PATAGONIE (Argentine et Chili)

Vous trouverez ci-après tous les éléments qui concerne notre séjour en Patagonie.

 

Itinéraire

Itinéraire Patagonie
Itinéraire Patagonie

Photos

En bref...

-        On ne regrette pas d’avoir suivi un itinéraire du sud au nord. Nous avons eu un temps fantastique et en dehors du vent de face entre El Calafate et El Chalten, le vent n’a pas été un problème sur la Carretera dans ce sens là. Il peut cependant y avoir du vent (fort et de côté sur certaines parties de la Carretera).

-        On a eu énormément de chance pour le temps. Nous n’avons cumulé que 3 jours de pluie sur un mois de pédalage !

-        La difficulté de cette route est réelle mais il faut prendre les choses avec philosophie. Chaque montée promet une récompense splendide au sommet. Mais il faut avouer que certaines montées sont complètement déraisonnables et les moments où il faut pousser sont fréquents. Tout le monde peut le faire puisqu’ Anne l’a fait ! ;)

-        L’épreuve du passage de la frontière entre l’Argentine et le Chili (EL Chalten-Villa O’Higgins) reste pour nous un des souvenirs les plus forts de cette traversée. Elle nous a soudés et montré qu’à deux nous sommes plus forts. En y repensant, si on devait recommencer on ne prendrait toujours pas de cheval. Mais si on peut ne pas recommencer, ce n’est pas plus mal !

-        Les paysages que nous avons traversés sont des absolus en termes de beauté et de pureté. Nous ne pensions pas que de tels endroits existent encore sur cette Terre !

-        Nous avons été heureux de prendre notre temps sur cette partie de la route et nous avons dû faire preuve d’humilité dans la mesure où 60km représentent une grosse journée sur le ripio.

-        Dormir dans la nature est très facile et nous avons eu jusqu’ici nos plus beaux lieux de camp en Patagonie.

-        Nous avons fait de très belles rencontres. Des cyclistes notamment avec qui nous avons pu échanger sur nos expériences. Pour une fois, nous n’étions pas les seuls fous à voyager en vélo. C’est amusant de se rendre compte que finalement beaucoup de gens voyagent sur de longues durées. De belles rencontres avec des voyageurs à pied et avec des locaux…

-        Un regret quant à un espagnol un peu trop rudimentaire qui m’a empêché d’avoir des relations faciles avec les gens.

 

Donc : On était à deux doigts d’acheter un terrain en Patagonie, près du Rio Backer, parce que c’était abordable et qu’on est tombés amoureux de cet endroit de la planète !! Et on a manqué de courage ! On regrette un peu… Tout ça pour dire que c’était fantastique et qu’on n’a pas le droit de ne pas y aller au moins une fois !

 

Récits de notre séjour

mar.

29

mars

2011

Adieu Patagonie bien aimée

Date : 06/07/08 Mars

Rédacteur : Hadrien


Non, la route n’est pas en descente comme nous le pensions… rejoindre Bariloche nous prend donc un peu plus de temps et d’énergie que prévu… mais qu’importe, les montagnes et lacs sont splendides ! Et nous apercevons déjà quelques remontées mécaniques sur les flancs herbeux des montagnes… Ah je pense avec un peu d’envie à tous vos « post » sur Facebook parlant de poudreuse (hein Nane !), non non, rassurez-vous je ne me plains pas du tout ! Mais j’aime bien le ski.

 

Passons.Après l’air pur des sommets, c’est la décharge de la ville qui nous accueille… saloperie ! Mais il faut bien faire quelque chose de tous les déchets d’une agglomération, la décharge à ciel ouvert n’est peut-être pas la meilleure ! Ah, cool il y aura encore du boulot quand on rentrera ! ;)Heureusement l’entrée en ville se fait vite et nous découvrons que Bariloche a des rues aussi vallonnées que San Francisco… ok, on veut bien descendre près du lac mais c’est tout !;)Le déjeuner près de l’office de tourisme est vite avalé, maintenant il faut trouver un endroit où dormir… tout est hors de prix ! Direction internet où nous lançons des appels au secours via Couch surfing et Warmshower : « on a besoin d’un endroit où dormir !!

 

 

Une fois que c’est fait eh bien… il ne reste plus qu’à attendre ! En cherchant une « terrasse WIFI », nous tombons sur Nick et Steve, deux américains très sympas avec qui nous discutons pas mal de temps, nous avons pas mal de points en commun, c’est chouette et nous passons bien 45min avec eux ! Et en commandant 2 cocas, nous restons bien 4h sur internet, à rattraper notre retard en mail et autres… et en attendant une réponse d’un hypothétique sauveur…  après une belle messe, nous dormons finalement sur une super plage près du lac… gratuitement et avec une vue de 5 étoiles !La vue au réveil est splendide mais nous passons la journée à errer en ville entre supermarchés et internet, pas vraiment la joie mais bon, nous ne partons que demain !

 

En route pour notre plage nous nous faisons alpaguer par un rabatteur d’une auberge de jeunesse, nous découvrons qu’il existe un lieu plutôt accueillant pour dormir dans un lit pour pas trop cher… alors nous succombons !Finalement nous passons une bonne soirée et une bonne nuit… ainsi qu’une super douche avant 30h de bus !La matinée de départ est consacrée à la préparation des bagages et à l’emballage des vélos.Le chauffeur nous embête un peu au chargement mais finalement, comme d’hab, il suffit de payer un peu plus qu’il ne faudrait pour le faire plier… ce n’est pas compromettant !Et nous voilà en bus, on n’aime pas ça mais c’est un bon moyen de traverser une pampa bien monotone !

 

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17

mars

2011

En route pour Bariloche

Date : 04 et 05 mars

Rédacteur : Anne

 

Cette fois, c’est la bonne nous packons nos sacoches pour un vrai départ. Parce que la veille, nous avons tout racheter pour faire un gâteau aux pommes et aux mures que nous avons ramassées lors de notre randonnée, nous apprécions le fruit de notre travail au petit déj’ ! Le temps de dire au revoir à Nahuel, notre hôte et de mettre un mot dans le livre d’or, nous voilà partis !

Nous empruntons un chemin en ripio qui nous fait économiser 13km pour rejoindre la route 40 en direction de Bariloche ! Et là, la route s’annonce comme je les aime : plate et sur asphalte ! Le rêve de toute cycliste couchée et ainsi assez paresseuse ! Nous avons les km sous un soleil de plomb et arrivons à El Bolson pour le déjeuner. El Bolson est très réputé pour son mouvement hippie. Mis à part, quelques bab’ en vélos, ça ne nous a pas frappé plus que ça ! Nous nous arrêtons sous un arbre pour un déjeuner et profitons ensuite d’être « à la ville » pour faire quelques courses ! C’est moi qui suis chargée du ravitaillement pendant qu’Hadrien garde un œil sur nos vélos ! Et là, c’est génial ! Voici quelques temps que nous n’avions pas croisé un vrai supermarché (on a croisé des magasins sur la Carretera mais on sentait franchement qu’on était loin de tout, un peu au bout du monde !). Et là de tout, des tentations partout, des gâteaux, du fromage, des sauces pour le pâtes… Bref, une tuerie et malgré ça, j’ai été très raisonnable !

Nous nous remettons en route vers 16h. Nous savons que la partie entre El Bolson et Bariloche monte que nous avons mangé notre pain blanc. Mais nous n’avions pas réalisé que la route en question est aussi empruntée par les poids lourds. Donc les pentes sont super raisonnables ! ça monte en douceur et nous voilà à 800m d’altitude, sans trop de souffrance ! Le point noir est en effet que cette route, qui est la panaméricaine, est très très empruntée ! Bus, camions, pick-up avec remorques, on se sent parfois tout petit ! et on espère que ces messieurs les chauffeurs n’oublieront pas la longueur de leur engins avant de se rabattre. Quelques frayeurs parfois, et c’est bien la première fois depuis le début du voyage ! Même le Maroc dont tout le monde nous a tant parlé ne nous a procuré de telles sueurs froides !

La route est très belle et là on déteste l’électronique (l’appareil d’Hadrien fait à nouveau un gros caprice). Les montagnes sont globalement plus arides, très découpées, il n’y a plus de neige. Il semble que ça ressemble davantage aux Andes que l’on s’imagine. Il y a de belles forêts de sapins (pensée pour nos amis de Sapadom). Nous poussons encore 10 km et atteignons le Rio El Foyel au bout d’une somptueuse descente. 79km au compteur, il y avait un moment que nous n’avions pas fait de telles distances et nous sommes rassurés sur notre capacité à faire de grosses journées pour avancer.

Le rio est très joli, nous trouvons un bel endroit pour camper, nous installons, dinons, bref tout va bien ! Quand soudain, nous voyons débarquer un pick-up avec deux moto-cross à l’arrière et la caravane ! Ils s’installent globalement assez proches de nous et nous voyons se réduire notre zone de confort de plusieurs m². Nous sommes vendredi soir et c’est un moment rêvé pour faire une parilla (un grand barbecue)… Nous craignons que la soirée soit bruyante et longue, mais rien de tel dans les faits.

Ce matin, le papa est à la pêche quand nous nous levons et les enfants complètement excités mais globalement gentils. Nous quittons nos compagnons de camp vers 9h30 et attaquons une belle montée. La matinée est vite chaude et nous voyons l’altimètre monter et le compteur kilométrique peiner un peu. Mais la route continue à beaucoup nous plaire, même si le trafic a tendance à dénaturer un peu les paysages. A midi, nous voyons un indication pour un lac et fonçons mais nous déchantons à la vue du panneau Lago Steffen 10km ! Sur ripio, ça fait long le détour pour la baignade. Nous déjeunons sous les arbres et après un paquet de gâteau de trop, nous nous assoupissons sous les arbres ! Sieste réparatrice, nous remontons en selle. Nous arpentons alors une dernière montée qui nous fait atteindre les 1000m d’altitude et découvrons un superbe lac devant nous. Naïvement, j’imagine que la route va suivre l’altitude du lac et va être plate ! Point du tout ! ça monte et ça descend, rien de violent, mais quand même.

