MALI

Vous trouverez ci-après tous les éléments qui concerne notre séjour au Mali.

 

Itinéraire

Carte
Carte

Photos

En bref...

Ce qu’on a aimé :

-        La découverte d’une nouvelle route reliant Bamako à Dakar : nous étions un peu pionniers sur cette portion et avons pu discuter avec beaucoup d’ouvriers sur les bienfaits pour eux de la construction d’un tel ouvrage. Nous avons aussi pu nous rendre compte que la Chine Afrique était une réalité.

-        L’accueil dans les communautés chrétiennes

-        Notre séjour à Bamako chez Loïc et son éclairage par rapport aux grands sujets maliens

-        La rencontre de M. Diarra et la visite de l’usine d’embouteillage de Diago

-        La traversée des frontières en bateau

 

Ce qu’on a moins aimé :

-        Le fait de devoir renoncer au pays Dogon

-        Passer Noël loin des nôtres dans une ambiance glaciale et en étant malades.

-        Le fait de devoir rouler beaucoup, beaucoup sans pause pour atteindre notre objectif.

-        L’absence d’infrastructure pour manger et le fait qu’il n’y ait quasiment rien à acheter dans les magasins

-        L’absence de mangues, à cette saison,…

 

Donc : Le Mali fait partie de nos expériences très marquantes car assez difficile sur le plan matériel et sur le timing ; mais aussi parce que les rencontres que nous y avons faites nous ont beaucoup touchés.

 

 

Récits de notre séjour

jeu.

13

janv.

2011

Passage de la frontière sénégalaise

C’est la fête, au petit déjeuner il y a des gâteaux ! Ca fait un bail que nous n’en avons pas vu ! Comme quoi, là où il y a du travail et de l’argent, il y a une offre de nourriture qui tient la route !

La route jusqu’à Kéniéba est superbe, elle longe de belles falaises vertes… ça me redonne le goût de faire des photos ! Mais au lieu des 45km indiqués, nous avons plutôt 65km à parcourir… c’est un peu dur et en plus nos espoirs de rejoindre nos amis de MARS à la mine d’or s’amenuisent, nous sommes un peu déçus !

 

Mais plein d’espoir, on se poste tout de même sur la route pour attendre un hypothétique pick-up qui puisse nous emmener… peine perdue ! c’est donc tous penaux que nous rentrons à Kéniéba, ville poussiéreuse et bruyante sans intérêt, je suis vert de dormir encore dans un environnement bruyant et sale ! Heureusement des flics qui passaient par là nous invitent « chez eux » pour la nuit. Ils sont très sympas et nous expliquent qu’ils ont été détachés de Bamako pour venir monter ce poste de police, la ville en était dépourvue avant ! Donc chez eux c’est une maison correcte mais pas entretenue du tout mais pas du tout, dans laquelle ils logent à 5 l’un d’eux vivant dans le « salon » (là où il y a la télé) sous la tente et la cour est jonchée de détritus… ah il y a tellement à faire ici !

Ils insistent pour nous inviter à manger avec eux mais nous filons en ville, j’ai besoin d’un peu de tranquillité ! On se retrouve à manger un bout sur un banc en discutant avec le cuisinier qui a eu une vie acadabrante : guide puis orfèvre, orpailleur et finalement cuisinier, entre Dakar, Bamako, Kayes et Abidjan… une tranche de vie bien remplie !

Le lendemain, après avoir rempli les formalités de sortie du territoire, nous nous dirigeons vers le fleuve Falémé, frontière naturelle avec le Sénégal.

 

Route sans encombre jusqu’au fleuve où, comme d’habitude, il faut négocier avec les piroguiers, c’est pas donné mais on s’en sort plutôt bien. Le déjeuner sous l’ombre des arbres au bord du fleuve nous donne l’occasion de discuter avec des « tata basin » (nom non officiel !) des femmes sénégalaises qui ont fait l’aller et retour à Bamako pour acheter du basin à Bamako et le revendre plus cher à Kédougou, elles ont bien du courage car c’est pas un trajet facile : 600km, 4 correspondances et 2 passages de fleuve !

Nous on se remet en route pour arriver avant la nuit à Saraya. La nature que nous traversons est très belle par endroits (bien vierge) et complètement brûlée à d’autres, je profite de cette tribune pour pousser un vrai coup de gueule contre les feux de brousse : en 50 jours en Afrique de l’Ouest, nous n’avons vu aucun animal sauvage à part des singes et des écureuils ! Et pas moyen de pédaler 10km sans voir un arbre entièrement calciné… souvent nous avons l’impression de rouler sur la lune tellement tout est sec et dévasté par le feu ! Bref il y a un vrai boulot d’éducation sur le sujet !

Donc nous voyons une horde de singes, c’est sympa et nous passons quelques temps à les observer… et eux aussi sont curieux et nous observent ! ;)

 

Le coup du dérailleur
Le coup du dérailleur

Ensuite c’est la méga catastrophe : en pleine descente, le dérailleur d’Anne lâche et vient bloquer sa roue. Pas de chute mais les conséquences sont lourdes : le dérailleur explosé d’une part et d’autre part, et c’est bien plus grave, le support de dérailleur (qui est solidaire du cadre) est totalement tordu, rien à faire pour installer un nouveau dérailleur et le pas de vis doit être foiré aussi, je suis bien inquiet ! Pour finir la journée (il reste 20km avant le prochain village et il reste 1h30 de soleil), j’utilise une astuce donnée par mon collègue Fabrice : virer le dérailleur et adapter la longueur de chaîne à une vitesse fixe, ainsi il est possible de pédaler !!

Et 45min après la casse, nous voici en route et nous arrivons à temps pour trouver le village, une pompe et même nous doucher sous la pompe pour de vrai… bonheur ! Ca faisait 4 jours complets qu’on ne s’était pas lavé (avec la chaleur et la poussière, je vous laisse imaginer ! ;) ).

Compte tenu de la casse, mise à jour des objectif : fonce vers Saraya à vélo pour trouver un bus pour Kédougou et finalement trouver internet afin d’envoyer un mail à Jean-Jacques (l’ange gardien de nos vélos) et d’obtenir son avis sur la façon de réparer les vélos.

Tout se passe comme prévu, nous trouvons même une chambre abordable et correcte : chouette !

 

Après un bon repas, une cure d’internet et la rencontre de quelques américains du Peace Corp (PS : Victor : il faut absolument que tu fasses ça , ça a l’air canon !) j’appelle finalement Jean-Jacques qui me répond sereinement : «  pas de soucis, tu prends une clef à molette et tu remets tout cela dans l’axe, c’est de l’acier ! ». Alors ok, c’est de l’acier mais le pas de vis a sérieusement morphlé : résultat en essayant d’installer mon nouveau dérailleur, ça ne tient pas ! Heureusement, sur les bons conseils de notre ami Olivier des Globicyclettes, j’avais prévu du mastic métallique qui, une fois inséré dans le pas de vis, tient le tout ensemble ! Et ça marche (jusqu’à aujourd’hui…). Ce qui nous permet de mettre en exécution notre plan initial : aller passer le 31 au pied de la cascade de Dindéfélou !

