BENIN

Vous trouverez ci-après tous les éléments qui concerne notre séjour au Bénin.

Itinéraire

Carte
Carte

Photos

En bref...

Ce qu’on a aimé :

-        Les rencontres que nous avons faites dans ce pays mais aussi et surtout l’accueil que nous ont réservé Euphrasie, Hervé et Mathilde ! La rencontre de Perrine fut aussi un très bon moment. Nous avons pu faire le plein d’amitié et d’affection avant de nous lancer dans notre périple africain.

-        Le fait que les gens parlent français, ce qui nous a beaucoup facilité les choses.

-        Le Milo lait concentré et les beignets au petit déjeuner ou encore le pain omelette.

-        Les zems de Cotonou ! On adore se déplacer en zems !

-        La plage de Grand Popo et la visite du pays Tsomba

-        Les rencontres des prêtres au cours de notre voyage en terre béninoise.

-        La visite de beaux projets, qui marchent, pour les enfants notament.

-        Notre séjour à Lokpo chez Hervé et la découverte de son mode de vie : prêtre dans une cité lacustre.

 

Ce qu’on a moins aimé :

-        On aurait voulu avoir le temps de suivre le Père Alexis dans sa tournée dans les communautés loin du goudron.

-        Nous étions un peu timides pour prendre des photos et nous avons ratés plus d’une expression ou d’un sourire à immortaliser

-        Les paysages béninois, comme tous ceux d’Afrique de l’Ouest, présente un intérêt moyen, sauf peut-être la route entre Natitingou et Boukoumé.

Donc : Coup de cœur pour ce pays, premier dans notre périple africain, où nous aurions envie de revenir et pourquoi pas nous investir. Nous avons une nouvelle famille là-bas !

 

Récits de notre séjour

sam.

11

déc.

2010

En route vers le Burkina! Premier passage de frontière

Date : 26 et 27/11/10

Rédacteur : Hadrien

Après la messe du jour et un solide petit déjeuner durant lequel Anne goûte la bouillie de maîs (a priori pas mauvais…), nous reprenons la piste qui nous mène tranquillement à Tanguetta pour le déjeuner.Triste déjeuner d’ailleurs dans une gargotte dont la responsable est d’une mauvaise volonté incroyable ! Nous comprenons que ce n’est pas son établissement et qu’elle n’est que salariée. Vraiment l’activité salariée n’est donc pas le système optimal pour tous!

Le village est pourvu de nombreux points d’accès à internet via satellite et donc la connexion est excellente et nous en profitons pour mettre le site à jour et pour charger quelques photos ! Ok c’est rapide mais nous restons tout de même plus de 2h30 !!
Le soir nous arrivons à Dassari où le père Bienvenu nous accueil il est très gentil et très doux, nous passons un bon moment avec lui lors du dîner !Après nous « sortons faire un tour en ville » traduire par : « nous nous rendons dans la seule buvette du village qui a un frigo qui fonctionne » ! Nous prenons le temps d’être un peu tranquilles tous les deux autour d’une bonne bière « La Béninoise », la dernière avant le passage de la frontière Burkinabée.

 

Arrivée au Burkina

Nous partons tôt de Dassari, direction plein nord et le Burkina ! Le passage de la frontière se fait avec une facilité déconcertante : un tampon, « vous avez passé un bon moment ,au Bénin ? » et roule ma poule ! Chouette ! Mais le poste Burkinabé est 25km plus loin, ayant décidé de déjeuner au Burkina, nous fonçons !!Même accueil chaleureux et mêmes démarches rapides et simples, si seulement tous les douaniers du monde pouvaient être aussi sympa… !;Un maquis réjouit nos papilles et nous filons faire la sieste, nous sommes fatigués après plus de 50km parcourus dans la matinée !Des enfants viennent discuter avec nous, ils sont très gentils mais ne pipent pas un mot de français, cela nous choque car au Bénin, tous les enfants de leur âge parlent français couramment !A Pama nous comptions trouver un presbytère où poser la tente mais en dehors d’églises diverses (évangélistes, du christ céleste…) nous ne trouvons rien de bien catholique !Nous décidons alors de nous lancer sur la piste de Tagou, à 14km de Pama, où nous pourrons prendre une pirogue pour traverser le lac qui coupe la piste que nous souhaitons suivre.La pistes est relativement bonne et nous sommes contents de rouler dans la nature, au calme. Les paysans rencontrés en route sont très sympathiques et accueillants !

Nous avons juste une petite frayeur : en traversant une « zone préservée pour la chasse villageoise », nous sommes arrêtés par un peu de sable sur la piste, nous entendons alors de chaque côté de la route des râles monter de la brousse… grognements où meuglements ? nous ne savons pas et filons vite fait, d’autant plus que le jour baisse sérieusement !Les villageois rencontrés par la suite confirment que ce n’étaient que des bœufs… ouf !

 

Futur véloptimiste burkinabais?

A Tagou, nous posons la tente au milieu du village (en fait composé que de quelques huttes) et allons jeter un coup d’oeuil au lac (mais trop tard pour voir le coucher de soleil…).Les villageois nous mettent en garde sur les 50 prochain kilomètres que nous souhaitons parcourir, il semble que la zone ne soit pas très sûre et que des pilleurs rodent… nous décidons d’investiguer un peu plus demain avant de partir. En effet les « coupeurs de route »identifient souvent leurs cibles bien en avance pour organiser leur action au mieux et ils cherchent en général de l’argent liquide. Puisque nous sommes arrivés récemment dans la région, n’avons pas beaucoup d’argent et que nous même ne connaissons pas notre itinéraire, le risque est limité.Par ailleurs les 2 policiers (à la frontière puis à Pama) à qui nous avons parlé de l’itinéraire ne nous ont pas mis en garde… On verra demain ! Pour l’instant nous avons 92km dans les pattes et nous sommes contents de dormir !

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sam.

11

déc.

2010

« Voyage en pays Somba»

Date : 24 et 25/11/10

Rédacteur : Anne

Denis, le gardien des lieux, nous a préparé de l’igname bouilli avec une sauce tomate délicieuse en guise de petit déjeuner. Nous sommes ravis de cette dégustation et abandonnons l’idée de nous faire des pâtes en complément.
Nous décidons ensuite d’aller voir une dernière fois les chutes avant de reprendre la route que nous savons d’ores et déjà pénible et laborieuse. Sur notre chemin nous rencontrons Pierre-Guillaume, jeune citoyen belge venu au Bénin pour trois mois dans le cadre d’une association éducative ayant pour but d’immerger de jeunes gens occidentaux dans la vie de villages africains en les coupant de leurs contacts habituels. Concept intéressant.
Nous reprenons finalement la route vers 12h sous un soleil de feu et les passages qui nous paraissaient insupportables là où nous testons un déjeuner dans un maki pour la première fois. Un maki est un petit restaurant qui propose différents plats tout prêt à base de riz ou de pâtes. Nous apprécions notre repas assis mais n’avons pas franchement l’impression de mieux manger que sur le bord de la route !Nous découvrons la ville poussiéreuse de Nati et son cyber café. 