Vers 17h30, nous atteignons Villa Mascari et son lac. Tout cela s’annonce plutôt bien pour un lieu de camp. Nous cherchons un bon moment avant de trouver un accès au lac et à une éventuelle plage. Finalement, Hadrien nous dégote un lieu de camp très chouette, dans la forêt à 3 min de la plage. Nous profitons d’un bain au coucher du soleil. L’eau n’est pas chaude, mais ça décrasse !

Dîner copieux et préparation du déjeuner du lendemain, nous finissons la vaisselle dans le noir. Les jours raccourcissent nettement depuis notre arrivée en Amérique du Sud. Il nous reste 30km pour atteindre Bariloche et ainsi, marquer la fin de cette formidable étape qu’est la Patagonie !

 

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17

mars

2011

Los Allerces et 2 Mars

Dates : 28/02/11-03/03/2011

Rédacteur: Hadrien

Trajet: Natt y Fall – Trevellin – P.N. Los Allerces – Epuyen

 

Après un réveil difficile, nous revoici d’attaque sur le ripio ! L’objectif du jour était d’atteindre Esquel (gros bled du coin) pour y acheter nos billets de bus. Mais coup de chance, une petite agence de tourisme vend des billets de bus à Trevelin ! Chouette, cela nous fait économiser 40km !

Donc nous faisons une longue halte à Trevelin d’où nous envoyons l’appareil photo d’Anne en France pour le faire réparer. Espérons que nous aurons bientôt des nouvelles !

Ensuite nous filons dans le parc national « Los Allerces », après que je me sois insurgé contre le prix d’entrée (4€ pour les argentins, 10€ pour les autres !), nous avalons les 12km qui nous séparent du premier lieu de camping, quelle joie se baigner ensuite dans les eaux fraîches du lac ! Bon ok, il y a un peu de vent donc nous sommes bien contents de nous mettre à l’abri pour préparer le dîner et finalement nous coucher de bonne heure !

Une fois de plus nous nous réveillons sous un superbe ciel bleu, quelle chance nous avons de pédaler dans ces conditions ! Les paysages qui nous entourent sont très agréables : forêt, lacs et sommets, nous en profitons pleinement ! Et pour la pause déjeuner, nous partons nous installer près du rio Los Arrayanes, l’eau est translucide et nous profitons de cet arrêt pour nous baigner et profiter du calme… nous y resterons 4h ! La mauvaise nouvelle est qu’il semblerait que l’accès à ces lieux soit normalement payant… nous avons finalement la chance d’échapper au contrôle tant à l’entrée qu’à la sortie !! ;) Tant mieux, j’étais déjà tellement remonté contre le prix d’entrée du parc que j’aurais fait un scandale !!

Aujourd’hui l’après midi commence particulièrement tard… donc nous filons directement au prochain lieu de camping autorisé où nous dormons dans un cadre idyllique avec une vue incroyable sur le lac Rivadavia.

Malheureusement la nuit est pluvieuse et je dors très mal donc me réveille pas au top, d’autant plus qu’une partie de nos affaires laissées sous le double toit sont humides… Nous devions faire des crêpes pour l’anniversaire d’Anne, pas le courage de les faire sous la tente, le gruau (avoine du matin) est bon et nous partons sous quelques gouttes, direction Chollila.

Le temps se découvre et nous arrivons même à déjeuner au soleil à Chollila, « capitale » locale : un trou où il n’y a vraiment pas grand-chose à part une épicerie avec une dame très gentille qui nous vend un excellent raisin !

La bonne nouvelle du jour est que 15km après notre pause déjeuner, nous rejoignons le bitume !! Joyeux anniversaire Anne ! Et ensuite, nous avons droit à une superbe descente de 16km !! Wahoo ! La descente en vélo couché sur du bitume, c’est vraiment de la boulette !

Et cela nous amène à Epuyen où nous nous offrons du luxe pour l’anniversaire de ma chère et tendre épouse : une chambre dans une hosteria ! Génial, ça fait depuis Buenos Aires (plus d’un mois) que nous n’avons pas dormi dans un vrai lit.

Et nous avons la chance de trouver un lieu qui nous convient parfaitement : nous dormons dans une « chambre bateau » au fond du jardin (confortable et vraiment chouette !) et nous avons accès à une cuisine et à une grande pièce à vivre ambiance « cool » avec musique zen, déco entièrement bois et pierres (construction maison), bref nous sommes aux anges ! !

Et puisqu’un anniversaire d’Espagnac ne se fête pas sans bonne chère, nous filons faire les courses pour un menu haut de gamme : Apéro, tranches de gigot avec purée à la fourchette et finalement gâteau aux pommes en dessert, le tout arrosé d’un bon vin argentin !

Une fois de plus nous faisons le tour de tous les magasins de la ville ! Ici de la levure, ici de la farine, ici du pain… Pour la viande nous avons le droit de faire une bonne demi-heure de marche, mais notre motivation est à toute épreuve ! Et finalement pour les pommes, Anne a quelques peurs à prendre celles qui dépassent des jardins donc nous demandons simplement à une petite dame si nous pouvons lui prendre quelques pommes ! Elle nous répond oui et se lance dans un long discours bien trop compliqué pour nous… Je comprends juste qu’elle ne peut pas toutes les manger et que ça l’embête bien compte tenu de la misère dans certaines parties d’Argentine. Bon on ne rentre pas dans le débat mais prenons quelques belles pommes ! Le lendemain, elle aura droit à sa part de gâteau !

Après une longue longue préparation, nous pouvons enfin manger. Mes amis, quel dîner, une vraie fête, il y avait même les bougies ! Nous avons terminé à minuit, ravis et repus !

Après un petit déjeuner costaud à base de fin du gâteau aux pommes (nous en avions préparé pour 8 pers. … il n’en reste plus !), nous sommes prêts à partir ! Le ciel est bleu, le vent souffle dans le bon sens, bref une journée de pédalage parfaite s’annonce ! Mais… mais… mais nous sommes vraiment bien ici, alors nous décidons de rester une nuit de plus !

Le programme change donc rapidement ! ;) Le vélo est remplacé par une superbe ballade le long du lac Epuyen. Nous marchons pendant 2h dans des paysages très changeant : tantôt forêt de pin, tantôt plateau sec, parfois plage…tout cela avec une vue splendide sur le lac réputé pour la transparence de son eau. Il a une eau tellement pure que l’on voit à 20m de profondeur, c’est la plus belle eau de Patagonie !

Notre ballade nous mène jusqu’à une grande plage de galets à l’eau transparente, déserte. Un rêve ! Ni une ni deux nous voici dans l’eau, à avoir l’impression de voler tellement le fond se voit bien. Hmm quel délice de profiter ensuite du soleil, sans personne !

Au retour à l’hosteria nous sommes tout de même un peu fatigués et donc pas mécontents de profiter du confort de la maison !

 

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jeu.

17

mars

2011

Carretera Austral (XI) - The End

Dates : 26 – 27/02/11

Catégorie: Voyage Patagonie

Rédacteur: Anne

Trajet: Rio Azul – Futaleufu – Frontière – Natt y Fall

Ce matin, nous sommes très performants et quittons notre lieu de camp à 9h. La perspective d’arriver en ville pour le déjeuner nous booste. Nous avons 20 km à faire avant d’atteindre le village de Futaleufu, début de la Carretera pour certains, la fin pour nous. Nous avons une drôle d’impression. C’est déjà presque fini ! Par moment, parce que c’est dur, que ça monte, que la route est pourrie, on aurait envie que la fin arrive plus vite. A d’autres moments, parce que c’est époustouflant, que la nature nous offre un spectacle grandiose, que le calme et le beau se réunissent pour nous et que nous sommes seuls au bord d’un rio turquoise sous un soleil de plomb, on aurait envie que ça ne se termine jamais !

Ce matin donc, nous pédalons sous un ciel nuageux, sur une route plutôt mauvaise et plutôt raide. Mais la Carretera Austral nous offre un dernier cadeau en nous menant au bord d’un lac à 3 km de l’arrivée. C’est justement à ce moment que nous croisons nos amis cyclistes suisses que nous avions quittés il ya quelques jours persuadés que cette fois, on ne les reverrait plus. Mais ils ont pris une autre route, sont passés par l’Argentine et re-rentrent sur la Carretera par Futaleufu pour récupérer la route de Chaiten, direction Santiago. Nous sommes ravis de discuter avec eux. Ils ont croisé le reste de la bande et nous donne de leurs nouvelles. Tout le monde est devant nous avec un bon jour d’avance !

Nous reprenons nos vélos et avalons les 3 km restant jusqu’au village. Nous découvrons Futaleufu, petit village très (trop) calme et ses rues toutes parallèles et perpendiculaires. Des maisons en bois de différentes couleurs et du bitume dans les rues (et ça c’est très appréciable). Nous passons comme toujours à l’office du tourisme pour connaître les campings. Il est 12h et nous nous attablons devant un super hamburger frites qui nous procurent un certain plaisir malgré l’absence d’amabilité des serveuses de notre « restaurant » !

