L’Amazonie et sa grande surprise

Route vers San Francisco
Route vers San Francisco
Flamboyants péruviens
Flamboyants péruviens

Dates : 24 et 25/05/2011

Rédacteur : Anne

Trajet : Turubamba – Machente – San Francisco – Kimbiri

 


Nous nous réveillons un pied dans les Andes, un pied en Amazonie.

La végétation est très verte et la brume entoure les points les plus hauts dans notre champ de vision. C’est splendide. Je retrouve les odeurs et les impressions que j’avais à la Réunion.

Après une petite bavette avec les ouvriers qui tentent d’améliorer la qualité de la route, nous voici de nouveau sur nos vélos avec une idée plus qu’approximative de la distance qui nous séparent de San Francisco et donc de la forêt elle-même que nous appellerons la Selva

.Globalement, la route nous fait longer un rio mais bien au-dessus et certains passages en corniche me donnent quelques appréhensions. La qualité de la route est franchement variable et même descendre n’est pas de tout repos.

Nous croisons de petits villages mais nous ne sentons pas les gens d’une grande amabilité. Les personnes qui nous ont dit que les gens d’ici étaient moins aimables auraient-elles raison ? Pas franchement envie de les croire en tout cas. Nous nous arrêtons dans un petit village pour déjeuner et apprenons que nous sommes très près de notre but. Nous savourons l’épaississement de la nature. Tout est plus vert, il y a de l’eau partout, je retrouve même mes flamboyants bien aimés. Bref, c’est superbe. Des papillons nous entourent, la nature est vraiment généreuse avec le Pérou.

 

Après 10km, nous voici à San Francisco et nous traversons le pont qui la sépare de la ville de Kimbiri. Alors que nous nous arrêtons sur le rond-point « principal » pour demander notre chemin, nous créons un attroupement autour de nos vélos.

Les gens de la ville sont très intéressés par nos montures et nous sommes soumis à de très sympathiques interrogatoires. Les enfants sont très loquaces, ce qui est assez rares depuis notre arrivée en Amérique du Sud.

Une dame nous offre de l’eau… Bref, premier contact extraordinaire avec la population. Alors que nous sommes escortés par la police municipale à la mairie pour demander des informations sur la région, un homme sort d’un moto-taxi et nous dit : « Bonjour, nous vous attendions ! » Nous sommes très étonnés. Le monsieur se présente : il s’appelle Javier et est en charge du développement de l’éco tourisme dans la région.

Selon le temps dont nous disposons, il nous propose de nous faire découvrir la région. Nous sommes très agréablement surpris par une telle gentillesse et une telle attention à notre égard. Nous acceptons avec plaisir cette proposition alléchante qui nous permettra de découvrir la région avec des gens qui la connaissent bien et qui nous ferons gagner beaucoup de temps.

Mais comment savaient-ils ? Miguel du projet Palta que nous avions rencontré quelques temps avant et qui nous a décidé à passer par cette route, a contacté les personnes avec lesquelles il avait travaillé à KImbiri, leur annonçant notre prochaine arrivée. Nous devons beaucoup au projet Palta décidément… Merci !

 

Visite daéns les communautés natives
Visite daéns les communautés natives

Nous sommes les invités de la municipalité pendant deux jours et logés par cette dernière !

Parce que nous n’avons pas une minute à perdre, nos amis nous laissent 30 min pour nous rafraichir avant de commencer notre visite. Nous les retrouvons comme prévu et filons en camionnetta dans la communauté native de Anaro. « Communauté native » signifie que contrairement aux habitants qui peuplent la ville de Kimbiri, les gens de ces communautés sont natifs de la région. Ils possèdent des traditions et des coutumes propres à la forêt amazonienne.

Nous sommes introduits par Jenny qui est elle-même native de cette communauté. Nous ne rencontrons que des femmes et des enfants. Les hommes travaillent aux champs. Les femmes sont habillées de grandes tuniques informes en coton colorées à l’argile. Nous saluons la doyenne de la communauté, la Señora Térésa. Cette dernière est l’une des rares à parler espagnol. Les autres membres ne parlent que leur dialecte.