 

Nous reprenons ensuite notre route direction le pays Somba. Après un arrêt à un barrage de police où nous discutons avec le policier et tous ceux qui se trouvaient autour, nous prenons la route en terre rouge direction Boukoumé. Nous savons que la nuit ne nous permettra pas d’avancer jusque-là mais nous avons l’intention de nous arrêter dans le premier village. Une première au Bénin, puisque jusqu’ici nous avons toujours dormi chez des gens que nous connaissions où dans des paroisses.L’accueil du chef du village est très chaleureux et il nous propose de dormir sur le toit de sa tata. Ok, nous vous devons un explication : la tata est l’habitation traditionnelle du peuple somba qui est constituer de plusieurs tourelles délimitant le tour de l’habitation et dont les étages servent de greniers. Le corps des tourelles servent en principe de cuisine. Le rez-de-chaussée entre les tourelles permet de loger le bétail et en principe, les gens dorment sur le toit. J’avoue que l’endroit était splendide.

Comme à chacun de nos arrêts, nous attirons particulièrement les enfants et c’est grâce à ces derniers que nous avons pu nous ravitailler en eau. Nous avons traversé le village, croisé plusieurs feu de brousse et Moïse, un petit bonhomme bien sympa a passé le trajet à me décortiquer des arachides afin que je goutte ! Je ne savais pas que ça poussait comme ça les arachides ! ce sont de petites plantes vertes et les tubercules contiennent la délicieuse cacahuète ! Il faut que je me mette à Copains des champs africains.Nous dinons sur le toit de notre tata et nous couchons.
Comme promis, les enfants sont présents à notre réveil avant de partir pour l’école. En guise de petit déj’ nous partageons avec eux, nos infâmes princes et d’excellents biscuits appelés « glucose », ça ne s’invente pas.Nous quittons le village de bonne heure après avoir laissé un « cadeau » au chef du village. Je constate que j’ai perdu mes illusions et ça me repose !

La route de terre rouge est absolument splendide. La végétation est luxuriante : baobabs, manguiers, et pleins d’autres arbres que je ne connais pas !Nous sommes arrêtés par deux jeunes à moto portant des fusils et qui nous rackettent de 100 FCFA en disant qu’ils sont les gardiens et que nous devons payer. Nous savons surtout qu’ils sentent l’alcool à plein nez et qu’ils sont armés ! On ne fait pas les malins mais nous sommes vexés.Nous faisons une pause déjeuner à Boukoumé à la cafétéria centrale (attention !). Au menu pain-omelette et Milo-lait concentré ! Je ne vous ai pas encore parlé du Milo ! Dans les cafétérias du Bénin le lait n’est pas en bouteille ou en brique. Ils utilisent du lait concentré et ajoutent de l’eau. Et bien, c’est un délice, croyez-moi ! C’est très sucré et ça requinque son cycliste. Dans le café, il y avait un mauvais James Bond, et bien ça nous a fait très plaisir de voir un film.
Parce que nous sommes dans une région touristique, tous les travers que nous affectionnons particulièrement refont leur apparition : proposition de visite, mendicité…
Nous reprenons notre route sous un cagnard terrible et nous arrêtons 2km plus loin sous un arbre. Nos vélos continuent à attirer du monde, et pendant ma sieste un troupeau s’est approché et broute allègrement autour de nous.Il nous reste 22km jusqu’à Manta. Sur une piste toujours aussi belle, nous profitons de notre voyage !En arrivant à Manta, nous faisons la rencontre d’un maître d’école qui nous a vus passer et qui fait justement un cours sur les moyens de déplacement… Il nous propose de le suivre afin que ses élèves puissent admirer nos montures. Nous hallucinons littéralement en voyant déferler des centaines d’enfants autour de nous. Le maître tente d’intéresser ses élèves à ces vélos bizarres mais il est compliqué d’avoir un échange construit avec 200 gamins en même temps. Les maîtres essaient à leurs tours les vélos et nous repartons accompagnés par les écoliers, euphoriques !

Les écoliers de Manta
Les écoliers de Manta

Nous nous dirigeons alors vers le presbytère du village et recevons un accueil exceptionnel de la part  la part du curé Bertin et de son vicaire Brice : ils nous font découvrir le germe d’un palmier, et nous procurent un vrai goûter bien revigorant. Le Bénin est tout petit car le Curé de la Paroisse est un ami de promotion de Serge Gougbèmon. Décidément !Nous sommes sales comme des peignes entre transpiration et poussière de la piste. Douche et lessive s’imposent alors ! Les enfants que nous avions vus lors de notre apparition à l’école nous retrouvent au presbytère. Hadrien leur montre les photos du Bénin puis du Maroc. Ils sont subjugués par cette petite boîte qui permet de montrer tant d’images. Ils sont aussi très intrigués par les marques de mes pieds ainsi que par mes cheveux. « il y en a beaucoup ! » Alors ils touchent et sourient. Trop mignons !

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jeu.

09

déc.

2010

« Premier contact avec la piste africaine»

Date : 22 et 23/11/10

Rédacteur : Hadrien

Après la messe quotidienne, nous embrayons sur un petit déjeuner léger en compagnie du Père Roland. Il est trop gentil et est parti acheter de la margarine et de la mayonnaise (petit déjeuner classique au Bénin) pour agrémenter nos tartines ! Nous sommes tellement touchés par toutes ces manifestations de sympathie !

De rapides au-revoir closent notre séjour chez le Père, nous y avons vraiment passé un bon moment !

 

Après quelques beignets achetés au bord de la route (un cycliste ça a avant tout besoin d’énergie !), nous prenons la route, le programme est chargé car nous souhaitons atteindre Djougou à 88km de là !

Pédalage sans encombre et ponctué de ci de là par de brèves rencontres et par des échanges de « Bonsoir, Bonsoir, Ca va ?, Ca va bien merci ! ». Nous entendons nos premiers « Batoulé » qui est l’équivalent de Yovho (Blanc) dans cette région.

 

Pour le déjeuner nous cherchons vainement un petit village disposant d’une cafétéria où nous pourrions manger simplement et boire un coca… nous échouons finalement sous le toit de chaume d’une gargotte de marché en bord de route… pour le plaisir des nombreux curieux qui entourent rapidement nos vélos !