Nous filons alors au camping Frontera et découvrons Ana (la patronne), sa fille Maria, son gendre et son petit fils. Tous sont très sympas et surtout très curieux de nos vélos. Les campings au Chili sont globalement des maisons de particuliers avec un bout de jardin. Ici, on ferait presque partie de la famille. Nous partageons la cuisine, quand il n’y a plus de place, on peut se mettre dans le salon pour diner ou consulter internet car il y a le Wi-Fi. Bref, on est comme à la maison. Nous passons l’après-midi sous les pommiers avec notre ordinateur, petit coup de fil à nos parents, mis à jour de notre blog, articles pour les enfants, pour Colas… Nous profitons d’avoir une bonne connexion pour nous remettre à la page. Lessive et douche, là encore, on essaie de repartir avec le maximum de vêtements propres.

Au fur et à mesure de l’après-midi, le camping se remplit. Américain, Israéliens (nous en avons rencontré beaucoup et la Patagonie est une destination qu’ils apprécient énormément. Ils voyagent quelques mois après leur service militaire avant de commencer à travailler), Français, Allemands… Bref c’est l’auberge… chilienne ! Nous quittons tout ce petit monde pour un moment de spiritualité, en participant à la messe du samedi soir. Nous sommes 10 dans l’église et participons à un très beau moment de partage. Nous sommes heureux de ré assister à une messe même si je l’avoue, je suis passée un peu à côté du sermon.

Nous rentrons au camping et c’est la foule dans la cuisine ! Tout le monde a choisi le même moment pour commencer à cuisiner. Mais l’ambiance est géniale ! Tout le monde parle un peu d’espagnol, pas mal d’anglais, du français et du yiddish. C’est vraiment sympa. Le paquet de cacahuètes tourne. Hadrien est d’humeur à tout partager. Dans cette perspective, il a préparé un énorme saladier de pate à crêpes qu’il est ravi de pouvoir faire goûter à un maximum de monde ! L’effet est garanti dès la première crêpe cuite, un essaim de gens se forme autour du cuistot ! Tout le monde propose de mettre quelque chose à mettre dessus ! Bref, c’est excellent et très réussi ! Le dulce de leche coule à flot, le petit garçon de la maison savoure ses deux crêpes et un couple de français apprécie et les crêpes et l’idée !

Hadrien a vu qu’il y avait une happy hour sur de la Caipirinha jusqu’à 1h et nous voilà partis avec Delphine et David dans Futaleufu by night ! Sauf qu’il semble qu’il y ait deux bars et tombons dans le « mauvais » bar. Ici pas de cocktails, mais des locaux qui viennent savourer la petite binouse du samedi soir. Parce que nous n’avons presque plus de pesos chiliens nous nous limitons à deux bières sans âme… Rien de fou ! Retour au camping !

La nuit dans un camping n’est pas garantie en termes de qualité et nos voisines allemandes ont la bonne idée de rentrer au beau milieu de la nuit après une bonne soirée et de débriefer pendant de très longues minutes ! Le réveil est dur !

Petit déj’, gestion du renvoi de mon appareil photo en France, coup de fils à la Blonnière, déjeuner et nous voici fins prêts à partir. Toute la famille nous rejoint pour le départ et pour les photos de groupe. Nous les quittons, ravis de cette pause et de cet accueil familial.

Nous voici à nouveau sur la route, direction l’Argentine.

On nous a tout dit sur cette route : asphalte/ripio, c’est plat/ça monte… On ne sait donc pas bien ce qui nous attend. Nous apprécions les 10km jusqu’au poste frontière chilien où l’asphalte est d’une qualité exceptionnelle ! Nous volons et apprécions de ne pas être secoués comme des pruniers. Je suis très émue, car j’ai la chance de raconter pour la première fois un passage de frontière ! Le hasard m’a enfin donné cette chance ! ;-)

Rien de bien palpitant en fait. Un coup de tampon au Chili, les Carabineros sont très intrigués par nos vélos. Je ne veux pas faire ma blasée, mais la routine presque. Quelques mètres encore et nous retrouvons la route en ripio pour atteindre le poste frontière de l’Argentine. Un nouveau coup de tampon, des applaudissements d’autosatisfaction et nous voilà repartis pour 25km de tôle ondulée. Nous avons le vent dans le dos et bizarrement le passage de la frontière transforme beaucoup de choses :

-          La route est à nouveau atroce. Comme ci les Argentins voulaient dissuader les gens d’aller au Chili. Hadrien pense qu’il s’agit de dissuader les importations chiliennes en Argentine. No sé ! Mais c’est vraiment pénible, d’autant que je m’imaginais retrouver le bitume après la Carretera. Comme quoi, tout est une question d’état d’esprit et après une longue interruption, je me remets à râler ! Hadrien n’apprécie guère et je tente de contenir mes récriminations contre le ministère des ouvrages publics argentins !

-          Le paysage a changé. Finis les sommets enneigés et les lacs. Nous arrivons dans une plaine, entourée de montagnes mais sans neige

-          Beaucoup moins d’eau autour de nous

-          Le vent souffle dans notre dos (et c’est seulement comme ça qu’on l’aime)

-          C’est presque plat !

Nous parcourons 36km et marquons l’étape en contrebas de la route à côté d’un petit ruisseau. Diner à base de pâtes (pour changer, mais on a innové dans la sauce), de pommes, de gâteaux et de mauvais chocolat ! On est ravis, crevés !

 

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jeu.

17

mars

2011

Carretera Austral (X)– Ca sent la fin…

Dates : 24 et 25/02/11

Rédacteur : Hadrien

 

Pas d'appareil... pas de photos!

 

Après un faux départ (nous avons oublié la grille pour faire griller le poisson…), nous pédalons, pédalons sous un soleil de rêve ! La route est les paysages sont beaux, nous filons jusqu’à l’heure du déjeuner pris en haut d’une côte… et nous voici redescendus, nous voyons plusieurs voitures arrêtés près des rios, tout le monde se baigne et profite du soleil ! Nous décidons d’en faire autant et d’arrêter de pédaler au premier beau lieu de camp, quelques soit la distance parcourue !

Et nous trouvons un superbe champ, caché de la route et en bord de rio ! Il ne nous faut que 10 minutes pour être en maillot entrain de nous baigner… dans l’eau glacée du rio frio (froid en espagnol) ! Ensuite chacun prend du temps pour se faire plaisir : Anne lit et apprend l’espagnol au soleil alors que je pêche notre truite quotidienne. Décidément, pas moyen d’en attraper plus d’une par jour ! ;)

Le dîner se fait tard et en vitesse… accompagné d’une petite bière ! Eh oui, nous avons eu la chance de trouver un pack de Quilmès dans le rio. Nos prédécesseurs ont dû l’oublier au frais, et cela nous fait bien plaisir !

Au réveil, le paysage est splendide, le soleil se lève et illumine les sommets enneigés qui nous entourent… quel spectacle ! A défaut de pouvoir le photographier, nous décidons de faire deux petites vidéos avec notre PC : une pour les enfants hospitalisés et une pour Jean Marie, dont c’est l’anniversaire aujourd’hui.

Le temps d’attendre que le soleil arrive et que la tente sèche, il est plus de 11h lorsque nous partons… nous ne sommes pas fiers alors nous mettons le turbo ! Aujourd’hui nous quittons la carretera austral pour prendre la direction de Futalefu, avec la frontière argentine. L’idée est d’ainsi pouvoir rejoindre San Carlos de Bariloche par la route.

Les paysages de gorges défilent sous nos yeux jusqu’au Lago Yulcho où nous déjeunons. Ce lac est vraiment superbe, j’ai vraiment envie d’acheter un terrain ici, la région est en pleine transformation, le goudron arrive et les paysages sont encore vierges, c’est le moment d’en profiter ! Bref, je reprends mon vélo la tête pleine de projet de maison dans le coin, chaque chose en son temps !

Notre route nous fait longuement longer le rio Futalefu aux eaux si bleues et paradis du rafting. Nous croisons d’ailleurs beaucoup de « rafteur » sur l’eau ou sur la route !

La route est un peu dure et nous retrouvons sans aucune joie les sessions « montée/descente » raides et dures, les genoux sont un peu douloureux lorsque nous arrivons enfin à un lieu de camp idéal près du rio Azul !

Demain nous serons à la ville donc nous finissons nos stocks de nourriture et faisons un festin une fois de plus arrosé de Quilmès ! Hmm, ça va être bon de dormir !

 

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03

mars

2011

Carretera Austral (IX)– Truite fraîche pour le dîner (II)

Dates : 22 et 23/02/11

Rédacteur : Anne


Ce matin, nous nous réveillons dans un nuage. Nous avons l’impression d’être dans un brumisateur. La tente est archi-trempée, comme s’il avait plu des torrents toute la nuit.

Mais il ne fait pas froid et nous savons qu’une belle descente nous attend.Nous arrivons à être prêts pour 9h, il y a un net progrès !

La qualité de la route est exécrable, le ripio est composé de gros cailloux qui font déraper nos roues arrière, on patine pas mal. Parfois, nous devons décrocher les pieds et nous redresser pour ne pas tomber dans les virages ! Mais la route est absolument splendide

. Nous avons l’impression d’être dans une forêt tropicale. De larges plantes, et de jolies fleurs de part et d’autre. L’étroitesse du chemin nous donne l’impression que peu de gens empruntent cette route (même si nous savons que ce n’est pas vrai !) et nous nous sentons vraiment aventuriers. La petite pluie fine, vaporise l’eau sur les plantes autour de nous, et cette dernière perle ! C’est splendide ! L’humidité est maximale dans l’atmosphère mais nous profitons de notre parcours.Nous arrivons alors à un fjord. Nous rejoignons par là même la mer et nous la longerons une bonne partie de la journée. Les nuages sont bas et l’atmosphère est écossaise !

 

Nous déjeunons sur le ponton d’un embarcadère et profitons pleinement d’un petit crachin patagon ! Pendant notre déjeuner, nous apercevons une loutre ou un ragondin.