Bon avant ça, on dort comme des loirs (une habitude maintenant) et on fait des courses !

La route n’est pas hyper intéressante, d’autant plus que des enfants nous induisent en erreur et nous font faire 10km de plus : GRRR sales marmots ! ;)

Finalement on arrive avant la nuit (les fins de journée sont souvent des contre la montre chez nous…) mais là, pas de chance : il est interdit de dormir au pied de la cascade… j’enrage, je discute, j’argumente, rien à faire : il faut dormir dans un campement ! Et dire que nous avons fait tant d’efforts pour ne pas nous retrouver seuls Toubabs dans un campement à Kédougou… bref au moins on a trouvé un endroit chouette, pas cher et plutôt calme (en fait ça va dépendre de l’intensité de la musique lors de la « soirée dansante » de ce soir !)… on vous racontera tout cela plus tard !

Bonne année 2011 à tous, qu’elle soit pleine de joie, de découvertes, d’envies et de réussite dans tous vos projets ! Bien sûr on vous souhaite aussi le plus important : la santé pour vous et vos proches !

 

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jeu.

13

janv.

2011

Sur la route du Sénégal

Notre taxi brousse
Notre taxi brousse

Nous arrivons comme prévu le dimanche matin chez Adama Keita, billeteur international qui nous a vendu le trajet Kita-le fleuve Bafing. Nous arrivons comme prévu vers 9h et à notre grande surprise, les choses se déroulent globalement comme elles ont été annoncées. Le taxi est là, en bon état, et les chauffeurs s’occupent soigneusement de nos vélos qui une fois de plus voyageront sur le toit. Cependant nous avons le temps de prendre un petit déjeuner. Nous sommes à côté du bar dans lequel nous étions hier soir et rencontrons Mama, notre hôtesse d’hier. Cette dernière semble avoir une certaine gueule de bois et le tableau du lendemain est bien moins réjouissant que celui de la veille. Nous voyons sortir des filles du bar et nous comprenons que ces dernières ont travaillé toute la nuit. Nous étions donc dans un bar à putes… 

 

Notre taxi part finalement après une attente à l’intérieur de l’habitacle d’une bonne demi-heure. Nous quittons Kita sur une excellente route bitumée qui s’achève au fleuve Bafing. Nous découvrons la construction en cours d’un pont : « don du peuple japonais au Mali ». Le pont n’est pas suffisamment avancé pour pouvoir être traversé et des piroguiers attendent les passagers des taxis brousse pour les faire passer sur l’autre rive. Nous ne sommes pas vraiment des passagers comme les autres avec nos vélos bizarres et nos 8 sacoches. Lorsque nous demandons le prix pour passer, on nous prend pour des toubabs plein aux as, ce qui a le don de mettre Hadrien hors de lui. Commence alors une lutte, où nous montrons que nous ne sommes pas pressés et que nous avons peu de moyen. Surtout, ne pas montrer de signe extérieur de richesse. Nous nous asseyons pour un petit riz-sauce des famille et attendons. Alors que nous mangeons, nous discutons avec une dame très sympa venue jusqu’ici pour accompagner un « chercheur d’or ». Elle nous interroge un peu sur ce que nous faisons et où nous allons. Nous lui expliquons notre projet et ce que nous avons déjà parcouru. Nous lui parlons aussi de notre budget serré serré. A ce moment, elle appelle l’un des piroguiers et lui explique que nous ne sommes pas des touristes comme les autres et qu’il faut serrer le prix. Nous voici quelques minutes plus tard dans la pirogue avec nos montures !

Le piroguier souhaite nous faire cadeau du voyage… C’est hors de question évidemment, mais nous réalisons à quel point on a pu nous prendre pour des pigeons.

 

Nous remontons alors en fauteuil pour avancer et rejoindre un village pour la nuit. Je n’arrive pas à avancer. Le moral n’y est pas ! Je réalise à quel point j’avais envie que le voyage africain en vélo s’arrête à Kita ! Des idées noires me traversent. Je doute même d’avoir envie de continuer au-delà de Dakar. Première fois, que je pense sérieusement que la suite va être trop dure et que je ne vais pas tenir. Je me sens faible, j’ai mal au ventre, ça me gonfle !

Hadrien pique mon orgueil et me voilà partie comme une furie ! Ambiance !

Alors que je suis devant (ce qui est rare), je m’aperçois qu’il n’est plus derrière moi, alors qu’il a l’eau ! Je suis ensuite rattrapée par un 4X4 avec 3 Français qui m’interpellent et m’indiquent que nous devrions dormir dans le village que je viens de dépasser faute de possibilités d’hébergement sur les 80 prochains km.

Il s’avère que Nicolas, fait partie de la maison Bouygues ! Ils sont partout ! Il est envoyé pour le compte de Mars pour travailler dans une mine d’or à 80km au Nord de Kéniéba. Nous faisons la connaissance de son épouse et d’Amandine, une jeune ingénieure en VIE !! Ils nous expliquent que le quotidien d’un habitant à la mine est difficile ce que nous voulons bien croire ! Nous regrettons tous qu’ils n’aient pas pris le pick-up parce qu’à cet instant, on aurait volontiers chargé nos vélos et découvert leur univers.

Notre aventure leur plait et Nicolas décide de nous sponsorisé au nom de Mars ! Nous voici avec un très joli cadeau de Noël en poche ! Nous sommes très touchés de ce geste spontané et un peu gênés ! Nos chemins se séparent ici et nous retournons vers le village de Koutouboro.

 

Nous sommes accueillis par les hommes du village réunis autour d’un thé. Ces derniers nous proposent de dormir dans la salle de réunion de la mairie.

Les locaux municipaux sont globalement dans un état assez déplorable et on se demande quand a eu lieu la dernière réunion.

Mais sons serons bien au chaud pour une nuit ici. Les gens sont comme d’habitude extrêmement prévenants et l’instituteur prend particulièrement soin de nous. Il nous explique que nous sommes dans le village principal et que de ce dernier dépendent plusieurs hameaux, dispersés autour. Il enseigne dans l’un d’entre eux.

 

A la nuit tombée, tous nos hôtes reprennent le chemin de leur case. Nos vélos ont tout de même été l’occasion d’une salutation et d’un petit bonsoir bien sympa.

Nous montons la tente à l’intérieur de la salle histoire d’avoir plus chaud et lançons le diner. Ce soir, pour faire remonter la courbe de notre moral, nous sortons le grand jeu : une boîte de haricots verts ! On est tellement contents ! On découvre aussi une sauce vinaigrette « A l’affiche » de nos plateaux repas du bureau avec du vinaigre balsamique !!! Alors c’est décidé ce sera salade de haricots ! Cette odeur de vinaigre balsamique c’est fantastique et le fait de manger du vert !! Le bonheur, c’est pas compliqué en fait ! Spaghettis aux sardines pour continuer et nous voici repus !