 

Le pédalage de l’après pause est un peu dur et nous sommes contents d’arriver enfin à Djougou, premier réflex : descendre 2 cocas chacun et manger des beignets : nous avions un besoin important de sucres !! 

Les pères nous accueillent finalement au presbytère où nous posons notre tente avant de foncer au cyber-café où nous passons 2h30 à envoyer les derniers articles du Bénin ( !!!).

 

L’ Harmattan (vent froid et sec qui vient du Sahara et qui souffle la nuit) a refroidi notre nuit, nous nous réveillons tout chamboulés par cette nouveauté dans le voyage africain : on peut avoir froid la nuit en Afrique !;)

 

Les pères viennent nous montrer l’article nous concernant paru dans le journal « La Croix du Bénin », nous sommes tout émoustillés de nous voir dans le journal !! Merci Mathilde d’avoir pris le temps de faire l’interview et de rédiger l’article !

 

A nouveau sur la route, nous peinons un peu, Anne en a marre ! Heureusement un groupe de gentils collégiens sur la route de l’école nous arrête pour discuter et regarder nos vélos, nous passons un bon moment !

Aujourd’hui nous sommes gâtés pour le déjeuner : il y a une buvette qui sert du coca et quelques « Mamans » qui proposent des assiettes Riz/Haricots rouges, le panard !

Mais surtout nous avons la chance de tomber dans un village où les gens sont curieux et très gentils, une joyeuse troupe nous entoure dès notre arrivée et nous presse de questions dans un premier temps et nous fournit de précieux renseignements sur les routes dans un second temps !

Pendant ce temps, Anne se retrouve avec un bébé dans les bras : « Prend-le avec toi, ramène –le en France ! »… que dire à cette personne ?

 

La pause est aussi l’occasion de faire un point itinéraire sur l’Afrique de l’Ouest, nous sommes contents de nous !

 

Nous arrivons ensuite au début de la piste qui nous emmène aux chutes de Kota, il nous faudra 1h30 pour parcourir les 6km qui nous en séparent. La piste est défoncée et elle monte beaucoup et de façon bien raide ! Nous n’en voyons pas le bout et Anne craque un peu… il est vrai que nous poussons régulièrement et nous sommes entourés par de petits incendies lancés par les agriculteurs locaux pour brûler les herbes sèches et « assainir » la forêt, bref c’est pas la méga fritasse !

 

Heureusement les chutes sont belles, elles ne cassent pas 3 pattes à un canard mais nous les avons pour nous tous seuls et sommes contents de nous baigner après une journée difficile !

 

Denis, le gardien des lieux, nous propose de dormir dans une sorte de petit bungalow, nous acceptons avec plaisir et partageons le peu de choses que nous avons à manger avec lui. Il est très gentil et répond à toutes nos questions sur le site, sur le Bénin, sur la culture… Nous passons finalement un bon moment avec lui !


 

 

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dim.

05

déc.

2010

6 ingénieurs BTP sur la route

Date : 21/11/10

Rédacteur : Anne

7h30 messe dominicale pour la fête du Christ Roi. Elle dure 2h pleine et dite en deux langues car le père Alexis a la gentillesse de nous traduire évangile et homélie ! La chorale est extraordinaire et ses membres chantent et dansent. Les pagnes sont de mille couleurs, la joie est communicative. On se rend compte lors de ce genre de moment que nous autres Yovho, nous sommes un peu gauches avec notre corps. Les sœurs sont très curieuses de notre vélo, séance photo et échange d’adresses, il est clair que nous nous rappellerons  cette étape. Le père Alexis nous a proposé de venir avec lui en station, c’est-à-dire dans les villages de brousse, mais le délai de notre visa ne nous permet pas de passer une journée « off » ! Dommage ! Il va décidemment falloir revenir au Bénin.

Nous reprenons la route vers 11h après un copieux petit déjeuner en compagnie de nos développeurs.

Nous empruntons la route qui nous mène vers Nattittingou et sommes à 500m de la frontière togolaise. Les gens sont toujours aussi curieux de nos vélos. Nous nous arrêtons pour le déjeuner et assistons à une séance de pilage de l’igname. 3 femmes en rythme, pilent cette racine pour donner une sorte de pâte.

 

 

Nous repartons direction un coin d’ombre. Le mercure affiche 35°C à 13h. Nous trouvons un chemin qui nous emmène sous un manguier splendide à quelques mètres d’un village. Petite pause, nous reprenons la route vers 15h. Peu de temps après nous sommes arrêtés par une voiture. De cette dernière descendent 4 jeunes hommes, apparemment très citadins. Ils sont fascinés par nos vélos et nous posent plein de questions. Nous accrochons bien avec eux et apprenons que ce sont 4 conducteurs de travaux en génie civil ! Comme quoi le BTP…. Depuis leurs téléphones, ils accèdent à notre site. Bref, rencontre hyper sympa, nous espérons avoir un contact avec eux plus tard.

L’objectif du soir est d’atteindre la ville de Bassila où nous sommes accueillis par le Père Roland, togolais d’origine. Il nous accueille comme s’il nous attendait et était prévenu de notre arrivée. Nous sommes très surpris et ravis. Nous passons une bonne soirée en sa compagnie.

 

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dim.

05

déc.

2010

Des nouvelles rencontres

Date : 20/11/10

Rédacteur : Hadrien

 

Comme promis au Père Léonard, notre campement est rangé pour 6h45, heure de la messe quotidienne. Puisque nous sommes debout, nous en profitons pour assister à l’office durant lequel, une fois n’est pas coutume, le père nous fait l’honneur d’une homélie en français et d’un petit mot de présentation de notre voyage !

L’heure de dire « à bientôt » est venue, nous avons passé un bon moment ici et si la nuit a été courte (beaucoup de bruit et une chaleur difficile à supporter), nous gardons un bon souvenir de ce lieu !

Alors que nous cherchons un petit maquis pour petit-déjeuner, une troupe de curieux se forme autour de nous, enfin, surtout autour d’Anne ! Dès qu’elle leur annonce que nous ne sommes pas jumeaux mais mari et femme, tout ce beau petit monde se disperse… ! Comme quoi on peut être aventurière et garder un pouvoir de séduction !! 

Nous retrouvons nos amis apiculteurs qui partent aussi manger, ils nous conseillent une adresse et nous nous attablons tous les 4. C’est un plaisir de discuter de leurs actions au Bénin et des difficultés rencontrées. Ce sont des gens intelligents et simples qui souhaitent apprendre à des Béninois vivant dans un village isolés à récolter du miel. J’adhère complètement à la démarche qui permet, avec une action occidentale limitée, de donner aux habitants un moyen d’avoir des ressources financières régulières et récurrentes. Mais à leurs dires, l’action n’avance que quand ils sont présents (2 semaines par an) et ils n’arrivent pas à trouver un relais local qui puisse coordonner les efforts veiller à la bonne utilisation du budget le reste du temps… Ils semblent un peu dépités !