La communauté vit d’agriculture et d’artisanat. Nous apprécions beaucoup leurs travaux qui se composent majoritairement de bijoux, réalisés à partir de graines de différents couleurs. Nous achetons quelques bijoux et au moment de partir, la communauté nous remercie de notre visite en nous offrant des noix de coco et d’autres bijoux. Puis nous avons la chance de les entendre chanter. Cet échange est très agréable et si nous ne nous sommes jamais sentis aussi différents, nous ne nous sentons pas du tout mal à l’aise pour autant. Nous comprenons que la communauté est à la recherche de visiteurs et souhaiterait qu’ils soient plus nombreux. Nous sommes un peu réservés sur ce point, car nous trouvons ce groupe tellement authentique et simple que nous serions tristes qu’un tourisme de masse vienne dénaturer leur façon de vivre. Heureusement nous apprenons que nous sommes les deuxièmes touristes de l’année à venir les rencontrer, le tourisme de masse est loin !

 

Nous filons ensuite vers une seconde communauté : Sampantuari. Nous rencontrons la chef du village et deux autres villageois. S’engage alors un échange très intéressant entre nous sur le mode de vie d’une telle communauté.

Ici le chef du village est élu par la communauté et se retrouve alors en charge de l’autorité dans le village en matière de représentation à l’extérieur mais aussi et surtout en termes d’arbitrage et de juge au sein de la communauté.

Nous apprenons aussi que les filles se marient en moyenne vers 15 ans et que la communauté pacifique et sans problème ne souhaitent pas franchement de mélange avec les gens venant des Andes, par exemple, dans la mesure où ce changement viendrait perturber l’ordre de la communauté. Nous nous interrogeons cependant sur la consanguinité que pourrait provoquer un tel manque d’apport de l’extérieur. Un des messieurs présents lors de notre discussion nous reproche de passer que trop peu de temps dans la communauté, et de ne pas être en mesure d’apprécier le mode de vie de la communauté.

Nous ne pouvons lui donner tort. Mais le temps nous est compté. Pourtant le fait de passer une nuit dans une telle communauté nous charme dans l’absolu. Peut-être aurons-nous la chance de vivre une telle expérience lors de notre avancée vers Puerto Cocos ?

Une journée bien remplie, nous savourons un repos bien mérité avant de continuer notre découverte de la région le lendemain. 

 

Voyage dans les communautés natives
Voyage dans les communautés natives
Proyecto café
Proyecto café

Nous avons rendez-vous à 8h et partons pour visiter une plantation de café biologique dans les hauteurs de Kimbiri.

Nous  arrivons sur place et rencontrons l’exploitant de la parcelle. Ce dernier est un pionnier dans la plantation de café organique et se sent investi d’une mission de changement dans la culture du café. Sa parcelle est une pente raide sur laquelle sont plantés des caféiers et des pins. Les pins et les caféiers vivent en symbiose, les racines de pin se lient avec celles des caféiers et leur apportent les nutriments dont ils ont besoin, en régulant en plus leur apport au cours de l’année… le principe nous épate !

Par ailleurs les pins donnent un goût particulier aux grains de café et apportent de l’ombre à leurs collègues caféiers. Nous goûtons les grains de café avant séparation et séchage. Nous visitons ensuite l’installation du producteur qui a construit une machine de séparation des grains de café, à l’aide de la force hydraulique. Une fois séparés de leur peau, les grains de café fermentent avant de sécher au soleil. Ils sont envoyés dans cet état dans les pays importateurs.

Le Pérou consomme peu de café et ne torréfie pas les grains, ou si peu que la production de café prêt à utilisation en est insignifiante. Nous nous interrogeons sur la rentabilité d’une telle culture tellement la pente de la plantation rend le travail difficile mais nous trouvons le projet très courageux et l’action des membres du projet concrète.

 

Nous nous rendons ensuite sur le Proyecto Pesce où nous rencontrons Clemente et son équipe. Nous visitons l’exploitation

. Le but du jeu est de réintroduire des espèces de poissons tropicaux dans le rio : le paco notamment. Pour ce faire, le projet élève des reproducteurs sélectionnés qui subissent des fécondations assistées et ainsi donnent naissance à des alevins qui sont eux-mêmes élevés dans d’autres bassins afin d’être vendus ou donnés à des bénéficiaires nécessiteux de la ville.