Quelques minutes après nous sommes couchés et nous réveillons 11h plus tard ! Quand je pense qu’Hadrien se demandait si nous étions vraiment fatigués physiquement !

Nous packons nos affaires et prenons notre petit déjeuner au soleil. C’est l’occasion pour les hommes qui nous ont accueillis la veille de venir nous saluer. Hadrien se met au pompage de notre eau quotidienne et attire les curieux. Nous quittons tout ce petit monde qui une fois de plus passe le temps autour du fameux thé.

Nous reprenons la route, toujours un peu vaseux. Nous constatons que c’est sans doute sur nos vélos que nous sommes le mieux. La position assise avec la tête bien appuyée est idéale pour éviter les petits malaises que nous connaissons en position debout après quelques efforts !

La route que nous empruntons est neuve ! Il s’agit de la future autoroute reliant le Sénégal au Mali et il s’agit ici d’un axe de développement colossal pour la région. Nous nous sentons un peu comme des pionniers. Nous empruntons une route inconnue du GPS, assez peu empruntée, voire très peu, et absolument splendide. Nous renouons avec le relief et avons des points de vue très chouettes.

Nous sommes surpris par notre performance car nous nous arrêtons pour une pause déjeuner après 39km, ce qui n’était absolument pas prévisible au petit déjeuner. Nous continuons sur la route dont nous pouvons observer les travaux en temps réel. Cette route est réalisée par les Chinois qui emploient des Maliens. Des déviations sont mises en place le long de la route principale, et la piste y est moins bonne. J’y réalise un superbe vol plané suite à la chute de ma poche à eau ! Je m’étale dans la boue, sans mal, juste très sale !

Nous continuons notre chemin à la recherche d’un endroit où dormir. Le soleil commence à descendre et nous offre un spectacle grandiose de lumières. Alors que nous effectuons un arrêt dans un village, mon dérailleur arrière perd une pièce maîtresse et me voici dans l’incapacité de rouler. Aussi, Hadrien Mac Gyver ne s’affole jamais devant une situation nouvelle et parvient après récupération de la pièce à réparer mon vélo et ce, en un temps record ! Bravo !

Nous nous remettons en route et atteignons alors le camp de base du chantier routier tenu par des Chinois et atour duquel un village s’est développé. Il abrite les travailleurs du chantier venus de toutes les provinces du Mali. Nous recevons un très bon accueil de la maîtrise chinoise qui nous offre de l’eau et que la béquille de fortune d’Hadrien amuse beaucoup !

Ce village représente un peu le lieu de tous les possibles et nous y rencontrons des gens cherchant du travail comme des chercheurs d’or et des ouvriers.

 

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sam.

08

janv.

2011

Kita s’arrêter, autant se reposer !

Date : 24-25/12/10

Rédacteur : Hadrien

 

Après être repassé montrer nos vélos au « bar » de la veille, nous parcourons les derniers kilomètres sans difficulté. Seule notre rencontre avec des gendarmes très sympathiques et prévenants envers Anne qui commence à être sérieusement fatiguée est à noter !

Kita est une ville agréable située auprès d’une colline, contrairement à ce que nous avons vu jusqu’à présent, il y a pas mal de bâtiments coloniaux, la ville a dû être une gare importante à l’époque coloniale.

Nous allons directement au sanctuaire marial (lieu de pèlerinage des catholiques maliens) car nous savons qu’il y a des hébergements disponibles.

Nous comptions rencontrer les pères et discuter un peu avec eux… peine perdue ! Nous sommes la veille de Noël et il y a du « pain spirituel sur la planche » comme le dirait notre cher ami Skippy ! ;)

Le seul père que nous rencontrons est un peu pressé et nous montre une chambre superbe mais complètement à l’écart… nous sommes un peu déçus car Noël s’annonce solitaire !

En quelques coups de pédales nous arrivons dans le centre ville pour les réjouissances citadines du cycliste : bonne bouffe et internet !

La bonne bouffe c’est « aux délices de Kita » ( !!) et internet juste à côté, nous prenons plaisir à lire les nouveaux messages et à répondre à chacun !

C’est en nous effondrant littéralement à 16h que nous réalisons l’étendue de notre fatigue… une sieste de 2h nous remet d’aplomb pour préparer notre dîner de Noël : Sardines en entrée et pâtes au thon et aux olives (ô joie !) le tout arrosé de délicieux jus d’ananas et conclut par un paquet de (presque) vrais cookies ! Autant dire que nous pensons bien à nos familles et sommes vraiment contents de les joindre au téléphone !

 

22h, les cloches sonnent et nous filons à la messe de minuit ! Que de couleurs et de beaux chants, la chorale se donne à fond et l’accompagnement instrumental est au niveau, nous avons par moment l’impression que le « show » est plus important que la liturgie ! ;) ce qui nous arrange pas mal car la messe est dite en Bambara et que nous n’y comprenons strictement rien…heureusement l’évangile est aussi lu en français et nous avons notre missel. Je réalise que ce soir, chaque chrétien lit le même évangile et réalise l’ampleur du message de Noël. C’est la première fois que je vis Noël hors de France et globalement hors de mon environnement habituel (famille, milieu…) et j’avoue être profondément touché par cette expérience, ici à Kita, au Mali !

A la sortie de la messe, nous entendons la musique et les cris de fête dans les familles alentours mais nous sommes trop fatigués pour essayer d’y faire un tour… dodo pour tout le monde, c’est pas plus mal !!

 

Après un petit déjeuner de fête (papaye et pain frais !), nous prenons le temps… quel bonheur ! Pendant que je prépare l’itinéraire des prochains jours, Anne prépare des mails.

Nous avons appris qu’une nouvelle route est en cours de construction pour rejoindre le Sénégal, celle-ci nous ouvre les portes de deux régions intéressantes : celle de Kéniéba au Mali (vallonnée et très sauvage) et le pays Bassari au Sénégal. L’inconvénient est que nous trouvons peu d’informations sur cette voie qui n’est pas sur notre carte… bref un tour sur internet et quelques échanges avec la population confirment que 1°) ca vaut le coup et 2°) c’est faisable !

Ensuite nous prenons plaisir à déguster un déjeuner de Noël comme il se doit : Frites, steak et coca (c’est un peu caricatural mais j’avoue que c’est un plat internationalement bon et très difficile à rater !!...bien que les frites baignent en général dans une sorte de sauce… le croustillant sera pour plus tard !) et à aller nous coucher pour la sieste ! Ah le bonheur de dormir beaucoup !

Mais pas cette fois… notre nouvel itinéraire est un peu incertain et risque d’être intense physiquement, nous ne trouvons pas le sommeil : pas le moral de reprendre l’effort physique intense et la course aux kilomètres pour être à l’heure au rendez-vous fixé avec les parents d’Anne…

A tel point que l’on part se balader pour nous changer les idées… et c’est là que la magie opère !