 

Mais leur compagnie est très sympathique, ils connaissent bien l’Afrique et nous donnent quelques tuyaux : merci, rien ne vaut l’expérience des anciens !

Aujourd’hui, nous cuisinons pour la première fois au Bénin. Nous sommes installés sous un oranger dans la forêt d’Agoua, il n’y a rien à faire, la pause du midi est indispensable pour échapper à la chaleur de la mi-journée ! Et hop, 1h de dodo en plus  et nous voilà à nouveau sur nos vélos.

Lors de la pause Coca, nous rencontrons un politicien qui travaille au ministère de la délocalisation. En quelques mots il nous décrit les priorités de l’administration pour l’aménagement du territoire. Compte tenu des richesses naturelles limitées du Bénin, seuls deux grands axes existent : le développement du transit entre le port de Cotonou et le Burkina et le Niger et le développement de l’éco-tourisme…

Nous découvrons aussi durant cette discussion la situation sanitaire préoccupante dans la région : il n’y a qu’un médecin généraliste pour 82 000 personnes et 6 sages-femmes… il n’est donc pas rare d’aller se faire soigner à Cotonou.

 

Il nous reste encore 20km pour méditer ces faits avant d’arriver à Pira où le Père Alexis nous accueille gentiment dans un presbytère tout beau et tout neuf ! Il va même jusqu’à nous offrir une chambre avec un lit et une belle douche, quelle joie, un grand merci !

Deux français Michèle et Alain sont aussi à Pira dans le cadre de leur travail dans une association d’aide au développement économique. Nous allons discuter avec eux de leur travail ici et de la situation béninoise.

Après ce tour, nous partageons un super repas avec le père Alexis qui nous raconte sa vie, son emploi du temps de ministre mais aussi la solitude que peut ressentir un père isolé au milieu d’une population principalement paysanne. Une fois de plus nous ressentons un fossé d’éducation entre le père et ses paroissiens !

Nous discutons aussi de la situation au Bénin, il nous apprend qu’il y a plus de médecins béninois en France qu’au Bénin et que beaucoup des bons professeurs universitaires d’Afrique de l’Ouest sont béninois mais que la seule université du Bénin ne fonctionne pas bien… tant d’exemples qui illustrent les difficultés rencontrées par le pays et vécues par la population !

La béninoise a coulé à flots ce soir, nous tombons comme des masses !

 

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dim.

05

déc.

2010

– Pédaler dans un hammam

Date : 19/11/10

Rédacteur : Anne

Notre première nuit sous la tente avec double toit que je redoutais être un sauna nous repose et la température reste raisonnable ! Nous avions dans l’intention de partir très tôt, quitte à faire une sieste, afin de pédaler à la fraîche. J’ai l’impression que ça fait deux mois que nous essayons de partir tôt, rien n’y fait ! Nous quittons notre lieu de camp vers 9h. Nous cherchons une gargotte capable de nous fournir un petit déj. Nous arrivons dans une cafétéria dans laquelle nous commandons un Milo (du chocolat chaud) et un café. Ici, la poudre de café ou de cacao est mélangée avec du lait concentré que l’on allonge avec de l’eau chaude. C’était très bon et ne nous a presque rien coûté. En tout cas, c’est moins galère que de sortir le réchaud et tout préparer soit même. J’ai vu des beignets de banane et de la bouillie de tapioca, demain j’essaie c’est sûr. Alors que nous nous sommes réveillés sous un ciel nuageux, le soleil sort et je réalise à quel point nous aurions dû partir à l’aube. Le moindre mouvement nous liquéfie. L’air est humide et chaud et mon compteur indique une température de 31°C à 9h30 et de 37°C à 11h. Nous avons l’impression de pédaler dans un hammam. Entre crème, répulsif anti-moustique, poussière et sueur, nous sommes absolument dégoûtants… Mais comme nous ne sommes invités nulle part, finalement ce n’est pas grave.

 

Nous parcourons les routes, toujours aussi chouettes et relativement calmes, à l’exception du passage d’un ou deux camions. Le paysage est luxuriant, nous croisons des baobabs et nos premières collines béninoises. Nous sommes ravis de voir le paysage changer et les bords des routes se dégagent pour laisser place à l’apparition de plaines vertes à perte de vue.

Nous nous arrêtons dans un petit village un peu avant Dassa pour la collation du sportif : riz, sauce tomate épicée et fromage en sauce pour moi (ma curiosité a payé, c’était très bon !). Nous discutons avec les personnes autour du stand de nourriture et ces dernières ne nous croient pas lorsque nous leur disons que nous allons jusqu’au Burkina Faso. Encore moins lorsqu’on leur dit qu’on vient de Paris… Alors on hésite à leur exposer la suite de nos projets. Les gens sont aussi très curieux de la valeur de nos vélos et beaucoup souhaiteraient les acheter. D’autre encore nous demande si la position de notre vélo est liée à notre état de fatigue et si quand nous sommes en forme, nous les repassons en mode classique ! J’adore la spontanéité des gens ! 

 

Nous sommes d’accord avec Hadrien pour dire que jusqu’ici, notre voyage au Bénin est reposant psychologiquement par rapport au Maroc. Tout d’abord parce que nous ne sommes pas sollicités sans arrêt, parce que les gens ont des rapports plus sains avec nous et que lorsqu’ils veulent un cadeau ils le disent tout de suite et enfin, parce que même si on essaie de nous arnaquer par qu’on est des Yovos, on discute les prix et que finalement, on se fait un peu arnaquer mais pas trop trop !

Après notre déjeuner, le thermomètre annonce une température autour de 39°C. Une pause s’impose si on ne veut pas fondre. Nous nous arrêtons sous un arbre et piquons un petit somme d’une 1/2h !! Nous repartons vers 14h30, un peu ensuqués, toujours sont une chaleur humide et nous arrêtons quelques km plus loin pour boire un coca que nous voyons comme un rafraichissement et un médicament préventif. Nous touchons du bois, pour l’instant, nous n’avons pas de problème à ce niveau-là !

Encore 30km et nous voici à Savalou ! L’officier de police de la ville nous arrête pour admirer nos montures, le douanier le rejoint et nous discutons de notre périple. Tout cela dans un grand éclat de rire ! Ils sont fous ces Yovos !

