Sur la route de Colchane… ou la rencontre de 4 voyageurs allemands

Réparation en bord de piste
Réparation en bord de piste

Dates : 10-11-12/04/11

Rédacteur : Anne

Trajet : Alcaya – Luca – Tauca – les bords du Salar de Coipasa – Pisiga – Colchane – Enquelga –Aravilla – Pasirijo

 

Nous ne réalisons pas à quel point il doit faire froid sous notre tente la nuit et surtout à l’extérieur de la tente. En effet, tous les matins, nos sacs de couchage sont archi humides et surtout le double toit est gelé.

Ni une ni deux, il faut sortir de la tente et mettre le double toit un peu au soleil avant de ranger toutes nos affaires.Nous partons finalement direction Lauca. La route descend dans une plaine très verte. Nous savons le salar de Coipasa de plus en plus proche. La route est particulièrement pourrie ce matin et la tôle ondulée nous rappelle à quel point le petit déjeuner est proche. Et impossible d’y échapper, les bandes sur les côtés de la route sont tout aussi ondulée et c’est gaiement que nous nous faisons secouer.

Après les premiers km, j’indique à Hadrien que mon pneu arrière est à plat. Nous faisons donc une pause réparation relativement rapide et donnons congé à mon pneu arrière, bon serviteur, déchiré sur les côtés et ayant au compteur plus de 9000km et seulement une crevaison ! Chapeau bas !

 

Piste du salar de Coipasa
Piste du salar de Coipasa

La route ne s’améliore pas mais le paysage change. Nous traversons un genre de salar rouge qui nous rappelle la Laguna Colorada et le Salar d’Uyuni. C’est très beau ! Quelques km plus loin, nous atteignons le village de Lauca, dont on nous avait parlé et qui n’apparait pas forcément sur toutes les cartes.

Nous y croisons un très gentil monsieur, cultivateur de quinoa, qui nous indique la route pour la suite. Prochaine étape, Tauca, un petit village le long du salar. Mais nous savons pertinemment qu’apeèsce village c’est le flou le plus complet sur la route. Nous dépassons un peu Lauca et nous arrêtons pour une pause déj bien méritée entre les champs de quinoa et le salar de Coipasa.Nous nous remettons en route peu de temps après et commence alors une longe longue galère. Les abords d’un salar sont souvent sableux, nous le savions, mais à ce point, nous n’avions encore jamais vu.

Nos roues n’accrochent pas dans le sable et nous sommes stoppés dans notre course. Il faut alors descendre du vélo, pousser jusqu’à trouver à nouveau un sol capable de nous pousser vers l’avant, remonter, redémarrer, pour perdre l’équilibre à nouveau dans le prochain bac à sable de la route. Chaque mètre est alors un combat et il est souvent préférable de pousser sur une plus longue distance parce que de toute façon, nous savons que nous aurons à descendre et à pousser 10m plus loin. Mais le moral est là même si le compteur est lui aussi ensablé et fainéant. Nous imaginons arriver à Tauca pour y dormir et espérons même y trouver les fameux cookies chiliens qui sont vendus en Bolivie.

 

Nos sauveurs
Nos sauveurs

Mais parfois, notre bonne étoile ou notre ange-gardien, nous voyant dans la panade, nous envoie des petits coups de pouce. Celui-là s’appelle Monica, Björn, Thomas, et Jürgen. Quatre voyageurs allemands en vacances dans la région s’arrêtent à notre hauteur et nous demandent si nous avons besoin de quelque chose. A priori, nous n’avons besoin de rien sinon d’un compacteur pour nous permettre d’avancer. Aussi, Monica nous propose de mettre les vélos dans le pick-up (Hilux de Toyota, encore lui) et de nous avancer au moins jusqu’à Tauca. Nous acceptons volontiers dans la mesure où c’est franchement la galère et que le paysage est relativement monotone.

Bivouac international
Bivouac international

Nous faisons connaissance avec nos nouveaux amis qui s’avèrent être des grands voyageurs en Amérique du Sud notamment mais aussi des cyclotouristes !! Amusants. Nous échangeons sur nos expériences, sur nos différents itinéraires et comparons nos cartes. Arrivés à Tauca, les 4X4teurs nous indiquent qu’ils vont à Pisiga. Ils nous proposent de rester un peu avec eux. Là-encore, nous acceptons volontiers dans la mesure où le chemin est bien aléatoire à nos yeux, la route vraiment atroce et le temps limité. D’autre part, à 6 personnes, 2 GPS et 4 cartes, il est probable que nous trouvions notre chemin. Et si jamais nous nous trompions, les véhicules nous permettraient de faire demi-tour plus aisément que nos vélos.

Alors en route ! Nous nous arrêtons pour la nuit dans un enclos pour lamas et dinons tous ensemble. Nous sommes impressionnés par l’équipement de l’équipe allemande. Chacun a son petit fauteuil que nous leur jalousons beaucoup, la maxi gamelle pour faire la cuisine pour 4, 2 réchauds, bref presqu’une cuisine aménagée. Quant à la comparaison de nos tentes, la nôtre est la plus bordélique ! Pas vraiment étonnant.