Hadrien a l’air de faire une vraie différence, pour ce qui me concerne, je vois un genre de rongeur avec des poils qui nage la tête hors de l’eau. Premier animal marin que nous voyons ! Nous sommes tout contents !

Nous reprenons nos vélos et quelques km plus loin, nous apercevons une famille de dauphins qui nagent à quelques mètres du bord du fjord ! Ils sont très nombreux et nous les observons nager pendant de longues minutes. L’un d’entre eux nous gratifie même d’un saut ! Bref, extra !

Heureusement que les dauphins sont là car la qualité de la route ne s’améliore pas ! Le Ministerio de Obras Publicas (MOP) tente de nous arranger la route, (y a du boulot !) mais pendant les travaux, on pédale un peu dans le sable ! Sur notre route, nous rencontrons alors 3 cyclistes chiliens en route pour la Carretera du Nord vers le Sud. Ils en sont au début de leur parcours ! Des p’tits jeunes à côté de nous maintenant ;-) ! L’un d’entre eux s’arrête et nous reconnaît à cause du logo Véloptimistes sur ma chemise. Ils nous a connu par Facebook ! Nous sommes bluffés (et très fiers !), on ne pensait pas que notre site commençait à percer dans le monde des cyclotouristes ! Ca fait très plaisir en tout cas !

Au moment où nous les quittons, la route redevient praticable pour quelques mètres, jusqu’au moment où nous arrivons à un barrage ! Les travaux nécessitent la fermeture de la route et le gouvernement a mis en place un système de bateau-navette qui transporte les voitures sur les 8km de tronçon inaccessible.

Nous sommes assez impressionnés par les moyens mis en œuvre pour désenclaver la zone. Nous avons aussi conscience que l’amélioration de la qualité des axes de communication ira de pair avec des aménagements pour les touristes et que donc la Patagonie risque de perdre ce côté sauvage que nous avons la chance d’admirer aujourd’hui…

Il paraît que les Allemands adorent la région et veulent développer la possibilité de faire du ski en Patagonie, notamment ! Hadrien voulait pêcher sur le bateau, mais comme il s’agit d’un bac, la pêche s’avère compromise !

Nous retrouvons la terre ferme et parcourons les 8km qui nous séparent de Puyuhuapi. Opération ravitaillement et internet, nous reprenons la route, histoire de camper à 2-3km du village ! Commence alors une immense montée (on savait qu’il y aurait de la montée, mais on ne pensait pas à ce point là !), puis une descente, puis une montée et ainsi de suite sur 10km avec rien pour camper. On commence à fatiguer vraiment. La carte est formelle nous longeons un rio mais nous n’avions pas réalisé que nous nous trouvions à 50 m au-dessus du niveau de ce dernier.Finalement, nous trouvons un endroit correct près d’un pont passant au-dessus d’un ruisseau. Il est assez tard quand nous sommes enfin installés.

Le diner est rapide à préparer et nous sommes rétamés !Le lendemain, le temps est toujours aussi gris, la petite pluie-brumisante nous accompagne toujours. Nous sommes un peu moins performant en termes de rangement ce matin et nous quittons notre lieu de camp vers 9h45. Mais la route est correcte et nous filons.

Nous acquérons la technique de slalom entre les nids de poule, et c’est loin d’être évident !Nous atteignons la petite ville de La Junta vers 13h et trouvons un endroit très chouette pour le pique-nique. Un espace vert en bord de rio où Hadrien s’adonne à sa nouvelle passion : la pêche. Malheureusement, pas de prise à midi ! Mais comme il a coincé son hameçon dans les rochets, le voici bientôt dans l’eau ! Toutes les occasions sont bonnes ! Notons que le soleil est de retour et chauffe l’atmosphère !

 

Après une pause internet, nous voici à nouveau en fauteuil.

Nous roulons sur les routes patagones en montées et descentes et longeons des rios splendides en les surplombant. Notre quota journalier de km étant atteint, nous nous mettons à la recherche d’un lieu de camp et trouvons une perle à côté du rio Aura. Nous montons la tente et Hadrien me quitte pour une petite baignade (quand je vous disais !). Et le voilà qui revient avec une truite ! Fraichement pêchée et toute nettoyée ! C’est un super luxe que de pouvoir apprécier un tel poisson ! Parce qu’il n’y en a qu’une, il repart pour aller pêcher la seconde ! Le dîner se fait tard et en vitesse… accompagné d’une petite bière ! Eh oui, nous avons eu la chance de trouver un pack de Quilmès dans le rio. Nos prédécesseurs ont dû l’oublier au frais, et cela nous fait bien plaisir !

Au réveil, le paysage est splendide, le soleil se lève et illumine les sommets enneigés qui nous entourent… quel spectacle ! A défaut de pouvoir le photographier, nous décidons de faire deux petites vidéos avec notre PC : une pour les enfants hospitalisés et une pour Jean Marie, dont c’est l’anniversaire aujourd’hui.Le temps d’attendre que le soleil arrive et que la tente sèche, il est plus de 11h lorsque nous partons… nous ne sommes pas fiers alors nous mettons le turbo

! Aujourd’hui nous quittons la carretera austral pour prendre la direction de Futalefu, avec la frontière argentine. L’idée est d’ainsi pouvoir rejoindre San Carlos de Bariloche par la route.

 

Les paysages de gorges défilent sous nos yeux jusqu’au Lago Yulcho où nous déjeunons. Ce lac est vraiment superbe, j’ai vraiment envie d’acheter un terrain ici, la région est en pleine transformation, le goudron arrive et les paysages sont encore vierges, c’est le moment d’en profiter ! Bref, je reprends mon vélo la tête pleine de projet de maison dans le coin, chaque chose en son temps !Notre route nous fait longuement longer le rio Futalefu aux eaux si bleues et paradis du rafting. Nous croisons d’ailleurs beaucoup de « rafteur » sur l’eau ou sur la route !La route est un peu dure et nous retrouvons sans aucune joie les sessions « montée/descente » raides et dures, les genoux sont un peu douloureux lorsque nous arrivons enfin à un lieu de camp idéal près du rio Azul !Demain nous serons à la ville donc nous finissons nos stocks de nourriture et faisons un festin une fois de plus arrosé de Quilmès ! Hmm, ça va être  bon de dormir !

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mer.

02

mars

2011

Carretera Austral (VIII) – La pêche !

Date : 20 – 21/02/11

Rédacteur : Hadrien

Trajet : Vallée du Rio Manihuales – Passo Queulat
Nous n’entendons pas le réveil… du coup on fonce un peu sur l’asphalte, et nos copains Joséphine et Stéphane passent en voiture et nous encouragent de leur mieux, merci ! On espère se voir bientôt mais leur bateau part mardi de Chaiten… Inch’allah ! On pousse jusqu’à Mañihuales ! Et là, une surprise nous attend : c’est la « fête paysanne » du village et un énorme asado patagon gratuit est préparé ! Youhou !

En plus on arrive pour le déjeuner, c’est la fête !Bon pas de chance, ici l’asado se mange à 17h, les horaires sont différents de chez nous !Tant pis, nous prenons juste le temps d’acheter du pain et … une ligne de pêche ! Je l’ai achetée chez un passionné qui me vend la cuillère en sortant un énorme saumon de son frigo « c’est avec ça que j’ai pêché ce poisson hier ! », il a l’argument massue et je sors avec une belle ligne montée par le vendeur. Ca fait un petit trou dans le budget mais ça me fait tellement plaisir !Le déjeuner au bord de la rivière est l’occasion d’un bon bain…  elle est délicieusement fraîche ! Après une bonne pause, nous nous remettons en route et retrouvons… le ripio ah saleté de ripio, en plus ici il est particulièrement mauvais. Bon... plus que 300km et nous retrouverons l’asphalte, à la frontière avec l’Argentine.Nous avançons donc, un peu malmenés par la route, jusqu’à un mauvais lieu de camp, en bord de route. La forêt est tellement dense que c’est tout ce que nous trouvons pour poser la tente. Mais finalement nous sommes bien, un petit dîner et au lit !

 

Ce matin, nous sommes au taquet ! Sur la route de bonne heure, nous filons depuis quelques kilomètres lorsque nous retrouvons l’asphalte ! Ca c’est une très bonne nouvelle !

Il n’est indiqué sur aucune carte mais nous fait bien plaisir !Nous commençons à retrouver de très beaux paysages faits de cascades, de glaciers et de rios au fond des vallées. C’est d’ailleurs au fond d’une de ces vallées que nous faisons la pause déjeuner, qui est aussi l’occasion d’une séance de pêche bien fructueuse : je remonte mes deux premiers poissons, 2 truites arc-en-ciel superbes ! Quelle joie mes amis de les avoir en main ! 

Anne arrive et insiste pour les vider, ce qu’elle fait d’une main de maître. Ca y est la motivation de la journée est lancée : manger ces deux truites pour le dîner, en haut du prochain col !Notre « frigo » est en place avec les prises : une gamelle enfermée dans le paréo humidifié, c’est simple et efficace.

 

En route de nouveau, nous arrivons au croisement fatidique où nous perdons l’asphalte et commençons une sacrée côte, autant vous dire que les 5 km qui suivent jusqu’au col ne sont pas très drôles : nous poussons, nous suons… mais finalement nous atteignons le sommet d’où nous avons une superbe vue et où nous trouvons un superbe lieu de camp !En quelques minutes, la tente est dressée et le feu prêt à recevoir les truites. Ah quel régal que ce poisson bien frais, juste grillé à la braise, nous nous régalons ! Pour la prochaine fois, Anne m’en commande 6… je vais voir ce que je peux faire !Je profite du feu pour taper mon récit au chaud, il fait frais et quelques nuages remontent de la vallée, espérons que la nuit soit sèche !