De fil en aiguille, nous trouvons un bus qui part le lendemain et qui nous fera gagner 150km (2 jours) sur notre itinéraire, surtout que c’est une partie goudronnée qui ne nous intéresse pas, youpi !

Le moral remonte un peu ! Et lorsque, curieux de la musique que l’on entend, nous passons les portes du bar voisin, nous sommes entrainés par toute l’équipe qui le gère : ils nous font danser, poussent des cris, nous poussent à nous asseoir… bref, me voici assis avec une bière et 5 personnes nous entourent. Pour une fois on ne parle pas de nos vélos (ils sont restés à la paroisse) et ça fait du bien !

Nous discutons de tout, de rien, bien sûr un peu du voyage mais surtout de la vie au Mali.

Mamadou, est musulman mais boit de la bière, comme il sait que c’est interdit, il se dit qu’il ne va pas être hypocrite envers dieu et ne prie donc pas… mais il sait qu’observer le Coran est un idéal vers lequel il essaie de tendre car il est profondément croyant ! Quelle philosophie et quel sens de la religion mais aussi quelle simplicité et humilité ! Beaucoup de musulmans pensent ainsi au Mali m’a-t-il dit.

J’en profite pour lui poser plein de petites questions, il est intéressant et parle bien français, autant en profiter !

Alors il faut savoir que presque toute la cuisine est faite au bois et que le charbon (de bois) reste cher (2500CF-3,75€ le très gros sac) pour la majorité de la population. En apprenant cela, je suis vraiment désolé que les paysages maliens soient aussi déboisés par ceux qui font du charbon… pour une utilisation si limitée et pour en tirer de si faibles revenus… !

Mamadou travail dans une « mine traditionnelle », il est coupeur au fond d’un puits d’or dans la région de Kéniébala. Nous discutons des conditions de travail dans ce métier.

Les mines sont en fait des puits qui, selon lui, ont jusqu’à 100m de profondeur, je n’y crois pas mais ils doivent être sacrément profonds tout de même ! Pour descendre, un « escalier » taillé dans la roche : un pied de chaque côté du trou ! au fond, des galeries partent pour aller chercher le minerais, parfois jusqu’à 10m à la vertical du puits central. Les galeries sont étayées par du bois coupé dans les forêts alentours. Il y a souvent des accidents et des morts me dit-il.

Et la mine tourne 24h/24, en 3 ou 4 équipes selon les mines. Et tout cela pour quel salaire ?

Chacun est rémunéré en fonction de la quantité de terre à trier sortie. Par exemple si 100 sacs sont sortis du trou, 30 iront aux coupeurs et 70 aux propriétaires. Ensuite chacun ira trier son paquet pour en extraire de l’or.

Le triage se fait en 4 étapes : concassage à la main, puis lavage à l’eau, tamisage et finalement précipitation « il y a la baignoire, on met un produit dedans et on récupère l’or », a priori c’est du mercure qui est ajouté.

Quand je l’interroge sur la clef de partage 70/30, il me répond sereinement que c’est normal car il y a tout un monde qui gravite autour des puits : Les propriétaires du terrain, ceux de la mine, les grands propriétaires qui sont « au-dessus » des deux derniers, les financeurs qui paient le bois de la mine et les frais d’exploitation (mais pas les frais de vie des coupeurs)… « beaucoup de monde » me dit-il ! Comme quoi l’objectif reste souvent de vivre du travail de l’autre, quel que soit le monde dans lequel on vit !

Son regret ? Tout l’argent gagné par les propriétaires est dépensé n’importe comment, « ils n’ont pas de plan de développement »… alors que lui travaille pour pouvoir ouvrir un commerce en ville.

Lorsque nous serons à Kéniéba, nous essaierons de visiter ces « mines traditionnelles » !

Maintenant, dodo et préparatifs, demain c’est le grand départ, le dernier avant celui pour l’Amérique du Sud!

 

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sam.

08

janv.

2011

M. et Mme Coulibaly vous saluent !

Date: 22 et 23/12/10

Rédacteur: Anne

 

La salle de classe que nous occupons pour la nuit n’est pas utilisée ce matin et nous profitons d’une heure supplémentaire de travail. A notre réveil, M. Diarra nous invite à le rejoindre pour un petit déjeuner. Il a aussi très envie que nous sortions les vélos pour montrer à ses élèves comment « on pédale ces vélos ».

Le petit déjeuner est composé d’une bouillie différente de celle de la veille à base de petit mil, mais moins concassé, du pain et du café au lait. C’est le petit déjeuner du sportif. Le thé est sur le feu et il nous est servi après le petit déjeuner. Nous sommes très gâtés par notre hôte. Ce dernier est très embêté car il doit partir pour Kati et afin que nous passions plus de temps ensemble, il nous propose de ne repartir que le lendemain. Nous sommes très touchés par la proposition et j’avoue que nous avons été tentés. Mais le but du jeu n’étant pas d’enchaîner les km afin d’arriver à Kita à temps, nous déclinons poliment son offre, un peu à regret. Après un échange de contact et un verre d’eau avant de partir (c’est une tradition africaine) notre hôte nous quitte, sans nous avoir dit que nous sommes comme des membres de sa famille et que je suis sa « belle-fille » (en bambara bien sûr). Nous sommes vraiment ravis de ce partage !

Après réparation de mon câble de dérailleur, nous rencontrons le 1er adjoint au maire du village qui vient prendre de nos nouvelles. S’engage alors une discussion au cours de laquelle Hadrien et moi-même sommes baptisés de noms maliens. Il existe plusieurs grandes familles au Mali qui possèdent des histoires entremêlées où cours desquels un Coulibaly est redevable d’un Traoré, qui lui-même a sauvé la vie d’un Keita à qui un Diarra doit de l’argent, etc., etc. Finalement tout le monde est redevable de quelque chose à quelqu’un et donc chacun est l’esclave d’un autre. Il faut donc appartenir à une de ces familles pour se positionner par rapport aux gens que l’on rencontre. C’est ainsi qu’Hadrien deviendra Mamadou Coulibaly et moi je m’appelle Fatoumata Traore et j’ai épousé M. Coulibaly. Il faut désormais que nous nous renseignions soigneusement sur nos familles afin de pouvoir participer aux blagues de nos rencontres. Loïc nous avait bien expliqué la chose, lui est un Keita et semble très fier de sa famille ! Il défend son nom comme un vrai Malien !