Le sujet réside dans la nourriture donnée aux poissons qui coûte très cher. La suite de ce projet serait de construire une usine de production d’alimentation pour poisson qui éviterait l’importation de cette denrée rare et coûteuse. Les explications de nos hôtes sont complètes et passionnées. Les autorités concernées disent qu’Hadrien serait sur le point de décrocher un job pour construire l’usine !

Nous sommes ensuite invités à déjeuner avec toute l’équipe.

Au menu : paco frit avec banane plantain. Le maire nous rejoint pour le déjeuner. Nous avons du poisson plein les mains, il s’agit d’être présentable très vite ! Nous échangeons avec tous sur notre expérience vélo !

 

Ruines de Mancopata
Ruines de Mancopata

Nous quittons les lieux direction les ruines de Mancopata. La route est longue très longue.

Nous arrivons en milieu d’après-midi et rencontrons l’autorité qui veille sur le site

. Ce dernier a été découvert en 2007 et des travaux d’investigation ont permis de trouver des pierres taillées et des céramiques. Des ruines incas ?

Nous reprenons la voiture et nous engageons sur un chemin récemment dégagé mais encore difficilement praticable pour une voiture lambda. Le 4X4 peine, il nous faut descendre et entamons une marche 25 min à travers la forêt.

Là franchement, nous sommes au milieu de la jungle. La nature est luxuriante, il y a toutes sortes d’insectes et de plantes que nous ne connaissons pas. La pente est raide mais nous atteignons le sommet. Nous pouvons admirer le rio et sa vallée depuis un mirador construit à cet effet. Encore quelques mètres et nous voici sur le site.

Hadrien se sent un peu comme Indiana Jones. Pour ma part, je trouve que les efforts pour arriver jusque-là ne sont pas à la hauteur des ruines que l’on découvre. Sont-ce bien des ruines d’ailleurs ? Et pourquoi pas une faille géologique ? En tout cas la forêt est magnifique, vierge ! Nous trouvons juste le temps de nous faire attaquer par un essaim de guêpes qui a une tactique particulière : couper les cheveux et rentrer dans les oreilles… ! Pas de mal

!Nous redescendons, ravis de notre ballade, car la montée était très chouette direction Kimbiri. A notre arrivée, nous retrouvons les protagonistes du Proyecto Café et échangeons sur notre journée autour d’un café bio !

Nous quittons nos bienfaiteurs, notre carnet plein de nouvelles adresses. Nous nous tiendrons au courant, ces projets nécessitent vraiment que nous les suivions.Nous allons diner et par hasard nous retrouvons Clemente du projet poisson. Nous passons un moment extra, d’abord autour d’un plat, puis autour d’une bouteille de vin délicieux (un genre de porto !). Autant dire que nous sortons du restaurant en titubant et qu’il m’a fallu une douche froide pour me remettre les idées en place et pour être en mesure d’aligner ces quelques lignes.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Bénédicte (lundi, 06 juin 2011 23:24)

    Ptit coucou après avoir visité vos pages latino américaines!
    Bon voyage de l'autre côté du Pacifique,

    Gros baisers

    Béné

  • #2

    hadrien et anne guillemard (mercredi, 15 juin 2011 21:27)

    Quelles découvertes avant de quitter le Pérou !!!
    Une fois encore je me régale en vous lisant !!!
    Prenez soin de vous .
    Mille baisers . Misa

Language

Breaking news

- Rentrés le 27/11/12 à Paris!

- Hadrien a trouvé du travail et nous habitons à Annecy-le-Vieux.

- La page concernant les visas est à jour, de même que celle qui concerne les démarches à faire avant de partir.

- Les itinéraires par pays et général sont mis à jour

- A venir bientôt: Retour sur le matos et les démarches joyeuses du retour!

- Diaporama de photos sud-américaines

 

Soutenez nos projets!

Nous collectons des fonds pour Sala Baï.

En savoir plus

http://louer1velo.jimdo.com/

Vous devez installer le Plugin Flash :

Download Flash Plugin

Vous pouvez aussi accéder directement à la page de collecte

Nos photos en ligne

Inscrivez-vous à la newsletter