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lun.

28

févr.

2011

Carretera Austral (VII) – Séjour forcé à Coyhaique

Date : 18 – 19/02/11

Rédacteur : Anne

Trajet : Coyhaique – Vallée du Rio Manihuales


Le lendemain, nous avons prévu de partir vers midi après avoir fini nos affaires en ville. Petit coup de fil à Panasonic en France parce que mon appareil photo est en rade. Puis nous retournons sur internet et croisons à la bibliothèque Joséphine, la back packeuse que nous avions rencontrée sur le bateau entre Rio Bravo et Puerto Yungai. Nous sommes très contents de nous retrouver et décidons de déjeuner, tous les quatre (avec Stéphane) dans leur camping. Nous passons un super moment sous les pruniers à l’abri du soleil ! Nous parlons de ce qu’ils ont vu depuis qu’on les a quittés, on échange sur nos expériences de voyage, de couple en voyage… On se raconte un peu nos vies. Bref, on s’en doutait, le courant passe à merveille ! Deux gourmandes avec un sens des priorités bien différent de celui de ces messieurs, tellement plus rationnels !Nous les quittons tard dans l’après-midi avec du plomb dans les chaussures de pédalage !

Aucune envie de partir pour attaquer une montée en plus. On pourrait passer la soirée avec eux, s’acheter quelques bières et prolonger le moment. Mais non, allez, il faut pédaler, la route est encore longue jusqu’au 10 mars, date à laquelle nous devons retrouver PE, et si on part ce soir, on dort hors de la ville et donc on économise un peu de sous. Les vélos sont chargés, il n’y a plus qu’à partir.C’est donc que nous faisons. Plein de courage nous attaquons la côte de sortie de Coyhaique. Une fois arrivés en haut, je suggère à Hadrien de prendre une photo du paysage très beau, vue de la ville en hauteur ! Impossible de prendre la photo. L’autofocus ne fonctionne pas, l’appareil ne parvient pas à prendre le moindre cliché !! Catastrophe ! Mais nous sommes à 7km de Coyhaique, capitale de la Patagonie ! Peut-être trouvera-t-on quelqu’un qui pourra nous dépanner notre réflex ?! Nous voilà donc repartis, ça descend, c’est top mais nous sommes contrariés ! Encore un problème avec l’électronique, ça commence à faire beaucoup !

 

L’office de tourisme nous propose des vendeurs d’appareils peut-être susceptibles de faire quelque chose pour nous. Hadrien s’y rend. Ici, malheureusement on ne fait que vendre ! Pas de réparations. On lui donne une autre adresse d’un réparateur, mais pas spécialisé en appareil photo, ouvert le samedi de 11h à 15h… Fenêtre de tire réduite ! Mais l’idée est surtout d’aller sur internet pour interroger les forums de photos et voir comment gérer le problème. Nous retournons donc au camping de Joséphine et Stéphane ! Ils sont très étonnés de nous voir et assez désolés de notre mésaventure. La bonne nouvelle c’est qu’on passera le soirée ensemble ! Quelques bières, du pain, et quelques bricoles, dont du pop corn et la soirée passe très vite. Il est 2h du matin quand nous nous couchons, ravis de ce nouveau moment, mais nous avons perdu l’habitude de veiller ! Ce matin, nous nous réveillons vers 8h30.

Hadrien a un problème de dérailleur et procède à la réparation. Aux dernières nouvelles, l’appareil photo réflex marcherait en manuel ! C’est déjà ça ! Nous packons donc nos affaires prêts à repartir et réalisons qu’il est déjà 11h30. Nous n’avons pas pris notre petit déj’ !!

Hadrien n’a pas très envie de confier son bijou à un mec qui répare toutes sortes de choses et nous quittons la ville et nos copains vers 13h !Nous espérons pouvoir les recroiser sur cette route ou ailleurs… En tout cas, Jo et Steph font partie des très belles rencontres de ce voyage ! Merci les amis !

 

Je n’ai pas franchement envie de repartir, pourtant il fait un temps de rêve et nous n’avons plu rien à faire en ville. Nous faisons donc le chemin pour la deuxième fois. Et continuons notre route !

Cette dernière est une douce descente douce parfaite pour une reprise. Nous circulons toujours sur asphalte et les km s’engrangent à vitesse V ! C’est une sensation très chouette !Nous suivons le Rio Simpson. La route suit son court, les cascades et les « arroyos » (petits ruisseaux quoi viennent se jeter dans le grand rio) nous apportent un peu de fraicheur car il tombe du feu !

Vers 18h, nous avons une faim de loup et nous mettons à la recherche d’un lieu pour dormir. Nous longeons désormais le Rio Mañihuales et les accès au Rio sont globalement rares. Tout est clôturé dans ce pays ! Finalement, nous trouvons un chemin qui nous amène au bord du fleuve mais nous ne sommes les seuls à avoir eu cette brillante idée. Deux groupes de Chiliens sont là pour l’assado du samedi soir d’été, probablement le dernier avant la rentrée des classes ! Nous nous baignons dans le Rio ! C’est très froid, mais ça fait un bien fou après l’effort fourni sous cette chaleur.

Nous nous installons et préparons le diner. Alors que nous attablons, un des campeurs Chiliens, qui partagent notre spot de camp, s’approchent du rio pour y pêcher. Et au bout de deux lancers, ça mord ! Et voilà notre ami ramenant un magnifique saumon ! Hadrien est comme un fou ! C’est sûr demain, nous achèterons une ligne et un hameçon. Il a bien observé la technique, il devrait pouvoir reproduire !Pour les dernières nouvelles, il semble que l’appareil ne prenne finalement même pas de photo en mode manuel ! Nous n’avons donc plus que notre mémoire et nos écrits pour nous souvenir de ce que nous voyons. J’ai dû mal à concevoir qu’on puisse continuer à voyager sans appareil photo ! Navrés, car les clichés sur ces articles risquent de se raréfier. On cherche une solution. Il est possible que Pierre-Emmanuel soit notre sauveur ! Arrive vite Kermitte !

 

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lun.

28

févr.

2011

Carretera Austral VI

Date : 16 et 17/02/11

Rédacteur : Hadrien

Trajet : Villa Cerro Castillo-Coyhaique

 

Il fait beau !! Quel plaisir de retrouver le soleil et un peu de chaleur ! Nous partons sur-motivés pour une journée chargée !La route nous permet d’apprécier le sommet enneigé du Cerro Castillo, montagne qui a donné son nom au village. Et quelques kilomètres plus loin, la montée commence, tranquillement et nous voici partis pour 15km de montée. Les pentes ne sont pas trop fortes donc même si l’exercice est un peu éprouvant, nous ne soufrons pas du tout !

Bref nous sommes au col pour déjeuner en vitesse : le froid mordant nous fait préférer le pédalage à la pause ! Equipés comme des esquimaux, nous nous lançons dans une longue longue descente sur bitume, quelle joie de voir défiler les kilomètres, ça nous change des performances sur ripio !

Mais alors que nous rejoignons une sorte de plateau, le vent revient, de face… et avancer demande encore des efforts ! Après une dernière petite côte, nous nous arrêtons devant une ferme pour demander un abri pour la nuit. Coup de chance, la gentille personne qui nous accueille a même une « casita », une sorte de vieille maison en bois vide dans laquelle nous nous installons pour la nuit. Il y fait bon et nous sommes à l’abri du vent : génial ! Finalement, nous sommes invités à nous mettre au chaud par le couple âgé qui nous accueille et nous resterons même pour dîner avec eux !

 

Nous sommes contents de pouvoir rentrer enfin dans une maison en Patagonie et de partager un peu la vie de ses habitants. Tout est très simple, une seule pièce principale chauffée au bois avec une table, une télé et la cuisine. Nos hôtes sont aux petits soins avec nous : petits biscuits et café nous attendent ! Pour ne rien vous cacher, on dévore ! ;)

Ils sont très curieux et nous essayons de sortir notre plus bel espagnol pour répondre à leurs questions… ce n’est pas beau à entendre mais c’est efficace ;)Ils nous expliquent qu’ils vivent quasiment en autonomie : le dîner provient du jardin, le chauffage est au bois, la confiture et le pain sont maison, l’eau vient de la nature et la dame file la laine des moutons de l’exploitation pour tricoter de belles chaussettes en laine. Ils ont seulement quelques produits manufacturés. La vie est donc simple ici et on sent que les distractions sont rares. Dans le récit du Monsieur, on sent que la vie est dure et que cela commence à leur peser. Une autre chose qui nous a étonné : nous sommes dans une ferme mais buvons du lait en poudre…

En fait, avant il y avait un camion de collecte du lait et donc des exploitations laitières mais depuis que ce dernier ne passe plus, le coût du transport est trop important et donc les fermes ne produisent plus de lait, quel dommage !La nuit a été excellente et après un bon petit déjeuner et des embrassades, nous nous mettons en route… face au vent ! Mais les 28 km pour Coyhaique sont vites avalés et nous voici en ville !

 

Et quelle ville, c’est bruyant, c’est plein d’activité, bref, très contrasté avec ce que nous avons vécu jusqu’à maintenant. Mais il fait beau et c’est plutôt agréable.Nous profitons de l’après midi pour réparer la patte de dérailleur d’Anne, aller sur internet et faire quelques courses.

En nous promenant, nous retrouvons tous nos amis cyclistes : André et Myriam les suisses sont dans notre camping et nous croisons Peter, Nafissa et Gilles dans la rue. Nous sommes trop contents de les retrouver, date est prise pour une bière le soir !