 

Le lendemain, nous nous remettons en route et suivons une route inconnue de nos cartes. Nous suivons simplement les traces de 4X4 qui nous ont précédés. Nous roulons sur le salar de Coipasa bien mou. Nous traversons des rios et nous apprécions la suprématie de la technologie 4 roues motrices. Le salar de Coipasa comme le Salar d’Uyuni est sous l’eau et Hadrien m’assure que nous n’aurions pas pu y poser la tente ! Il va falloir se faire une raison !

La route est splendide et nos amis s’arrêtent régulièrement para seccar photos !Finalement, nous apercevons plusieurs petits villages en pied de montagnes enneigées. Il s’agit des différents villages de Pisiga et du village frontière de Colchane au Chili. Nous nous arrêtons pour une pause déj afin de liquider tous les fruits et légumes frais que la douane chilienne se serait fait une joie de balancer à la poubelle. C’est finalement un super déjeuner partagé et un très bon moment que nous passons tous les 6. Echange d’adresses, nous nous quittons là. Nous ferons les derniers km jusqu’à Pisiga et le passage de la frontière par nous-mêmes.

 

Sierra intersalar
Sierra intersalar

Nous arrivons donc à Pisiga, non sans avoir contourné, sans le vouloir, le poste frontière chilien par une piste. Nous ne savons pas bien où se trouve la fameuse frontière et suivons une fois encore, les traces de pneus de voiture. Pisiga est une ville sale et poussiéreuse mais possède une station essence ce que sa collègue Colchane n’a pas. Mais Pisiga n’a pas internet, alors que Colchane oui. Nous nous dirigeons alors vers l’administration frontalière histoire de sortir officiellement du territoire bolivien et de rentrer au Chili par la grande porte. Mais tout ça se mérite. Il faut remplir des papiers et les Chiliens craignent une contamination de leurs cultures par les fruits et légumes de leurs petits camarades frontaliers c’est pourquoi, ils scannent le moindre sac pour vérifier qu’une pomme clandestine ne se soit infiltrée dans une de nos sacoches.

Nous retrouvons nos amis allemands à la frontière. Voici deux heures qu’ils sont là et ils ont dû entièrement vidé leurs véhicules. Ils sont fous ces Chiliens !

 

Chapelle sur la route
Chapelle sur la route

Finalement, nous passons fièrement la frontière nous aussi et débarquons à Colchane. Quelle déception lorsque nous nous rendons compte que ce village est dépourvu de bureau de change et que nous n’avons pas un seul peso chilien, que la connexion internet tant attendue ne fonctionne pas dans le seul endroit où elle aurait dû. Et que la ville est sur groupe électrogène de 20h à 23h et en dehors de ces horaires pas d’électricité.

Nous sommes au bout du Chili, un Chili bien cher car la chambre est à 10000$CH soit 15€ par personne. Bref, on a le moral dans les chaussettes, d’autant qu’il n’y a que deux magasins dans lesquels il n’y a rien à acheter.

Ça tombe bien nous n’avons pas d’argent. Finalement, la tenancière de l’hôtel a pitié de nous ou est sous le charme d’Hadrien et nous propose une chambre double pour moitié prix, accepte de nous faire du change et nous offre diner et petit déjeuner. Tout est bien qui finit bien, nous sommes soulagés et remercions mille fois notre hôtesse. Nous savons qu’internet fonctionne à la bibliothèque du lycée et nous filons en vitesse pour envoyer un ou deux mails urgents.

C’est une frustration totale car nous n’avons pas le temps de lire tous nos messages et c’est frustrée que je regagne ma chambre d’hôtel.Luxe suprême que d’avoir l’électricité, nous regardons un film français sur notre ordinateur.Ce matin après un solide petit déjeuner, nous allons consulter les administrations de Colchane pour en savoir un peu plus sur cette route qui traverse 3 parcs nationaux et qui nous permettra en principe de rejoindre Arica puis Arequipa.

 

Volcan Isluga
Volcan Isluga

Nous quittons notre hôtesse direction Isluga puis Enquelga. La route est en rippio comme prévue. Ça monte et ça descend mais la vue sur le volcan Isluga est imprenable et nous apercevons même des fumerolles de son cratère. Très jolie pause déjeuner au pied de M. Isluga avant de continuer notre route. Nouvel invité surprise de ce récit : le Vent ! Et oui ! Il s’est levé pour le déjeuner et nous souffle allègrement dans la tête.

Résultat, la vitesse moyenne de nos exploits sportifs s’en ressent nettement. Sans compter que la route est aussi splendide que rude de par ses pentes et son sable. Je ne décris pas la scène, elle est similaire à celle de deux jours avant !Nous nous arrêtons finalement à côté d’un petit hameau appelé Pasirijo où nous sommes accueillis par un jeune homme très gentil mais aussi un peu simple. Il assistera à notre installation de A à Z ! Nous sommes à 4170m, il doit faire 10°C dans la tente, nous avons mangé un plat gigantesque de riz aux champignons un peu cramé, le vent souffle et la température extérieure doit tourner autour de 5°C. Autant dire que le brossage de dents relève de la mission et que nos sacs de couchage ont intérêt à assurer.

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