72h en Chine

Train chinois
Train chinois

Dates : 25 - 30 août 2011

Rédacteur : Hadrien

Trajet : Kunming-Xi’an-Urumqi

 

Après avoir flâné dans les rues de KunMing , visiter un ancien temple et finalement avoir observé les danseurs le parc de la ville, nous nous mettons en route pour une grande expérience : le train chinois !

Tout commence par une foule bigarrée agitée et bruyante dans le hall d’attente. Puis les portes d’accès aux quais s’ouvrent et c’est la cohue, les gens courent avec leurs bagages, se poussent… au début on ne comprend pas trop.

Ensuite nous rentrons dans le wagon, un tohubohu mémorable y règne, tout le monde a un nombre de bagages incroyable et le jeu est d’arriver en premier pour trouver la place pour le mettre. S’en suit une partie de chaise musicale car il y a plus de billets vendus que de fauteuils dans le wagon, seuls les plus chanceux ont une place assise.

Nous avons de la chance !Une fois tout le monde en place, le train est chargé à 150% de ses capacités (on a compté !), il y a tellement de monde dans les allées (assis, debout, allongé…) que l’on réfléchit à deux fois avant d’aller aux toilettes (il faut 10 minutes pour faire le trajet et potentiellement on force 25 personnes à se lever !). 

 

Autant vous dire que l’on oublie toute norme de sécurité… malgré ses beaux buildings et son train grande vitesse, la population Chinoise vit comme le peuple d’un pays sous-développé. 

Mais nous avons de la chance, nous sommes installés, nos voisins sont très gentils et nous discutons un peu avec eux. Pour la majorité se sont des étudiants qui rejoignent leur université, ils parlent donc anglais ! J’ai la chance de jouer aux cartes avec un groupe de tibétains, ils sont très sympas. Le jeu ressemble un peu à un « trou du cul » mais avec des règles plus compliquées ! L’ambiance générale est bonne, mais les chinois ont 3 habitudes très désagréables pour les « bourgeois capitalistes » que nous sommes

:i) Ils jettent leurs détritus par terre et donc au bout de quelques heures le sol et les tables sont jonchés de détritus… Ils n’en sont pas gênés du tout ! Heureusement quelqu’un passe pour nettoyer de temps à autre

ii) Ils crachent sans arrêt en prenant bien soin de racler tout ce qui peut traîner dans la gorge. Compte tenu du bruit, ils doivent aller jusqu’au milieu de l’œsophage

!iii) Finalement, ils hurlent dans leur téléphone portable ou pour parler à leur voisin et ce quelque soit l’heure du jour ou de la nuit

.On se fait à tout même si bien sûr les deux nuits dans le train sont un peu dures et les jambes sont douloureuses mais bon, on en sort vivant !

 

wagon restaurant
wagon restaurant

Finalement nous arrivons à Xi’an après 36h assis… on fait peur à voir !

Après un petit déjeuner nous décidons de mettre à profit les 4 heures de transit pour visiter cette ville ancienne capitale des empires Ming. A la sortie de la gare une très belle muraille ancienne aux dimensions impressionnantes nous accueille, cela présage bien ! Et bien non ! Toute la vielle ville a été détruite pour construire d’immondes immeubles, subsistent 2/3 tours et temples seulement…

Notre balade se résume donc à marcher le long de grandes artères au milieu des immeubles sous un ciel si pollué que l’on ne voit pas le soleil…Je suis presque content de remonter dans le train !;) D’ailleurs, alors que le manège d’embarquement reprend, nous croisons Lars, un Néerlandais très sympa qui sauve un peu notre périple en train ! Nous discutons pas mal ensemble et dînons ensuite dans le « wagon restaurant » du train, un petit air d’URSS règne avec le contrôleur qui fume, assis devant une table jonchée de billets, l’énorme casquette accrochée à la patère !

Mais nous y mangeons bien et c’est l’occasion d’ouvrir la bouteille de vin du Yunnan achetée à Kunming. A vrai dire ce vin (Great Wall – Ruby Cabernet ( ?)) passe bien mais il n’a pas beaucoup de caractère. Il doit y avoir de meilleurs crus !

Nous passons une bonne soirée ensemble. Heureusement car la nuit est beaucoup plus dure que les deux précédentes : 2 jours à ne rien faire, ça ne fatigue pas tellement ! La mauvaise nouvelle est que ce trajet dure 35h et non 30h comme nous le pensions, les dernières heures sont dures !

 

Notre arrivée à Urumqi nous plonge dans un monde nouveau, les gens ont des faciès différents, ça y est, on se rapproche de l’Asie centrale !