 

 

Finalement, nous reprenons la route direction Kita. Le climat a un peu changé et je souffre de la chaleur. Nous atteignons le village de Néguéla pour le déjeuner au cours duquel nous rencontrons Jonathan, un routard Canadien, qui s’est retrouvé là en faisant du stop avec d’autres routards espagnols, et qui souhaite acheter une pirogue pour descendre le Niger vers Tombouctou. Il a des anecdotes très drôles à nous raconter notamment il nous raconte qu’il a acheté une chariote et un âne dans le désert marocain avec lesquels il a parcouru 150 km en 25 jours !! Il en conclut qu’il aurait été plus vite à pied, mais a trouvé l’expérience très drôle. Bref, Jonathan est un vrai routard.

Après cette pause sympathique, nous nous dirigeons vers un coin d’ombre pour une petite pause avant de reprendre la route quand le soleil serait un peu plus bas. Nous sommes près d’un marigot où un petit bonhomme de 10 ans au plus moule des briques sous un soleil de plomb.

Nous nous remettons en route pour 30 km supplémentaires. Nous avions prévu de dormir dans un village que nous avons a priori dépassé sans nous en rendre compte alors que la carte l’indiquait comme un gros village. Peu importe, nous faisons étape dans le village de Nidji-Coro peu avant une nouvelle forêt classée qui interdit toute construction sur 25km. Nous avons beaucoup de mal à trouver quelqu’un qui parle français dans le village et avec les quelques rudiments de Bambara que nous avons acquis au cours de nos rencontres, nous faisons comprendre que nous souhaitons passer la nuit dans le village sous la tente. Comme souvent, « il n’y a pas de problème » et nous voici installés.

En guise de diner, nos immanquables spaghettis sont un peu diversifiés par une boîte de sardines achetée quelque part et que nous avions presque oubliée. Et bien « l’effet sardine » valait presque « l’effet camembert » dont nous rêvons !

La lune est splendide ce soir. Elle se lève bien après la tombée de la nuit et est toute ronde. C’est notre ampoule dans ce village sans électricité !

 

Nous arrêtons 15km plus loin pour une pause déjeuner. Nous sommes ravis de constater que notre arrivée ne provoque pas un énorme déplacement de foule. Nous nous retrouvons dans une gargote devant un riz sauce d’arachide…

Petite sieste sous un karité et pédalage de mauvaise grâce vers notre étape pour la nuit qui se trouve à 32km de notre but.

Nous arrivons dans un gros village (on reconnait un gros village d’un village plus petit à la taille et au nombre d’antennes téléphoniques qui se trouvent à proximité !) et suivons une pancarte qui nous indique une maison communautaire dans laquelle il serait possible de dormir. L’indication ne suffit pas et nous avons besoin d’un petit guide. L’endroit est un bâtiment assez récent dont la construction a été financée par la ville française de Vetrou. Ici c’est un peu le petit Vetrou, car le centre de santé, l’école, la maison communautaire ont été financés par la commune. Cette dernière est un lieu de vie pour le village et notre arrivée perturbait la répétition d’un défilé pour le 31 décembre. Un cours de karaté était aussi organisé et un jeune nous expliquait que de nombreuses fêtes se déroulaient ici. Bref, ça bouge à Badinko.

 

Nous sommes attaqués par un super coup de barre à 18h et c’est avec beaucoup de difficultés que nous nous motivons pour sortir. Hadrien a envie d’une bière, d’une cigarette et de frite de patate douce. Le gardien de la maison lui a indiqué un bar et un restaurant.

Nous nous dirigeons vers le bar dans un premier temps. A Badinko, il y a l’électricité dans les maisons entre 18h45 et 0h00. Un éclairage public existe mais il reste très sommaire et nos lampes nous permettent de voir où nous mettons les pieds. Nous sommes attaqués à notre sortie de la chambre par des fumées toxiques liées à la combustion de déchets dans la rue. Les gens vivent encore dans la rue et les enfants jouent au babyfoot à la lampe torche !

Après un parcours de quelques minutes dans le noir, nous arrivons au « bar ». Il s’agit en fait de particuliers qui vendent de la bière et qui nous offre une table et deux chaises dans leur jardin pour déguster notre breuvage. On aurait dû s’en douter, dans la mesure où l’électricité arrive à partir de18h45, une bière ne peut pas être fraîche à 19h ! Nous apprécions donc deux bières tièdes… La famille qui nous reçoit est très sympa et souhaite entamer la conversation.

Nous quittons notre lieu de débauche à la quête d’un restaurant, mais arrivons après la bataille. Deux enfants très sympas, nous accompagnent dans notre quête aux spaghettis. Nous trouvons finalement avec quelques difficultés mais nous trouvons. Même après 3 assiettes, Hadrien est mort de faim et s’attaque à une baguette de pain sec. Il est déçu par son dîner qu’il s’imaginait mieux que ça…

Nous réalisons mal que nous sommes à la veille de Noël et espérons que nous trouverons à Kita un hébergement qui nous permette de recharger nos batteries et une messe avec un peu de français que nous puissions suivre. Mais nous sommes confiants !

 

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sam.

08

janv.

2011

Visite de Bamako

Noel approche
Noel approche

Rédacteur Hadrien

Voyage Mali

Date : 20-21/12/10

 

Notre première soirée avec Loïc a vraiment été très sympathique, il nous a notamment éclairés sur sa mission à Bamako au sein de l’ONG américaine IPA. Nous découvrons tout un monde et apprécions vraiment cette discussion ! Nous avons aussi eu la chance d’être accueillis autour d’une belle table garnie de plein de choses que nous ne mangeons jamais sur nos vélos ! ;)

Notre première journée à Bamako est quant à elle peu productive, nous sommes fatigués de ces derniers jours intenses aussi nous prenons le parti de ne pas nous presser ! Le marché est complétement hallucinant et tout se marchande pied à pied ! Nous n’achetons pas grand-chose, l’objectif est surtout d’apprécier l’ambiance !!

Après que j’ai failli oublier mes lunettes dans le taxi (sortie de crise grâce à une course effrénée derrière lui !), un bon déjeuner de Toubab nous attend : Ahhh !! Nous prenons enfin notre revanche sur le Riz-sauce !;)

 

Vraiment K.O., nous reprenons la route de chez Loïc pour un faire un somme et mettre à jour le site… bref bricoler un peu quoi ! Et le soir nous allons découvrir la Kora (instrument traditionnel) dans une bonne adresse Bamakoise, belle soirée !

Si le premier jour à Bamako est plutôt « cool », nous avons un programme chargé pour le second : Musée national et achats d’artisanat local !

Le Musée national est canon ! Les beaux bâtiments sont installés dans un jardin au gazon impeccable et abondamment arrosé (un peu déstabilisant tout de même quand on sait que la majorité du pays et de la population souffre de la sécheresse…), on se sent dans un environnement européen !

Les collections sont organisées en 3 sections : textiles, archéologie et ethnographie, toutes bien fournies et très intéressantes ! Notre guide était génial, en sortant nous avions l’impression d’avoir de nombreuses nouvelles clefs pour comprendre la société malienne. 

