau et nous filons… ouf, nous sommes même en avance ! Et bonne nouvelle : nous rencontrons d’autres cyclistes allant dans notre direction. Nafrissa et Peter vivent à Londres et nous allons nous suivre pendant quelques jours.Cela fait plaisir de savoir que d’autres cyclistes voyagent du Sud au Nord, la plupart le font dans l’autre sens.

 

La traversée sur le Lago del Desierto ne dure que 45 minutes (mais coûte tout de même 20€/pers. …), les paysages sont magnifiques et nous nous sentons vraiment au bout du monde lorsque le bateau nous dépose de l’autre côté.On vous explique le contexte, à partir du moment où le bateau nous dépose, nous avons 2 jours pour (i) parcourir 7 km de chemins horribles en montée jusqu’à la frontière, avec nos vélos (ii) descendre ensuite jusqu’au poste frontière chilien où (iii) on doit récupérer un bateau (il n’y en a qu’un tout les 3 jours donc nous n’avons pas intérêt à le rater !).Les gendarmes nous disent qu’avec nos vélos chargés, c’est impossible à faire (surtout les vélos couchés difficiles à pousser) et nous propose de porter nos bagages sur des chevaux pour… 50€ ! Le vol !No way, nous décidons de remonter nos manches et de nous « récompenser » avec une bonne bouffe de l’autre côté ! Non mais ! Donc le plan est de dormir ce soir au bout des 7km difficiles, à la frontière.Bref, nous campons avec Nafissa, Peter et Daniel, un suisse qui est venu par un autre moyen. Nous dînons tous les 5 autour du feu et partons nous coucher juste avant que la pluie ne commence… il pleuvra toute la nuit, autant vous dire que les chemins risquent d’être sacrément boueux !

Le lendemain, en route, courage ! En nous montrant le chemin, le gendarme nous dit, plein de bonnes intentions : « Vous n’arriverez jamais à parcourir les 7 km aujourd’hui ! » Merci, ça nous donne du cœur à l’ouvrage !Les premiers 500m sont horribles : raides et les chemins sont boueux et merdiques. Ils ressemblent à des fossés… malheureusement l’appareil photo d’Anne nous a planté… et a décidé de se casser aujourd’hui(« erreur système zoom »), donc nous n’avons pas de photos de cette journée pourtant mémorable !Dans les montées, nous déchargeons les vélos puis je pousse un vélo pendant qu’Anne le tire, puis nous montons les saccoches… c’est dur, c’est long mais on monte petit à petit.Ensuite ça devient un peu plus plat mais complètement humide avec plusieurs passages de rivière et des marres de boue « même pas pour les cochons » ! Au déjeuner, nous n’avons pas fait la moitié… zut zut zut, est ce qu’on va y arriver ?

Remontés à bloc, nous trouvons aussi une super technique : On laisse un vélo derrière et on se met à deux pour pousser un seul vélo et « Banzai ! » on fonce !C’est ainsi que nous avançons à travers bois, un coup poussant, un coup tirant, toujours galérant ! La fin du jour approche et nous décidons de faire une dernière rotation jusqu’à un lieu de camp pour la nuit. Nous ne croyons plus pouvoir atteindre la frontière ce soir.Mais… mais… mais oui, finalement nous y arrivons sous le soleil ! Quelle joie mes amis de voir ce panneau « Benvenidos à Chile » ! Nous avons fait le plus dur et nous pouvons dormir sur un terrain plat entouré de superbes paysages, tout juste sur la ligne frontière, dans l’épaisseur du trait !

 

Nous sommes partis à 9h ce matin, il est 20h et nous n’avons pris que 30 min de pause dej. : 10h30 d’efforts, nous sommes HS !Un feu, un dîner copieux (selon les indications de préparation, nous avons mangé pour 8…) et un bon dodo, rien de tel pour nous remettre en forme !Et la journée du lendemain est aussi bien remplie, les 20 km de descentes ne sont pas de tout repos tellement la piste est défoncée et ponctuée de montées « raidissimes ». Bref, encore 4h d’efforts mais nous y voici ! Un coup de tampon du côté chilien et nous sommes à l’embarcadère où nous rencontrons une flopée de cyclistes qui vont dans la même direction que nous !La traversée pour Villa O’Higgins dure 3h30 et les conditions sont extrêmes : le vent est très fort et le lac est démonté, le bateau est balloté dans tous les sens… mais nous arrivons enfin… Presque ! Il reste 7kmà pédaler pour Villa O’Higgins : les salauds !

On n’attend qu’une chose : notre duvet et voila qu’il faut encore pédaler ! Heureusement la route est bonne et nous arrivons juste après la tombée de la nuit au camping indiqué par Anna et Alister, nos copains australiens.Nous avons atteint le bout de la mythique Carretera Austral, 1000km de piste nous attendent avant de rejoindre une autre route !Il y règne une bonne ambiance de résidence étudiante et nous y passons une bonne nuit… au chaud ! Car la salle « commune » est ouverte pour dormir au chaud ce soir !Ah du repos !!

 

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