Et on se sent aussi un peu au Maroc, les vendeurs de rue proposent des fruits secs, c’est un peu plus le foutoir, au début ça nous plait !Mais il y a aussi les aspects négatifs, les chauffeurs de taxis ne sont pas officiels et nos proposent des tarifs déments, on doit négocier le prix du pain et des paos… dur dur après un aussi long voyage ! Finalement nous trouvons quelqu’un pour nous emmener à notre auberge de jeunesse au milieu de cette ville tentaculaire, il conduit comme un fou mais le vrai problème est qu’il ne connait pas l’adresse indiquée, essaie de nous larguer 2 fois au milieu de nulle part et finalement nous lâche près de l’université… premier contact décevant avec Urumqi ! Une demi heure d’un autre taxi plus tard et nous voici enfin arrivés !

Un bon dodo nous attend !Le lendemain, mission visa ! Nous décidons in extremis de changer notre itinéraire pour zapper le Kazakhstan dont le visa est cher et difficile à obtenir pour rejoindre directement le Kirghizstan en passant par le col d’Irkeshtam depuis la ville de Kashgar (Kashi, Xinjiang).

Nous avions prévu de nous reposer un peu avant de nous lancer dans des démarches administratives mais dans un élan de motivation, nous allons directement au consulat. Bien nous en a pris : nous sommes lundi et le consulat ferme mardi soir pour…5 jours ! Nous aurions été sérieusement coincés en ne venant que le lendemain. L’équipe est très gentille, pro et parle anglais, nous récupérerons nos visas le lendemain !

Nous changeons ensuite d’auberge de jeunesse pour récupérer un lit pas cher dans un dortoir. Nous faisons la rencontre de 3 autres cyclistes dont 2 qui partent sur la même route que nous : génial ! Totalement absorbés par la préparation de la suite de notre voyage, nous ne passons pas trop de temps avec eux, a priori on se reverra sur la route !

 

Ouvrages ferrroviaires
Ouvrages ferrroviaires

Trouver ensuite un billet de bus ou de train, aller chercher nos bagages et vélos nous prend une bonne journée. La ville est en pleine activité car la première expo Chine-Asie Centrale commence le lendemain.

Or Urumqi est la capitale du Xinjiang, région extrême de la Chine dont la population autochtone Ouighour est en partie indépendantiste et il y a des tensions entre Chinois et Ouighours.

Donc la ville grouille de militaires en armes, de policiers armés de fusils, de policiers tout court, les contrôles sont fréquents et nous sommes même fouillés pour accéder aux guichets de la gare ! ;) Mais les photos sont interdites… et on a pas envie de rentrer en conflit avec eux !Après moult démarches, nous voici prêts à monter une dernière fois dans le train mais en couchette cette fois-ci. Nous serons contents de nous reposer un peu car les derniers jours ont été bien chargés ! Nous avons arrêté de pédaler il y a 8 jours seulement mais j’ai l’impression qu’un mois s’est écoulé tellement nous avons fait de choses !

Durant nos trajets en train, nous longeons perpétuellement des chantiers de Ligne Grande Vitesse dont la Chine est si fière. Il faut dire que les moyens mis en œuvre sont réellement bluffant : ouvrages innombrables, un chantier en activité tous les 5 ou 10 kilomètres, usines de préfabrications tous les 50 km et ce sur plusieurs milliers de kilomètres, au milieu de nulle part. Ces chinois forcent notre respect. Mais à la réflexion, je me demande bien pourquoi tout cela !

 

Les trains que nous prenons en cette période de rentrée universitaire sont sur-bondés (150% de taux de remplissage) et on voit bien que beaucoup de personnes choisissent de voyager debout car elles n’ont pas les moyens de payer un autre billet. Ce qui me mène à 2 réflexions :

1) La SNCF chinoise ne sait pas adapter son offre de train au trafic réel de passager

2) Une bonne partie de la population a des moyens trop limités pour se payer des billets assis

.Alors, à quoi bon développer à grands coups de milliards d’euros un réseau grande vitesse que seule une minorité pourra s’offrir et dont l’exploitation risque de pâtir du manque d’expérience de l’exploitant en matière d’anticipation des trafics ? Serait-ce uniquement une vitrine ? Tout comme ces beaux immeubles qui font les villes chinoises qui ne sont pas entretenus et dont l’inoccupation (par manque de ressources de la population chinoise) est de notoriété publique ?En revanche dans les campagnes nous avons vu bien moins d’écoles en Chine que dans les autres pays traversés (Laos y compris).

 

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