 

Pour faire une rapide synthèse :

De la partie textile, les 2 fibres utilisées au Mali sont le coton et la laine. Le coton sert à faire des pagnes et du bazin. Le bazin n’est pas fabriqué en Afrique mais aux Pays Bas et en Allemagne, il est ensuite teint localement suivant des techniques traditionnelles ; les motifs peuvent être dessinés par des techniques à base de nœuds ou de couture.

La laine est principalement utilisée dans la région de Tombouctou mais le cheptel ovin a tendance à disparaitre semble-t-il. Nous avons l’occasion de voir différentes teintures d’indigo, c’est vraiment chouette !

Pour la partie ethnographique, c’est un peu plus complexe car les objets présentés étaient liés aux traditions de différentes ethnies : les Dogons, les Bambaras, les Bobo, les Do, les peuls et les Malinkés. Nous découvrons de nombreux masques, statues et objets rituels.

Une fois la visite terminée, en route pour le marché des artisans (pour ceux qui veulent y aller, il faut demander à un taxi de vous emmener à l’école de boulangerie, près du marché de N’golomina) où nous prenons le temps de négocier nos cadeaux de Noël ! Il y a un peu de tout, je pense que nous n’avons pas fait que de mauvaises affaires ! ;)

Avec tout ça il est l’heure de préparer notre départ… l’arrêt à Bamako est court mais nous avons un impératif dans 3 jours : Noël ! Eh oui ! et pour fêter dignement Noël, il faut une messe (pas aussi évident à trouver lorsqu’on voyage à vélo en pays musulman ! ;) ), donc direction Kita tout de suite !

 

La sortie de Bamako ne se passe pas trop mal, ça monte un peu et la circulation est dense mais ça passe ! Il ne nous faut pédaler que 15 km pour arriver en haut du plateau qui surplombe la ville… on est tout de même contents de sortir de la pollution de la ville !

Quelques 15km plus loin, Anne casse son câble de dérailleur alors que la nuit commence à tomber et que nous n’avons plus d’eau… la tuile ! Se passe alors un enchainement totalement improbable mais bien magique !!

En demandant la direction d’un point d’eau à un cycliste, je pointe la bouteille d’eau sur mon porte bagage, il nous emmène en disant : « Venez, il y en a plein ! » alors on le suit et nous voici … à l’usine d’embouteillage de l’eau Diago, une des eaux minérales du Mali, effectivement il y a plein de bouteilles d’eau ici ! ;) Le personnel est adorable et accepte de nous donner de l’eau et va jusqu’à insister pour nous faire visiter l’usine. Nous discutons aussi de leurs conditions de travail, ils travaillent de 7h à 23h 6,5 jours par semaine… dur dur ! Mais ils sont tellement gentils ! Joseph nous propose même de fêter Noël chez lui ! Malheureusement il vit à Kati et nous allons à Kita…

Malheureusement ils ne peuvent nous héberger pour la nuit, c’est une usine tout de même ! Mais nous conseillent de pousser jusqu’au prochain village et d’aller voir le directeur de l’école.

A ce moment-là nous ne savons pas encore que nous allons passer une de nos plus belles soirées africaines !

L’esprit est lancé à notre arrivée : « Vous êtes ici comme chez vous, vraiment j’insiste, ne soyez jamais gênés ! ». M. Diara nous invite ensuite à venir nous asseoir près de lui. C’est un homme charmant qui parle un français impeccable et est très content de nous montrer sa famille et de partager sur sa vie, sur le Mali, sur son école… vraiment nous discutons de tout. Il nous explique comment se passe le mariage au Mali, nous faisons de même pour la France. Il nous explique les traditions de Noël (il est musulman)… Ah vraiment quel plaisir de partager avec lui !

Et alors que nous parlons, il nous propose simplement et élégamment d’aller nous laver avec l’eau qui a chauffé sur le feu : un bonheur incroyable !! et lorsque nous sommes enfin propres, un plat de bouillie de petit mil (très bon !) arrive comme par magie… et la discussion continue : il nous apprend des rudiments de Bambara et un peu de géographie malienne.

C’est finalement un peu tard que nous nous dirigeons vers une classe pour passer la nuit, quelle chance des enfants nous suivent avec des matelas !

Nous dormons profondément et sereinement, il voulait que nous nous sentions comme chez nous, c’est réussi !

 

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mar.

28

déc.

2010

Bamako, à bout de forces

Date : 18 et 19/12/10

Rédacteur: Anne

 