Donc après un bon dîner pris en 4ème vitesse, nous voici autour d’une bonne bière à échanger sur les 15 derniers jours, c’est très sympa, vraiment nous passons un bon moment ensemble, à échanger des plans sur les itinéraires, les menus en voyage… on rigole bien ! Finalement on se promet de se revoir… sur la route ou ailleurs !

 

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ven.

25

févr.

2011

Carretera Austral (V) - Vent et pluie, c’est aussi ça la Patagonie !!

Date : 14 et 15/02/11

Rédacteur : Anne

Trajet : Lago General Carrera – Villa Cerro Castillo


Le vent a soufflé toute la nuit en rafales. Ce matin, nous nous réveillons au sec avec l’impression d’avoir dormi dans un sèche-linge. La bonne nouvelle consiste à dire que nos affaires sont sèches ainsi que notre petite maison.Nous quittons donc le terrain, gentiment prêté par le monsieur qui vend du miel, et prenons notre courage à deux mains pour aller affronter Eole himself ! Je ne sais pas si j’ai déjà dit à quel point je déteste le vent, mais c’est une haine phobique. Hadrien hait la pluie et bien moi, j’ai peur du vent. Nous parcourons les 15 premiers km de cette journée face au vent, ou avec le vent de côté. Malheureusement ce dernier n’est pas stable et il nous emporte régulièrement sur un côté ou l’autre de la route ! Dans ces cas-là, on espère qu’un gros pick-up se sera suffisamment écarté de nous pour qu’on ne se rentre pas dedans… Bref, le début de la matinée est globalement dur et désagréable. Message à tous ceux qui pensent qu’il n’y a pas de vent sur la Carretera : c’est FAUX ! Il y en a sans doute moins que sur la route 40, mais il y en a quand même ! Et pas de la petite brise !Sur la route, nous doublons un couple de cyclistes suisses « avec » lequel nous voyageons depuis quelques jours. Nous les doublons, puis comme ils sont globalement plus rapides que nous, ils nous dépassent à nouveau. On ne connaît même pas leurs prénoms…

 

Alors que nous quittons enfin les bords du Lago General Carrera, le vent se calme et nous trouvons une route extra toute plate ou presque. Nous sommes ravis de quitter pour quelques temps les montées et descentes si réputées en Patagonie.Dans l’après-midi, nous faisons une super rencontre. Il s’agit de Jalil, étudiant à l’Insa et actuellement en échange en Argentine. Pendant les vacances de son université, Jalil et un de ses amis, se baladent sur la Carretera Austral en trike ! Un Trike est un vélo couché très bas avec deux roues à l’avant et une roue à l’arrière. Il a construit son engin lui-même dans un atelier argentin. La bête possède aussi une voile mais qui semble lui avoir peu servi ! Nous sommes très heureux de rencontrer un autre cycliste « bizarre » et d’échanger sur nos expériences. On en conclut tous, que ces bestioles sont d’autant plus géniales sur asphalte que sur ripio ! Jalil nous donne aussi des nouvelles de nos copains cyclistes : Peter et Nafissa sont 20 km devant nous !! Chacun reprend alors sa route et nous roulons encore une bonne dizaine de km sur du plat à travers une jolie forêt. Si le vent s’est calmé, la pluie quant à elle, n’a pas dit son dernier mot. La voilà qui nous gratifie d’un petit crachin sympathique. Nous avons l’impression de pédaler dans un nuage ou dans un brumisateur géant. Le paysage a quelque chose de mystérieux. On est entre l’Ecosse et la Réunion. La végétation est luxuriante, les cascades se mêlent à la pluie, il y a de l’eau partout dans ce pays !La montée que j’avais vu sur le diagramme du guide arrive alors. Comme prévu, les pentes sont déraisonnables et nous poussons. Le sourire et le moral sont là d’autant que nous nous étions fixés comme objectif de dormir en haut de cette côte. Nous montons d’abord chacun en poussant nos vélos, puis sur une montée encore plus difficile, nous poussons un vélo à deux !!

Encore quelques mètres de dénivelé, la pluie commence à forcir, nous avons roulé 53km, et nos jambes ne répondent plus très bien à nos sollicitations ! Il est donc temps de faire une pause et de planter la tente pour la nuit.Nous élisons domicile dans un champ déjà drôlement humide et choisissons un endroit un peu en hauteur pour éviter de se retrouver dans un ruisseau ou dans une flaque.Pour monter la tente, il faut faire très vite car celle-ci doit être le moins mouillée possible ! Pour une première fois avec un telle pluie, on ne s’en sort pas si mal ! On s’ébroue avant de rentrer dans la tente et puis on fait tout depuis notre nid ! Cuisine, vaisselle ! Se pose juste le problème d’aller aux toilettes avant de dormir ! Et là, c’est le drame, il faut se rééquiper, faire vite, très vite et venir à nouveau se réfugier !Je crois n’avoir jamais vu une tente aussi trempée. Toute la nuit, nous avons été bercés par le bruit des gouttes sur le double toit ! Pourtant nous avons bien dormi. Hadrien est complètement déprimé à l’idée qu’il puisse faire ce temps le lendemain… La pluie le mine vraiment !!Finalement, le réveil sonne et la pluie n’a pas faibli ! On se demande un peu ce qu’on doit faire ! Est-ce qu’on y va tout de suite ? Est-ce qu’on passe une journée dans la tente en attendant que ça passe ? On est tellement bien dans nos duvets chauds, aucune envie d’aller se faire mouiller. Cependant, nous savons que la prochaine ville avec un potentiel camping avec douche chaude et feu dans une pièce commune est à environ 65 km d’ici. Nous optons donc pour tenter de rejoindre cette bourgade de pionniers au plus vite !

L’ambiance dans la tente ressemble à une veillée d’armes. Tout est rangé, nous nous habillons : gore tex, pantalon étanche, gants étanches, casquette à mettre sous la capuche pour éviter de se prendre des gouttes dans les yeux (encore une astuce de nos amis Globicyclette). Nous sortons et démontons la tente aussi vite que possible ! Pas assez vite malheureusement, cette dernière est trempée en deux minutes.Nous reprenons finalement la route, tellement bien équipés que la pluie ne me gêne plus ! ça m’amuse presque cette situation. On pédale sous des trombes d’eau et on est même pas mouillés ! Magique Gore Tex ! Nous avons une pensée émue pour le Vieux Campeur !Mais cette situation nous donne des ailes. Nous avançons à toute allure ce matin. Le ripio est super compacté tant est si bien qu’on dirait de l’asphalte et avec ça, mon pote le vent à décider de se mettre de notre côté ! Il nous pousse en douceur, c’est absolument parfait. Sur notre route, nous rencontrons un couple de cyclistes américains qui vient de Villa Cerro Castillo. Ils nous annoncent que la ville est à 35km ! Youhou ! C’est jouable, on devrait y être ce soir. (Ils nous disent aussi qu’hier il ont essayé de quitter la ville, mais le vent était tel qu’ils ont fait 9km en 2h30 ! Ils ont abandonné et sont retournés au camping !) Pour la pause déjeuner, nous avons fait 32km, ce qui n’avait pas dû nous arriver depuis l’Afrique !Nous déjeunons très rapidement, rattrapés par la pluie !

Puis nous entamons l’ultime montée avant Villa Cerro Castillo. A la hauteur de ses consœurs, si j’ose dire. Nous arrivons alors à l’aube de la descente qui nous amènera au village. La route est absolument terrible. Si nous avons eu le meilleur ripio ce matin, nous avons le pire cet après-midi ! Mais la vue est extraordinaire. Nous avons vue sur le Cerro Castillo et sur les cascades qui descendent du glacier et qui viennent alimenter le Rio Ibanez … Un spectacle magique, entre nuage et éclaircies. Un très grand moment ! La descente est longue et assez fatigante car nos roues avant et arrière dérapent.Nous arrivons finalement dans la ville et nous mettons à la recherche du camping-douche chaude-feu de cheminée dans la pièce commune. Nous arrivons finalement dans un camping tout au bout du village. Et surprise : nous tombons sur nos cyclistes suisses ! Incroyable ! On ne pensait pas les revoir. Nous leur demandons leurs prénoms : René et Myriam ! Encantado ! Nus savons aussi que Peter et Nafissa ont dormi ici hier soir ! Une nouvelle bonne adresse de cyclistes !Hadrien révise les vélos, pendant que je savoure une vraie douche ! La dernière date de Villa O’Higgins (9 jours !!) même si quand même, on s’est lavés dans les rios et dans les lacs quand il faisait beau.Nous filons ensuite faire quelques courses et achetons 500g de bœuf pour le diner. Ça ne coûte absolument rien comparé aux fruits et aux légumes par exemple ! Et c’est tellement bon ! Sur notre réchaud de compétition, Hadrien nous fait griller cette pièce fabuleuse que nous savourons « religieusement », comme dirait mon Papy ! Une petite touche de sucré et me voici en pleine rédaction de ce deux derniers jours au coin du feu ! Demain, nous nous mettons en route pour la capitale de la Patagonie : Cohayique, que nous atteindrons en principe dans 2 jours. Au programme : de l’asphalte et 800m de dénivelé au réveil sur 15km ! Mais à chaque jour suffit sa peine, comme dirait ma Maman !Vent et pluie, c’est aussi ça la Patagonie

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ven.

25

févr.