 

Nous continuons notre route, dans la perspective de trouver l’église de cette ville, que nous estimions plus petite. Nous trouvons alors l’église et Hadrien file trouver un contact au presbytère. Pendant ce temps, 4 petits bonhommes viennent voir les vélos, intrigués. Mon appareil photo les attire aussi beaucoup et ils souhaitent que je les prenne pour d’ils puissent se voir ! Ils sont tous contents et moi aussi. Nous sommes conduits par un conducteur de zem lui aussi curieux de nos engins et avec qui je discute de ce que nous avons déjà goûté au Bénin. Grâce à nos hôtes de Cotonou, je me rends compte que nous avons déjà fait un bon tour de la gastronomie béninoise et je bluffe mon interlocuteur ! Pas peu fière !

Hadrien revient avec l’accord du prêtre pour que nous plantions notre tente dans le presbytère et le plus drôle reste que les pères qui habitent ici sont en fait les pères qui nous ont doublés la veille en voiture en roulant à notre hauteur, curieux de nos vélos ! Toujours eux, quelles stars !

Nous nous installons et allons diner dans un maki. Au menu, spaghetti avec des légumes et pas mal de piment avec la Béninoise (bière locale qui se défend tout à fait !!). 4 bananes et nous voilà calés. Nous rencontrons 2 autres Français en mission de 3 semaines dans un village à 20km de Savalou pour former les apiculteurs du village. Nous avons un échange bien intéressant avec eux.

Nous sommes rentrés et je vous laisse pour une douche que je vais savourer.

 

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mar.

30

nov.

2010

Premier jour de pédalage béninois

Date : 18/11/10

Rédacteur : Hadrien

Phrase du jour : « Je commence à imaginer ce que les Beatles vivaient au début de chaque concert »
4h45… Dur dur de se mettre à la finalisation des préparatifs d’aussi bonne heure ! Mais tout le monde est formel, il faut être à 6h sur la place de l’étoile rouge pour  réussir à monter dans un bus pour le nord !Après des adieux rapides à Euphrasie, nous arrivons sur la place. Tout de suite harponnés par un chauffeur, nous négocions (en vain) notre ticket pour Abomey. Evidemment les vélos posent problème, ils ne rentrent pas dans la camionnette qui fait office de navette… Pas de soucis, nous sommes en Afrique et 15 minutes plus tard, le chauffeur revient après avoir loué une camionnette permettant de mettre les vélos sur le toit ! L’inconvénient, c’est qu’il faut remplir ce nouveau minibus ! Ce qui prend la bagatelle d’une heure et demi (nous partons finalement à 8h30 !). En effet, puisque dans un minibus prévu pour 9 nous sommes 15, il faut un peu de temps pour trouver assez de passagers ! ;)

 

Nous sommes serrés comme des sardines, heureusement il ne fait pas trop chaud et nos voisins sont vraiment sympas, les 2h30 nécessaires pour parcourir 120km passent rapidement.


A Abomey, nous sommes accueillis par une nuée de Zem nous proposant leurs services… mais finalement ils sont subjugués par nos vélos et viennent nous poser plein de questions sur notre voyage, sur les vélos… ils sont très curieux ! l’un d’eux arrive même à monter sur le vélo d’Anne… !Il est encore tôt et nous partons visiter le palais des rois, un des principaux intérêts culturels de la ville.Il s’agit en fait d’un musée historique présentant l’histoire du royaume de Dahomey et ayant pour cadre un ensemble de 2 palais classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.Le Royaume de Dahomey a été un des royaumes les plus puissants d’Afrique de l’Ouest de 1600 à 1900, durant ces 300 ans d’existence, le plus grand ensemble architectural de cette partie du continent a été construite, il s’agit d’un ensemble de palais qui couvrait 44 Ha !!Les relations entre le royaume et le monde occidental ont commencées avec la vente d’esclaves et se sont terminées avec la conquête française et l’établissement  d’un protectorat. Entre les deux, les rois ont embrassés la religion chrétienne, la mixant avec leurs croyances animistes pour créer ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de Vodou.En dehors de la présentation historique, le musée n’a pas grand intérêt, l’art présenté est très primitif voir totalement naïf et les bâtiments sont simples, en terre rouge et de plain-pied…
Il est l’heure de se lancer dans l’aventure Béninoise : nous mangeons enfin dans la rue ! ;) Au programme : Atcheké (c’est une sorte de semoule dérivée de l’igname, c’est très bon mais je ne sais pas comment ça s’écrit…) et haricots, comme dit Anne, c’est un plat pour cycliste ! ;)Ça tombe bien car nous remontons enfin sur nos vélos et découvrons le plaisir de pédaler en Afrique !

Contrairement à tous les témoignages reçus à ce jour, les routes béninoises sur lesquelles nous roulons  sont en excellent état et nous filons à bonne allure (de plus il n’y a aucun relief, le pied !). Mais les Béninois sont des gens attentionnés et ils pensent à nous arrêter régulièrement au bord de la route pour nous poser moult questions sur nos vélos, sur nous, sur notre voyage… Ce sont à chaque fois de bons moments de partage et d’échange !Les enfants sont aussi toujours très excités à la vue de nos vélos et courent vers nous à grands cris, c’est trop mignon ! C’est à ces occasions que j’ai pensé à la phrase du jour !;

Alors que le jour descend, nous avisons une église et le presbytère adjacent, ni une ni deux, nous voilà devant le père à discuter. Il est très gentil mais est tellement occupé : il est seul et doit gérer 12 églises dans un rayon de 25 kilomètres (les routes ne sont pas toutes en bitume… !)… bref nous posons notre tente à côté de chez lui et fonçons manger dans la rue, juste à côté. Du riz, de la sauce tomate et des bananes, on n’en demande pas plus !Imaginez le décalage de pouvoir d’achat, ce soir nous mangeons (certes simplement) pour 0,60€ pour 2 personnes ! …Ce soir, première nuit sous la tente au Bénin… récit à venir ! ;)

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ven.

26

nov.

2010

Et dire que nous pensions rester un peu calmes à Cotonou

Date : 15-17/11/10

Rédacteur : Hadrien

Après un lever pas trop tard, nous organisons notre journée : Rendez-vous avec la couturière pour Anne, Internet, rendez-vous avec le mécano pour Hadrien, préparation de quelques cadeaux pour remercier nos hôtes…

Comme beaucoup de choses à Cotonou, tout cela commence par un coup de Zem ! Hadrien suit le mécano en vélo dans son atelier afin de veiller à la bonne préparation de nos nouveaux protèges-pédalier.

C’est épique mais finalement ils sont très bien !