Nous quittons notre école et retournons vers le village pour faire quelques emplettes. Hadrien a repéré un vendeur de miel et nous repartons avec 2L du produit miraculeux. Nous nous attablons ensuite autour d’un petit déj trop copieux dont nous paierons les effets secondaires toute la matinée.Ce matin comme le précédent, je n’ai aucune envie de pédaler ! Mais vraiment aucune envie. J’ai trainé sur mon matelas, J’ai rangé les sacoches de mauvaise grâce et là vraiment l’idée de me remettre sur ma bicyclette me fatigue d’avance. Malgré tout, nous repartons et passés les 20 premiers km, nous avançons bien. Mon idée est de faire un maximum de distance avant le déjeuner parce qu’après nous sommes moins performants.Nous constatons que le Mali est beaucoup plus pauvre dans ses infrastructures de restauration que le Bénin et le Burkina. Nous traversons des hameaux que la carte nous indiquait comme des villages. Ici, les « goûte au bonheur » sont juste des boutiques miteuses avec un congélateur branché ou pas ! Les stands de riz sauce sont globalement rares…Nous trouvons cependant un stand « luxueux » avec un endroit où s’asseoir à l’abri des regards et du soleil. Je ne suis pas très bien… Pour autant, nous dégustons un ananas succulent.Je supporte de moins en moins le soleil et commence à développer une hypersensibilité. Sans doute l’anti-paludéen y est-il pour quelque chose ? Comme on dit ici, nous « filons » et nous visons de pouvoir faire 90km. Mais la géographie en a décidé autrement. Nous atteignons le village de Zantiguila, dernier avant une forêt classée sur 30km. Nous avons fait 86km. Honnête !Nous posons notre tente dans une école. Les enfants ne parlent pas français du tout et nous regrettons de ne pouvoir avoir d’échange avec eux. Nous apprécions cependant d’avoir la possibilité de prendre une douche au sceau d’eau et de laver nos vêtements !A la nuit, nous rejoignons le centre-ville pour un diner sur le pouce à base de brochettes de moutons et de frites. Ici, c’est un point d’arrêt des bus et des taxis brousse. Aussi l’offre de choses à grignoter est à la hauteur. Il n’est pas rare d’ailleurs d’entendre des cris, comme des pleurs d’enfants au passage des taxis. En y regardant mieux, on se rend compte qu’il s’agit de chèvres attachées sur le toit du camion qui souffrent ! Horrible ! On retrouve aussi des poules et des coqs attachés de la sorte. Qu’en font-ils quand ils les descendent ? Le must reste la vision de la vache allongée sur le toit du taxi, attachée et calée avec des sacs de riz ! Atroce !
Hadrien arrive tant bien que mal à passer le coup de fil à sa famille réunie, quasiment en équilibre sur un barril d’essence, seul endroit où on capte orange dans le village ! Assez folklo mais efficace !
Ce matin, nous reprenons la route avec la promesse d’arriver enfin à Bamako. Nous sommes ravis que ce soit la dernière journée. Nous sommes physiquement atteints. Nous roulons à travers la forêt classée… sur 30km effectivement. Les camions et les bus ont tendance à considérer que leur passage est prioritaire sur nos vies et à deux reprises, nous avons eu un peu peur. Nous arrivons à un barrage de police où l’officier du bord de la route, contrôle la circulation depuis sa chaise longue et avec pour seul moyen de communication, son sifflet. C’est ainsi qu’il me demande de me ranger. Mon vélo est sur sa béquille et dans la précipitation, tombe. Deux minutes plus tard, c’est moi qui m’étale de tout mon long alors que mon pantalon s’est pris dans un élément du vélo. Et paf ! la Anne ! Je remonte haineuse, crevée et sans raison particulière, je me mets à pleurer comme une gamine en me demandant bien pourquoi. C’est idiot, mais ça fait un bien fou ! A 50km, une pause se fait sentir. Le soleil brûle terriblement la peau et j’ai les mains brûlantes malgré toute la crème que j’ai pu y mettre. Mais où pouvons-nous trouver quelque chose à manger ? Aujourd’hui c’est dimanche et il est encore plus compliqué de trouver un endroit où se poser. Nous nous arrêtons à 3 reprises et essuyons 3 refus avant de trouver un endroit où nous testerons une sauce verte non-probante.Bamako commence à se faire sentir, nous sommes dans ses faubourgs. Nous sommes en principe à 20km du centre.La route d’entrée dans Bamako est plutôt bonne d’autant que nous y découvrons une piste cyclable. Ici on ne fait pas de distinction entre les motos et les vélos et tout le monde circule joyeusement sur cette bande de goudron.Grâce aux indications de Loïc et de celles des personnes interrogées sur la route, nous pénétrons dans la ville et traversons le fleuve Niger. C’est très beau. Petite pensée pour le pont Alexandre III sous la neige !Nous remarquons le contraste toujours plus fort entre les capitales et les zones rurales que nous avons traversées. Ici, les allées sont droites et plantées. On a presque une impression de Disney Land. Nous avons emprunté un échangeur tout neuf, quand les routes en goudron sont globalement rafistolées… Nous rejoignons le quartier ACI 2000 et l’appartement de Loïc qui nous accueille pour quelques jours chez lui ! Nous sommes sales et apprécions une superbe douche ! On y est arrivé !

 

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mar.

28

déc.

2010

Première étape pour Bamako

Date : 16 et 17/12/10

Rédacteur : Hadrien

 

Au départ  de Bla, à part  un super petit déjeuner à base d’omelette, la matinée n’est pas passionnante, nous roulons beaucoup et les paysages sont monotones… nous nous extasions devant le premier point d’eau un peu sauvage, c’est pour dire ! Pour le déjeuner, pareil, c’est un gros plan galère ! Notre carte indique un village passablement important dans lequel nous pensions déjeuner… il s’agit finalement d’un ensemble de 3 cases ! Passé le moment de mou lié au fait qu’on n’aura pas grand-chose à manger, on réalise qu’on a plus d’eau !!Les quelques adultes que nous rencontrons ne parlent pas du tout français (vrai problème pour nous au Mali…) et nous ne trouvons ni puits ni pompe… heureusement le personnel du centre de santé tout proche nous indique une pompe !Et sous le regard d’une vingtaine d’enfants médusés, nous mangeons les plats lyophilisés offerts par Jean-Marie le jour de notre départ… on les gardait pour une situation un peu dure, c’est le moment parfait ! Nous mangeons donc des plats improbables au Mali : Hachi Parmentier et couscous ! le tout complété par un chocolat chaud pour le moral et youpi ! Nous voici d’attaque pour pédaler à nouveau !

 

Et l’après-midi est beaucoup plus intéressante avec notamment la traversée de la rivière Bani sur un superbe pont, quelle joie de retrouver de l’eau !

Nous passons quelques minutes à profiter du spectacle !Quelques 30 km plus loin nous arrivons à Ségou, au bord du Niger ! Enfin, nous rencontrons ce fleuve mythique et si impressionnant !Très fatigués par la succession de grosses journées, nous prenons le temps de nous reposer un peu avant de partir à la découverte de cette belle ville paisible. La promenade le long du Niger me ravit et le bon dîner que nous prenons aussi

!Mais la mauvaise nouvelle de la soirée est que les pinasses ne circulent plus en direction de Bamako… alors que nous avions prévu notre passage à Ségou quasiment uniquement pour ce trajet sur le fleuve, nous sommes extrêmement déçus, surtout qu’il reste encore 235km pour Bamako et que la route passe loin du Niger…C’est donc un peu fatigués psychologiquement que nous nous remettons en route pour Bamako. Et l’attroupement d’enfants autour de nous lors de notre petit déjeuner nous énerve… ouh là là, vivement les vacances au Sénégal ! 

 

Arrivés à destination, nous nous ruons littéralement sur le premier coca disponible, Anne est exténuée !L’équipe de l’école accepte de nous faire dormir dans une salle de classe. C’est cool mais une fois de plus nous nous déplaçons avec un nuage d’une 20aine d’enfants qui commentent nos faits et gestes ! On s’y fait.

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mar.

28

déc.

2010

Pédaler pour avancer

Date : 14 et 15/12/10

Rédacteur : Anne

 

La nuit dans l’école a été terriblement blanche. En effet, le directeur de l’école M. Marco nous a invités à boire le thé vers 20h30. Erreur fatale d’avoir accepté ce breuvage plein de théine qui comme dirait ma tante Sassou m’aurait fait passer l’aspirateur à 3h du matin.Bref, nous nous réveillons le lendemain épuisés.Nous quittons les lieux avant l’arrivée des enfants. Le directeur a placé le drapeau sur le mât pour la montée des couleurs.
La journée sera placée sous le signe du km. Parce que nous avons commencé notre journée très tôt, à 11h45, nous avons parcouru 59 km. Après un déjeuner dans un village, nous repartons avec l’idée que nous sommes en mesure d’atteindre Koutiala, prochaine grande ville sur la carte.

Une grande ville, ça promet beaucoup de choses au voyageur : une vraie chambre souvent, de l’électricité pour recharger les appareils qui en ont besoin, une lessive et … internet ! Eh bien avec toutes ces promesses, on peut faire avancer deux véloptimistes et leur faire parcourir 120 km dans une journée.J’avoue que je ne faisais pas la fière sur le coup de 16h au moment où nous avions atteint la centaine. Parce que ma vitesse instantanée ne dépassait pas 10km/h, Hadrien m’a fortement conseillé une sieste. 20 mn réparatrices et me revoilà sur la bicyclette pour les 17 derniers km.