2011

Carretera Austral (IV) - La Patagonie sous la pluie

Date : 12 -13/02/11

Rédacteur : Hadrien

Trajet : Rio Chacabuco – Lago General Carrera


Finalement, pas de pluie ce matin, ouf !En revanche sur la route, plein de cyclistes… français ! On commence par 2 pas très bavards rencontrés juste à notre départ. On échange un peu, ils viennent de La Paz et vont jusqu’à Ushuaia, bonne route !A peine un kilomètre plus loin, ce sont 2 sexagénaires en pleine forme qui viennent discuter ! Originaires d’Uzès, ils profitent de la retraite pour voyager 4 mois par an ! Nous passons un bon moment avec eux, ils sont plein d’entrain et de bonnes histoires à raconter.Avec Mikael, le russe, nous ne parlons pas trop, il nous fait juste beaucoup rire en lançant «  You fuck off ! » à la voiture qui le klaxonne dans la montée ! Derrière lui, un couple franco-mexicain déjeune, ils sont très sympa !Mais oui, il est l’heure du déjeuner et nous n’avons fait que… 14km ! A force de discuter et de se prendre quelques belles montées, on n’avance pas ! bref après un solide déj, en route pour Puerto Bertrand, joli petit port au bord du lac du même nom. Alors que nous y faisons le plein de pain, nous nous prenons une belle raclée : vent et pluie ! Heureusement, ca se calme et nous filons nous avaler une petite côte avant de finalement nous installer au bord du lac Bertrand mais 10 km plus loin !

 

Le lendemain matin au réveil, il pleut… mais pas trop. Alors plein d’entrain, nous nous mettons en route de bonne heure, bien décidés à faire mieux que quelques 40 km…Et le matin, ça marche bien ! On fonce comme des pros… plat, descente, rien ne nous résiste ! les quelques gouttes de pluie ne nous font même pas peur et on déjeuner même sous le soleil, face au lac General Carrera (le plus grand du Chili), les yeux plein de ce bleu turquoise si particulier.Mais la suite est dure : vent de face, pluie et rude montée sont au programme !Nous profitons cependant d’une vue magnifique sur le lac et une fois en haut, nous prenons le temps d’une petite pause panorama/photo. Nous arrivons humides et éreintés à Puerto Tranquilo. J’avais promis à Anne un goûter en y arrivant (les carottes, ça marche toujours mieux avec les… Anne) et nous sommes bien contents de nous installer au chaud quelques minutes. Une fois de plus nous faisons le plein de pain avant de nous remettre difficilement en route… sous une pluie battante !10km plus loin, la recherche d’un lieu de camp est rude…chaque parcelle est clôturé ici ! Nous trouvons finalement refuge dans une petite ferme qui nous prête un bout champ pour la nuit.

Premier exercice de montage de tente sous la pluie : pas trop mal ! C’est un peu humide mais ça va. Ensuite, nous profitons de notre abri pour essayer, je dis bien essayer, de faire sécher nos affaires humides. La tente ressemble à une penderie avec des fringues qui pendent de partout. C’est très marrant !Et puis nous prenons tranquillement le dîner à l’intérieur, à l’abri de la pluie et du vent qui font rage dehors ! On est bien… espérons juste que ça ira mieux au réveil !

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lun.

21

févr.

2011

Carretera Austral (III)- Cochrane est proche !

Date : 10 -11/02/11

Rédacteur : Anne

Trajet : Quelque part- Rio Chacabuco


Ce matin le réveil est particulièrement difficile ! Malgré une sonnerie à 7h nous nous rendormons jusqu’ 8h30. Le spectacle à notre réveil est tout aussi splendide que la veille et le petit déjeuner au soleil est très agréable.

Nous nous mettons en route vers 10h, plein de courage pour affronter ripio et autres montées de la Carretera. Le soleil chauffe bien et nous montons de jolies côtes sans râler et sans pousser du tout. Nous sommes très fiers et sentons que nous progressons. 9-10% sur piste correcte, c’est un vrai mieux par rapport à un ou deux jours avant. Il est très difficile de décrire les paysages que nous voyons et le mieux reste encore que les photos parlent d’elles-mêmes.

 Après plusieurs belles côtes, nous arrivons au-dessus d’un lac que nous longeons sur quelques km, persuadés qu’il pourrait constituer un endroit idéal pour une pause pique-nique. Nous avons vu une route qui y mène et comprenons peu de temps après qu’il s’agit d’un chemin privatif qui descend à pic ! Pas question de l’emprunter, car descendre obligerait ici à remonter ! Mais nous trouvons un endroit tout aussi chouette avec un point de vue splendide sur le fameux lac.Les pâtes à la sauce 4 fromages collent un peu trop et ce n’est pas ce qu’on peut appeler un déjeuner plaisir mais la sieste sous les arbres rattrape largement le manque de gastronomie de notre pause.

 

Parce qu’il fait bon à l’ombre et que le soleil tape trop fort, la remise en route est difficile. A priori, nos calculs indiquent qu’il nous resterait 25 km pour atteindre Cochrane, prochain but pour accès à internet, ravitaillement de nourriture, argent au distributeur ! En route donc ! La route est belle, mais à l’approche de la « grande » ville, il y a des travaux sur la route et cette dernière est relativement mauvaise. Si nous arrivons d’habitude à trouver une bande de piste où nous n’avons ni phénomène de tôle ondulée, ni pierre qui nous secoue, ni sable pour nous faire chuter, là j’avoue que c’est compliqué. A l’approche des grandes montées, poids lourds et voitures accélèrent à fond et provoquent la formation de la fameuse tôle ondulée. Résultat, nos petits vélos sont brinqueballés dans tous les sens. On galère en montée et on manque de s’étaler en descente ! Quelle idée aussi de faire des montées si raides ! Ils sont fous, ces Chiliens !

Bref, lorsqu’on commence à être vraiment fatigués, nous arrivons sur une nouvelle merveille de la nature ; le Lago Esmeralda ! Un lac avec une eau verte en effet, mais d’une transparence rarement égalée. Alors que nous contemplons ce nouveau paysage de rêve, nous entendons des cris provenant de la rive opposée du lac. Des gens sont en train de se baigner. Hadrien a globalement quelques stimuli systématiques qui le rendent heureux : pouvoir cueillir des fruits sur les arbres et pouvoir se baigner dans des endroits fabuleux… Donc l’objectif change : plutôt que d’aller à Cochrane, pourquoi ne pas aller dormir près du lac ! Y a-t-il une route ? Probablement ! Nous continuons donc à la recherche de la route qui nous amènera sur un nouveau lieu de camp féérique.Nous tombons alors sur une clôture ouverte avec des traces de voitures toutes fraîches. Nous supposons que c’est la route. Seulement le chemin est défoncé, on est dans une propriété privée. La trouillarde que je suis a peur : qu’on se fasse jeter et donc qu’on ait à faire demi-tour (ce qui vu la qualité de la route ne m’enchante guère), ou que ce ne soit pas la route et que, dans l’état de fatigue dans lequel je me trouve, je n’ai pas la force pour me remettre à la recherche d’un nouveau lieu de camp. Hadrien ne veut pas prendre seul cette responsabilité… Je le rappelle alors, me rendant compte que si c’est bien le chemin, ça va être fantastoche !

Les derniers km de la journée sont longs et malaisés mais nous arrivons sur la fameuse plage vue depuis l’autre rive. Plusieurs familles chiliennes sont venues passées la journée là. Tout le monde se baigne, la propriété n’est pas si privée que ça ! Nous enfilons nos maillots et profitons d’un bain excellent dans une eau limpide avec un coucher de soleil splendide ! Hadrien se régale à prendre des photos. C’est splendide. Les gens partent vers 20h et nous dinons sur la plage… Le spectacle valait bien quelques mètres à pousser le vélo.Nous nous couchons heureux de notre journée.

Ce matin, le réveil sonne mais je ne me rendors pas. Nous sommes très efficace et arrivons à être sur nos vélos à 9h (ce qui ne nous était pas arrivé depuis quelques temps !).

Nous arrivons enfin à Cochrane après 9km (toujours pas plats !). La ville est très calme, très quadrillée et il n’y a pas grand monde dans les rues. Nous filons sur internet, puis Hadrien fonce faire des courses pendant que je réponds aux nombreuses questions des enfants des différents hôpitaux qui nous suivent !Parce qu’on est en ville, c’est fête, nous nous offrons des papas fritas et un genre de hot dog ! Pas le meilleur qu’on ait mangé mais ça change et c’est sympa.

Nous apprenons qu’il y aura un rodéo samedi, que c’est un grand évènement ici et hésitons à repartir le lendemain. Pendant qu’Hadrien s’occupe de préparer des reportages pour nos petits malades, je fais la connaissance d’un cycliste belge très sympa. Mathias arrive de Puerto Bertrand et me donne des nouvelles de nos amis cyclistes que nous avons laissé partir devant nous et n’avons pas revus depuis Villa O’Higgins.

C’est marrant, c’est un vrai réseau d’information ces cyclistes qui viennent dans l’autre sens.Notre décision est prise, nous partirons ce soir vers Cohayique. Le rodéo m’aurait amusée, mais à force de prendre notre temps, nous craignons d’avoir à mettre la gomme en fin de parcours ce qui ne sera pas forcément facile. De plus, il semble que la météo se détériore dans les prochains jours ! Chaque km compte, nous filons !

 

Le relief ne nous épargne pas une fois de plus et sur une immense montée, nous poussons nos vélos bien chargés des mille et une vivres fraîchement achetées. Nous avançons peu mais montons beaucoup. La route est particulièrement mauvaise et difficile ! Tout le monde galère, même les pick-up même s’ils font genre que : « non, non, moi la tôle ondulée, je ne la sens pas avec mes grosses roues ! Tiens d’ailleurs voilà plein de poussière ! »Vers 18h30, nous commençons à nous mettre en quête d’un endroit où dormir mais constatons que les endroits plats avec eau (parce que c’est fondamental pour cuisiner) ne sont pas très fréquents. Nous pédalons encore quelques km et arrivons à proximité du Rio Chabuco. Le lieu de camp n’est pas le meilleur qu’on ait trouvé mais quand on regarde du bon côté, c’est tout à fait honnête !Le dîner est une tuerie ! On mange des légumes frais, une soupe, du fromage et du pain ! Le tout arrosé d’une petite bière ! En dessert des prunes… Le repas frais et sain ! C’est génial parce que c’est le vrai repas : « on vient de passer en ville » !! Les nuages arrivent à vitesse V ! Pourvu qu’on ne se fasse pas trop saucer !