Pendant ce temps là Anne accède à Internet et gère l’impression des photo-montages qui seront nos cadeaux. Nous nous retrouvons pour un déjeuner rapide chez Euphrasie avant de repartir chacun de notre côté !Finalement nous nous retrouvons chez le mécanicien pour récupérer nos vélos nouvellement équipés ! Anne est rentrée juste à temps pour lancer la fabrication d’une robe dans un tissu imprimé africain… Cotonou, quelle capitale ! Nous sortons de cette journée éreintés comme après un samedi à Paris ! Qui a dit que la vie était calme en Afrique ?Grand jour, nous déménageons pour rejoindre la maison de Serge où ses parents nous accueillent gentiment !Hervé vient nous chercher et nous « emménageons » dans un appartement immense dans le quartier de Gbedebe, meublé à la française (avec une mention spéciale pour les luminaires) mais qui est un peu grand pour nous … !Les parents de Serge nous préparent un délicieux déjeuner que nous n’avons malheureusement pas l’occasion de partager avec eux… Il semble que ce ne soit pas la tradition !

Perrine nous a proposé de lui passer quelques affaires à ramener en France, nous en profitons pour lui remettre nos sacs de couchage que la moiteur et la chaleur ambiante rendent inutiles ! La case des volontaires où elle loge, située dans le quartier de Fidjrosse, est vraiment très sympa, nous passons un peu de temps ensemble à déguster les créations de Fan Milk, le fabricant de glace local (on trouve des stands à tous les coins de rue !) et à échanger nos photos du Bénin… un moment très agréable !Finalement, encore un bon dîner vient clore cette journée, Mr et Mme Gougbèmon nous reçoivent chez eux et nous partageons un copieux dîner rassemblant toutes les personnes ayant contribué à rendre notre séjour à Cotonou exceptionnel : Hervé, Euphrasie et Mahilde, seul Serge manque à l’appel, distance oblige !

 

Aujourd’hui, 2 missions principales : faire fabriquer nos béquilles et finaliser nos cadeaux.Ce n’est ni sans peine ni sans dépenser pas mal de temps et d’énergie que nous y arrivons ! Heureusement un moment avec Mathilde dans son bureau de La Croix du Bénin nous permet de souffler un peu tout en découvrant sa vie à Cotonou et le fonctionnement du journal. Malgré la chaleur de bête, elle trouve l’énergie de faire une petite interview (la 1ère !) qui donnera peut-être lieu à un article… Merci Mathilde pour le temps que tu nous as consacré !Le départ de demain approche et nous nous activons autour des derniers préparatifs… Je dégage une bonne heure pour discuter avec Linda des études de commerce en France, elle souhaite venir y étudier et nous discutons longuement de ses envies, des formations françaises et de la meilleure façon de les intégrer. Je lui parle bien sûr de l’apprentissage, une formule qui m’a particulièrement plu et qui lui conviendrait bien à mon sens (notamment au niveau financier).Les filles de la maison nous ont préparé un dîner de fête pour notre dernier repas en leur compagnie, quelle joie de partager ce moment avec elles ! Mais le dîner passe bien vite et rapidement nous suivons Euphrasie dans son tour quotidien à St Michel.

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mer.

24

nov.

2010

Un programme bien chargé

Date : 11-12-13-14/11/10

Rédacteur : Anne

Notre formidable comité d’accueil a tout prévu pour nous et tout le monde est  aux petits soins. Malgré notre arrivée toute récente, j’ai l’impression d’être au Bénin depuis une semaine et de bien connaître les gens qui nous reçoivent. Sans doute est-ce lié à Serge et au fait qu’il m’ait déjà énormément parlé de son pays et de sa famille. Bref, je suis sous le charme. Je ressens dans chaque échange, la place du cœur et de l’amitié partagée… ça paraît tarte comme ça. Hadrien m’a dit un truc juste : « l’Afrique te va bien ! Un endroit où tu parles d’abord avec ton cœur où les sentiments sont souvent plus forts que la raison ! » ça me plait comme façon de voir les choses.

Hervé ou plutôt l’abbé Hervé nous invite chez lui pour passer deux jours à Lokpo. Il s’agit d’un village dans une cité lacustre à quelques km de Ganvié au nord de Cotonou. Nous avons rendez-vous à 10h à Cotonou mais notre ami ne nous rejoint finalement qu’un peu plus tard. Sans doute pour se venger de nous avoir attendu la veille ! ;-) Juste le temps pour nous de découvrir l’univers de notre nouvelle maman Euphrasie et nous filons.

 

Hervé ou plutôt l’abbé Hervé nous invite chez lui pour passer deux jours à Lokpo. Il s’agit d’un village dans une cité lacustre à quelques km de Ganvié au nord de Cotonou. Nous avons rendez-vous à 10h à Cotonou mais notre ami ne nous rejoint finalement qu’un peu plus tard. Sans doute pour se venger de nous avoir attendu la veille ! ;-) Juste le temps pour nous de découvrir l’univers de notre nouvelle maman Euphrasie et nous filons.Enfin, pas tout à fait… En effet, à la boulangerie, nous avons rencontré Sœur Marie-Laure, une amie de l’abbé Hervé. IL s’agit d’une religieuse italienne d’un  certain âge avec un fort caractère et un débit de parole tout à fait respectable. Cette dernière sollicite le Père Hervé pour l’emmener dans une boutique où la vendeuse lui a dit qu’elle pourrait lui vendre une Vierge de Lourdes d’une taille supérieure à 1m pour la nouvelle grotte mariale de sa congrégation. On sait de la boutique qu’elle est en face du marché St Michel qui est un immense marché, qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres. C’est trop peu pour retrouver l’endroit et après avoir tourné pendant plusieurs minutes, la Sœur décide de revenir le lendemain. Nous abandonnons notre quête mais savons que ce n’est que partie remise.Nous laissons Sœur Marie-Laure rentrer en taxi et nous mettons en route pour notre destination finale. Pour se faire nous empruntons la route entre Cotonou et Abommey. Nous comprenons alors la notion de nids de poule sur la route principale du pays. Elle en est pleine et seules de grandes embardées permettent de les éviter. Je m’imagine avec mon petit vélo au milieu de ce trafic et sens une boule se former dans mon ventre ! ça va pas être de la tarte de circuler sur les routes béninoises ! Le plus vite on trouve des pistes, le mieux ça sera !Nous arrivons alors à un hôpital où nous garons la voiture et prenons  un zem. Le père sur un et Hadrien et moi sur l’autre. Trop chouette comme impression ! ça file, j’adore ! Nous passons dans le sable et dans des flaques et réalisons la suprématie de la moto par rapport au vélo pour ce genre de terrain. Nous arrivons alors à l’embarcadère où nous attendent des pirogues qui nous permettront de rejoindre le village. Le Bénin a subi, il y a peu, de graves inondations et nous pouvons constater la montée des eaux. Autour de notre pirogue se trouvent d’autres pirogues transportant de lourds chargements de bois notamment. J’admire ces femmes capables de porter des kilos de ces matériaux sur leur tête. De nombreux enfants sont là. Les gens sont un peu étonnés de nous voir ici, nous seuls yovos (blancs). Mais ils sont extrêmement souriants et accueillants.Nous arrivons alors au presbytère, la plus belle maison du village, où nous retrouvons l’abbé Barnabé vicaire de la paroisse d’Hervé. Après le déjeuner, petite sieste avant de partir visiter le village et le lac. Cette visite est l’occasion d’un échange extrêmement intéressant avec Hervé sur les particularités d’une cité lacustre et les conditions de vie associées. Une cité lacustre nécessite pour rejoindre la terre ferme de disposer d’une pirogue et a tendance à rendre les déplacements moins aisés. L’eau isole le village des loisirs et autres accès à la culture.Les villageois sont, pour la majorité, illettrés, ce qui limite les échanges et le soutien, voir la prise d’initiative au sein de la paroisse. Nous comprenons que cette vie présente un certain nombre de contraintes mais que le défi pour un prêtre est immense. 