 

Nous sommes désagréablement surpris par cette ville en laquelle nous mettions tant d’espoir. Zone industrielle et rues poussiéreuses sont au rendez-vous. Les cyber cafés sont quasi inexistants et nous ne savons pas où nous pouvons dormir.Nous interrogeons une personne sur place qui nous indique qu’on trouve internet à la Mission Catholique ! Incroyable. Sur place, nous tombons sur le Père Edouard qui nous propose de nous héberger dans une chambre. Alors que nous allions sortir pour diner, il nous invite à sa table. Commence alors une conversation assez drôle sur les tribulations d’un prêtre malien qui débarque pour la première fois en France. Cette description, sous la forme d’une anecdote assez drôle, a permis de mettre en perspective l’accueil que nous réservons à l’étranger et notre sens de l’entraide !!
Nous quittons notre hôte à 20h, à 20h30 nous sommes couchés, profondément endormis.
Le réveil sonne le lendemain à 6h. Messe et petit déjeuner en compagnie de notre curé, nous font bien commencer la journée. Hadrien explique au Père le fonctionnement des vitesses sur le nouveau vélo dont ce dernier dispose. Eh oui ! En Afrique, les vélos n’ont qu’un plateau et qu’un pignon. Le changement de vitesse n’existe pas. Quand ça monte trop, tu pousses et quand ça descend, tu pédales dans le vide ou tu ne pédales pas !
Nous quittons Koutiala vers 10h après avoir pris le temps de faire ce que nous avions à faire sur internet et surtout savourer les messages que nous avons reçus.L’objectif de la journée est d’atteindre Bla à 72 km de Koutiala. Nous sommes sur du goudron, les paysages sont globalement toujours les mêmes et on avance pour avancer.

Mais que ce passe-t-il dans la tête d’une Véloptimiste en mode pédalage automatique ?Eh bien, tout et rien mais cet ennui procuré par une route monotone pousse à inventer des jeux kilométriques.Voilà, certains diront qu’ils sont fous ces ingénieurs, d’autres diront que j’ai une légère névrose (que j’assume pleinement !) mais je me donne des défis grâce à mon compteur.

En effet, sur mon compteur j’ai le nombre de km parcourus, la vitesse instantanée, la température, la pente de la chaussée et l’altimétrie.Alors j’essaie d’avancer jusqu’à obtenir des chiffres qui suivent une certaine logique. Par exemple, je suis ravie à 11.11, puis à 22.22, etc. jusqu’à 99.99 km. Mine de rien, comme ça arrive tous les 11km, ça motive !Sinon je cherche les suites logique : 12.34km, plus facile à atteindre que 67.89 ou encore que 98.76. ça marche de 2 en 2 aussi !

J’aime bien les symétries : 66.99, 55.22,… Mais j’ai atteint un must ce jour en ayant la chance de voir 101.01 et 111.11 ! Ah oui j’ai aussi réussi à être à 41.41km alors qu’il faisait 41°C !Voilà, on s’amuse comme on peut !Mais nous avons aussi parlé beaucoup de notre retour. De quoi aura-t-on besoin quand on rentrera ? Et si on s’achetait un van, parce qu’on aura besoin d’une maison et d’une voiture ? Et dans quel projet se lancera-t-on ? Et si ? Et si ? On a bien discuté et on s’est vraiment bien marré ! Finalement sans presque s’en rendre compte, nous avons atteint Bla et son église. Notre tente est plantée sur le terrain paroissial. Il est 21h, on est « chiffon carpette » et nous vous saluons bien bas !

 

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dim.

26

déc.

2010

Bonne arrivée au Mali

Date : 12 et 13/12/10

Rédacteur : Hadrien

 

Après la messe du jour et un petit déjeuner « rasta », nous préparons nos affaires lorsque l’abbé Justin vient nous dire au revoir et nous apprend que le vicaire a servi 5 ans à Kayes : Youpi, c’est là que nous souhaitons passer Noël !! Il nous remet du courrier pour l’évêque et nous donne l’adresse de la paroisse, génial !Le camion a dégagé le chemin et nous pouvons donc nous mettre à pédaler vers la frontière malienne où nous rencontrons des français en camping car. Ils viennent du Mali et nous remontent le moral en nous indiquant un bivouac près de chutes à 20km après la frontière… nous fonçons !Mais le soleil descend sans que nous n’ayons rien vu d’indiqué… commençant à perdre foi, nous nous adressons à un villageois pour lui demander l’hospitalité et il nous dit que les chutes ne sont qu’à 2km, génial ! Nous fonçons comme des dingues pour arriver à temps pour un bain avant la nuit ! L’eau est un peu fraîche mais quelle joie de nager !D’autres français sont aussi installés pour la nuit, en 2 mois de voyage, nous n’avons pas rencontré un seul français et voici que l’on en voit 8 en une seule journée !Ils sont très sympas mais chacun reste chez soi pour la soirée, je fais un peu de feu pour nous réchauffer car la nuit est vraiment fraiche, voir froide !Nous dormons moyennement car le froid nous rattrape dans la nuit, vraiment quelle idée de renvoyer nos sacs de couchage !

 

Mais réveillés les premiers, nous pouvons profiter pleinement de la cascade pour nous tous seuls, joie du bain dans l’eau fraiche au réveil !Nous sommes juste intrigués par une colossale colonne de fourmis qui longe l’eau, sur plusieurs dizaines de mètres un flux incessant de bestioles circule… je suis captivé

!Finalement nous nous mettons en route pour Sikasso, la grande étape de la journée où nous trouvons (enfin) internet, l’occasion de lire avec joie les nombreux mails reçus. En cette période de Noël, nous sommes particulièrement contents de lire des nouvelles de France ! C’est aussi l’occasion de faire quelques emplettes et de craquer devant un pot de Nutella… enfin du chocolat !!

Quelques 20km plus loin nous sommes dans la brousse totale pour la nuit : Zarabougou est un village tranquille sans électricité ni boutique mais avec une école. Et Mr Marco, le directeur de l’école, nous accueille dans une de ses classes pour la nuit, il est trop gentil et avec le froid qui s’annonce nous sommes bien contents de dormir à l’intérieur !Summum, des bancs d’école nous accueillent dehors pour une grande discussion « itinéraire ». En effet notre plan de passer Noël à Kayes semble tomber à l’eau…il manque près de 5 jours pour que l’on puisse pédaler jusqu’à Kayes avant Noël… c’est un peu con mais ça remet en cause une partie de notre itinéraire à laquelle on tient vraiment (400km de pistes dans une région très sauvage, pas du tout balisée par les guides)… mais nous avons 2 objectifs : trouver une messe pour le jour de Noël et être au Sénégal le 1er Janvier. Et  compte tenu de la densité d’Eglises au Mali, tout n’est pas conciliable !

 

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