 

Au cours de notre ballade, Hervé nous montre les initiatives de développement réussies et celles qui ont capoté. Nous sommes émerveillés par la beauté des lieux et très touchés par la misère des gens. Nous partageons donc pendant deux jours le quotidien de nos deux amis. Le lendemain, nous assistons à la messe qu’Hervé a la gentillesse de traduire en simultané pour nous. C’est un moment extrêmement fort.

Notre séjour s’achève à Lokpo et nous faisons le chemin dans le sens inverse pour rejoindre Cotonou. Mais Sœur Marie-Laure, nous a invités à déjeuner dans sa congrégation pour son anniversaire. Nous découvrons alors le travail extraordinaire de ces religieuses. Ces dernières sont à l’origine d’un projet d’école maternelle, élémentaire et secondaire pour les enfants des villages environnants. Les bâtiments sont neufs et bien terminés. Le projet est splendide. La Sœur Clarisse nous expose les étapes du projet et nous sommes émerveillés par l’avancement de la réalisation. Les sœurs sont maître d’ouvrage de l’opération et directrices de l’école.

Chaque année elles ouvrent de nouvelles classes à des enfants auxquels elles offrent un enseignement de qualité et une prise en charge quotidienne au-dessus de ce qu’offrent d’autres établissements pour une participation modique. Nous visitons ensuite les classes et c’est une horde d’enfants qui se jette sur nous. Je suis aux anges et fais mon plein de douceur pour la journée. Nous sommes très amusés Hadrien et moi-même, car les enfants à notre arrivée s’exclament en cœur : « Bonjour Ma Sœur ! » Et oui, les blancs ici sont des religieuses !

Après un bon déjeuner, nous quittons les Marcellines pour visiter l’ancienne paroisse d’Hervé. Nous rencontrons le père Anhissey qui éclate de rire quand nous lui parlons de notre projet de tour du monde à vélo ! Globalement les Béninois ont du mal à nous croire et nous retrouvons l’incrédulité que nous avons connue avant notre départ… Pas évident pour nous, car même si nous avons parcouru 2500km avant le Bénin, nous ne savons pas encore ce que donne le pédalage en Afrique Noire et j’avoue que parfois cette incrédulité pourrait s’avérer contagieuse !


Mais revenons à Sœur Marie-Laure et à sa statue !! L’aventure continue et nous la conduisons jusqu’à Cotonou pour récupérer le fameux objet ! Cette fois, nous trouvons la boutique sans grande difficulté. Malheureusement, la dame n’a pas la statue demandée. Mais elle peut aller la chercher. D’un coup de zem et 15 min plus tard, revoici notre vendeuse avec sa statue. Entre temps Sœur Marie-Laure nous fait part du fait que désormais les Chinois savaient tout faire, même des Vierges, mais que comme ils ne connaissaient pas la signification des objets religieux, ils fabriquaient des Vierges avec des manteaux rouges ! A-t-on déjà vu une Vierge avec un manteau rouge !! Elle en a vu chez d’autres sœurs, et espère qu’il ne s’agira pas de ça ! Raté ! La Vierge « Made in China » du paquet porte un manteau rouge ! Même pas la peine de la sortir, ça ne va pas. La dame montre un certain mécontentement, Sœur Marie-Laure est très déçue, nous sommes liquéfiés et Hervé qui nous a transportés toute la journée a une patience d’ange… Prochaine étape : récupérer l’argent donné à la dame pour aller chercher la statue. L’affaire est malaisée, Hervé nous ramène chez Euphrasie pour gagner du temps.

 

Euphrasie, la Gerbe d'or, LA boulangerie

De retour chez Euphrasie nous lui racontons notre journée et comme chaque soir depuis notre arrivée nous avons droit à notre surprise du chef ! Ce soir ce sont des pâtisseries françaises : éclairs, millefeuille, religieuse ! Et nous qui croyions que l’Afrique serait plus dur d’un point de vue alimentaire. Nous partageons toutes ces délicieuses choses avec les filles d’Euphrasie, toutes aussi gourmandes que moi.Le programme du week-end est booké, nous partons avec Mathilde volontaire pour un an dans un journal franco béninois à Grand Popo au sud-est du pays à 15km de la frontière avec le Togo. Nous partons avec le chauffeur d’une de ces amis et les routes n’étant pas franchement meilleures, nous tombons dans une ornière et perdons un enjoliveur. Hadrien se lance pour le rattraper. Quelques mètres plus loin, nous continuons notre slalom entre les nids de poule et deux personnes en moto, nous indiquent que nous avons perdons un second enjoliveur ! Commence alors une course pour récupérer la pièce. Demi-tour : rien, sur la route rien non plus, puis demi-tour encore et c’est finalement un homme qui avait vu la voiture avec les Yovos faire demi-tour qui nous rapporte le précieux morceau de plastique. Cyril notre conducteur nous explique qu’il arrive que lorsque les voitures perdent leurs enjoliveurs, ces derniers se retrouvent en vente au bord de la route et que le conducteur ait à racheter son propre enjoliveur. Ah l’Afrique !!

Nous arrivons enfin à Grand Popo, station balnéaire du Bénin s’il en est. Nous sommes sur l’Océan Atlantique qui tape par rouleaux. Cocotiers, sable et petite maison sur la plage. Nous sommes aux anges ! Nous nous mettons alors en quête d’un endroit où déjeuner et atterrissons dans un restaurant où nous sommes les seuls clients. Nous commandons du poisson grillé pêché « hier nuit » (le soir commence au Bénin à partir de midi et lorsque les gens se croisent à partir de 12h01, le salut usuel est « bonsoir »). Nous attendons 45 min au moins, car il faut tout préparer, mais ne regrettons pas notre choix. Perrine, la quatrième de la bande retrouve même un admirateur secret…Après le déjeuner, nous suffoquons de chaleur et enfilons nos maillots pour un bain à 28 ou 29°C minimum ! Nous sommes vite rejoints par les habitants du village plus amusés par le bain avec les blancs que par le bain lui-même. Mathilde et moi-même nous faisons draguer par Fréjus 14 ans, précoce mais efficace !Sur la plage, les pêcheurs remontent un immense filet lancé depuis la plage. Ils sont au moins 30 personnes pour le ramener au son du sifflet qui rythme les mouvements et des chants. C’est un très beau spectacle !Le soleil se couche et après une bonne douche nous passons à la phase apéro. Au programme bière, cacahuète et saucisson envoyé par Maman, un vrai bonheur. Après un demi-verre, nous sommes chiffon carpette mais avons des échanges très intéressants avec nos amies sur le pays que nous visitons.Nous nous mettons ensuite en route pour retrouver des amis de Perrine volontaires aussi et passant le week-end à la plage. Le Lions Bar nous offre un cadre sympa, du reggae et de très bons cocktails.

Mais la pluie nous surprend et ce sont des torrents d’eau qui se déversent ! Nous attendons une accalmie avant de rentrer. La nuit est mouvementée entre moustique et pluie mais le réveil se fait sous le soleil ! Après un petit déj’ nous nous mettons en route pour la messe dominicale. Les gens sont habillés avec leurs plus beaux habits en bazin. Les familles viennent pour certaines dans des confections du même tissu. L’assemblée est colorée… Entre français et le dialecte de la région (qui est encore différent de celui de Cotonou même si nous ne maîtrisons pas vraiment le fon ;-)), nous tentons de comprendre le sens de ce que nous entendons.Petite balade sur la plage et déj rapide dans une cafétéria, nous profitons ensuite d’un dernier bain de mer. Les enfants du village sont au rendez-vous ! rangement rapide de la maison, nous nous mettons en route, en quête d’un taxi qui nous ramènera à Cotonou.

L’attente est moins longue que prévu et un taxi, après avoir vidé son réservoir d’essence pour la vendeuse en bord de route, nous propose de nous emmener. En effet, au Bénin l’essence provient des pays frontaliers et est vendu dans des bouteilles en verre. Moins chère qu’à la station, il s’agit d’essence frelatée ou mélangée !Nous partons enfin, tassés à 4 sur la banquette arrière, le conducteur et deux personnes devant sur le siège passager.Nous arrivons à Cotonou sans encombre après avoir profité du paysage, vu mon premier baobab et gouté aux beignets de crevettes vendus sur la route et gentiment proposée par la dame dans le taxi avec nous ! Un petit tour en zem pour finir… Week-end canon !

 

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mer.

24

nov.

2010

« Bonne arrivée ! »

Date : 9 et 10/11/10

Rédacteur : Hadrien

 

Les arrivées et départs des grandes villes sont toujours un peu compliqués pour nous !Heureusement Clémence et Hugues nous accueillent chaleureusement et la soirée passée en leur compagnie dans leur belle maison nous fait vite oublier nos petits errements dans Casablanca.Je suis un peu malade le lendemain, Anne visite Casa pendant que je rattrape quelques heures de sommeil !
L’heure du départ pour l’aéroport sonne et nous profitons de la gentillesse de nos hôtes en y allant en 4x4, heureusement car seule une autoroute permet d’accéder à l’aéroport !!Grâce à quelques achats effectués la veille, la préparation des vélos pour leur baptême de l’air est assez aisée et nous prenons même le temps de discuter avec Xavier, un français londonnien qui projette de faire Londres-Sidney en tandem sans prendre l’avion ! Leur projet : Cross the World (lié à la croix rouge)… à suivre !

 

Malgré mes hurlements au comptoir de la RAM, il n’y a rien à faire, emporter un vélo à bord est payant, j’enrage !L’avion dans lequel nous volons est quasiment vide mais très ponctuel, nous arrivons même un peu en avance, ce qui fait très très tôt : 4h35 du matin !

La famille de notre ami Serge devait nous retrouver à 8h pour nous accueillir, nous prenons donc le temps de bichonner nos montures pour les remettre en forme après un long voyage en soute !Heureusement il n’y a aucune casse et les vélos sont rapidement en état de rouler… sous les yeux ébahis du personnel de l’aéroport, très curieux de nos drôles de vélos ! Je suis bon pour faire un tour de piste dans l’aérogare, avec les bénédictions du personnel de douane ! Ils sont en tout une bonne quinzaine à nous observer !! ;)En sortant finalement de l’aéroport, nous tombons nez à nez avec un monsieur très souriant en chemise blanche, il s’agit d’Hervé, le frère de Serge, qui est venu nous accueillir plus tôt que prévu !Le pauvre, cela fait une heure qu’il nous attend… Grâce à lui nous rejoignons rapidement la maison d’Euphrasie qui nous accueille quelques jours à Cotonou.

Après une bonne douche, nous prenons un solide petit déjeuner agrémenté des délicieuses viennoiseries de la boulangerie d’Euphrasie… vraiment nous sommes gâtés !Autour de la table, nous découvrons le Bénin en questionnant nos hôtes en observant leurs réactions : réserve, discrétion et modestie sont de mise !Et quelle gentillesse déployée pour nous accueillir et comme le dit la maîtresse de maison « réussir à vous faire plaisir » !La nuit a été courte (voir nulle pour moi) et nous nous reposons tranquillement toute la matinée avant de partir faire un tour en ville.Cotonou n’est pas une ville présentant un grand intérêt culturel et nous trouvons notre compte en arpentant les rues, tout concentrés à l’observation de l’ambiance et de l’atmosphère.Curieux, j’insiste pour que nous rentrions en Zem, les fameux taxis motos du coin qui conduisent comme des bargeots dans les rues de Cotonou. Chacun le sien et Anne est finalement ravie de l’expérience !La chaleur est torride (on parle de 34°C) et nous faisons à nouveau une sieste, d’autant plus qu’il y a une nouvelle coupure d’électricité qui plonge la maison dans le noir et rend toute autre activité impossible.Mathilde, une française en coopération à Cotonou, vient nous rejoindre pour le dîner, nous passons un bon moment avec elle à discuter de nos expériences respectives et de son point de vue sur le Bénin.Nous la retrouverons pour un Week-end au bord de la Mer dans 2 jours… Il semble que notre ange gardien soit Béninois ! ;)

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