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sam.

19

févr.

2011

Carretera Austral (II)

Dates : 08 – 09/02/11

Rédacteur : Hadrien

Trajet : Puerto Yungay-Quelque part

 

En attendant notre bateau, nous lisons et buvons du thé mais nous rencontrons aussi 4 français ! Un couple dans un 4x4 aménagé et un jeune couple monté en stop dans ce dernier. Nous sympathisons tout de suite et Pierre m’emmène « visiter » son véhicule, qui m’impressionne pas mal !Ensuite c’est avec Joséphine et Stéphane que nous discutons pas mal. Ils sont français mais vivent dans les rocheuses au Canada, ils sont hyper sympa et nous posent plein de questions, nous en faisons  autant ! Finalement nous passons la traversée tous les 6 à échanger sur nos différentes façons de voyager, en vélo, en 4x4 et en auto stop. Nous passons un super moment !

Finalement en arrivant à Puerto Yungay, nous sommes un peu tristes de les laisser repartir, camper avec eux nous aurait fait plaisir !Nous nous consolons sur le lieu de camping idéal que nous avons trouvé : une plage face au lac pour nous tous seuls ! Et cerise sur le gâteau, il y a des framboisiers juste à côté ! Pendant qu’Anne prépare le dîner, je cueille un bon demi kilo de framboises… on se régale !Mine de rien, il se fait tard et nous dormons rapidement.

 

Au réveil, nous avons le droit au spectacle du lever de soleil sur le lac… quelle beauté ! L’eau est totalement lisse et reflète les montagnes et le soleil, on se régale !

Et puis ensuite je file cueillir de nouveau des framboises pour notre petit déjeuner, c’est excellent en remplacement des raisins dans l’avoine ! Et pendant la cueillette, je fais la rencontre d’un oiseau mouche, il est superbe !Qu’est ce que l’on est bien sur cette petite plage, vraiment notre petit coin de paradis et l’on a un peu de mal à partir, d’autant plus qu’une grosse montée nous attend !

Et elle fait très mal ! Les pentes sont incroyables : souvent plus de 15% ! Donc nous poussons, tranquillement, comme des fourmis. L’avantage c’est qu’au bout de quelques temps, on est en haut sans avoir mal aux genoux ! Les paysages qui nous entourent sont magnifiques : glaciers et cascades sont courants… et cela s’améliore en descendant ! Nous découvrons alors un nouveau lac splendide bordé d’une végétation très différente qui pourrait faire penser à une forêt presque tropicale. Et la température a bien monté aussi ! En plein milieu d’après midi elle atteindra les 30°C… quelle chance nous avons !La descente continue (l’avantage d’être beaucoup monté !) et nous fait longer le Rio Vagabundo, la route passe dans d’étroites gorges aux parois verticales… nous sommes émerveillés ! 

 

Et le clou du spectacle vient lorsque nous nous installons pour le déjeuner face à une vue à couper le souffle, à nos pieds coule un rio turquoise dans une profonde vallée qu’entourent des sommets couverts de glace… Anne dira « Je ne savais pas qu’il pouvait exister d’aussi belles choses »… il n’y a rien à ajouter !Le reste de la journée se passe sur du plat, nous avons la chance de rencontrer des Chiliens très sympas ainsi que deux polonais qui suivent le même itinéraire que nous mais en autostop, nous les croiserons peut-être de nouveau !Il y a des rios un peu partout et nous voyons mille endroits où nous voulons planter la tente ! Mais il faut avancer ! Finalement nous trouvons le lieu de camp parfait : pelouse plate, beau paysage et rivière à proximité, banco ! On profite même du soleil et de la rivière pour se baigner, elle est fraiche mais ca fait du bien et ça décrasse après une bonne journée d’efforts !A ce sujet d’ailleurs : Bonne nuit !

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ven.

18

févr.

2011

Carretera Austral (I)

Dates : 06 – 08/02/11

Rédacteur : Anne

Trajet : Villa O’Higgins – Rio Bravo – Puerto Yungay


Nous sommes dimanche et nos coloc d’une nuit se sont couchés à tour de rôle fort tard et nous avons passé une nuit courte ! Mais peu importe car aujourd’hui nous faisons un break dans la jolie petite ville de Villa O’Higgins. La journée commence par une lessive comme je les adore mais ai-je vraiment le choix ! Le village dort encore vers 11h et nous nous dirigeons vers le « centre-ville » pour compléter nos stocks en prévision de notre départ du lendemain. Nous finissons par trouver des pesos chiliens dans le village où il n’y a ni banque, ni bureau de change. (Note à ceux qui liraient ces lignes et qui n’auraient pas encore de pesos chiliens : le propriétaire du camping El Mosco change les euros et les pesos argentins contre des pesos chiliens pour un taux correct, mais on vous conseille quand même d’acheter de la monnaie chilienne à El Calafate !) Je ne vous détaille pas nos courses mais globalement on sent qu’on est au bout du monde. Il y a peu de choix dans les produits et c’est assez cher…. Mais… mais ils ont du dulce de leche et ça c’est trop bien !

 Nous rentrons dans notre super camping de Los Nieres et croisons Gilles, un Français à vélo qui passe une partie de l’après-midi avec nous. Entre quelques petites choses sur internet et un peu de lecture au soleil l’après-midi passe assez vite pour moi, même si je sens que mon mari bout déjà de repartir !

 

Le soir, nous dinons tous ensemble avec ceux qui restent dans le camping. Des Israëliens, des Américains, des Anglais, des Français, un Espagnol, un Suisse, une Canadienne, voici la mondialisation illustrée autour de la formidable soupe de lentilles de Peter. Il est finalement assez tard quand nous nous couchons, les sacoches quasi prêtes pour un départ rapide le lendemain.La nuit a été excellente, au chaud ! Je n’entends pas le réveil et nous émergeons vers 8h30. Peter et Nafissa ont déjà leurs casques sur la tête, on se dit « See you on the road ! » mais je n’y crois pas vraiment honnêtement ! Ils sont bien plus rapides que nous et ont l’intention d’avaler les km. Ce qui n’est pas vraiment notre cas ! Nous sommes sur un rythme cool à 55km par jour et nous savons que nous ne dormirons pas à l’embarcadère du prochain bateau.

Nous quittons le camping sous un soleil radieux après avoir fait le plein de pain (quel bonheur le pain frais, on avait presque oublié !) Hadrien est aux anges car on s’est même acheté du beurre, parce qu’il fait suffisamment frais en Patagonie pour que le beurre ne fonde pas !En route donc pour la fameuse Carretera Austral dont nous avons tant entendu parler et avec qui nous avons hâte de faire connaissance ! 

 

La route est comme on nous l’avait décrite. Du ripio. Il s’agit d’une piste en terre avec de gros cailloux. La qualité varie selon les tronçons mais pour l’instant nos vélos sont de bonne volonté et passent, un peu secoués, sans rechigner.

Les premiers km nous permettent d’appércier un paysage vert avec des chutes d’eau le long des routes, des lacs par endroits et des rios à traverser sur des ponts ! Mais tout cela se mérite et nous comprenons vite que la Carretera ne nous fera aucun cadeau. En effet, nous passons par des montées et des descentes dont les pentes sont fuertes ! En gros, une pente à 6% (qui est déjà une pente raisonnable pour une route française) pourrait être considérée comme du plat et la moyenne des vraies pentes serait plutôt autour de 11-12%, ce qui est énorme.

Sur la première partie de la journée, ces montées sont relativement courtes ! On crache nos poumons en haut, mais bon, c’était court et une descente suit ! Mais après le déjeuner, les choses sérieuses commencent et nous comprenons notre douleur sur des montées très raides et très longues. Mais on se fait à tout, et si la première était un calvaire, la seconde s’envisage mieux, et le mental prend le relais ! « Tu peux le faire ! T’en as déjà fait des plus dures ! » Voilà, et comme je suis quelqu’un de fier et bien je finis par monter. Seulement, si le mental est fort à ce stade, les genoux eux, tirent un peu la tronche !Une dernière série de grandes montées et de grandes descentes, après une pause goûter indispensable, nous amène au bord d’un rio pour passer la nuit ! Papy et Mamie ont presque 90 ans et ont du mal à se mouvoir après cette folle journée où ils n’ont pas démérité en faisant 67 km quand même et en grimpant un dénivelé total de 875m ! 

 

Un diner à base de soupe, de pain et de fromage (oui, on en a trouvé ! Qu’est ce qu’on est contents !), un peu de dulce de leche pour la petite touche de sucré et au lit !

On prend de très mauvaises habitudes pendant ce voyage parce qu’on fait des nuits gigantesques et on oublie comment fonctionne un réveil ! Alors ce matin encore, on a ouvert les yeux à 8h10 alors qu’on avait prévu de se lever à 7h20. Ce qui fait que le temps de ranger, de petit déjeuner, de dire un Angélus, on quitte notre lieu de camp à 9h55 ! Super les aventuriers !

La journée commence par une montée longue mais moins raide que ses petites sœurs de la veille. Le temps est splendide et nous réalisons la chance que nous avons de pouvoir pédaler sous un tel soleil en Patagonie !

La luminosité est splendide, l’eau est d’un bleu que je n’ai jamais vu ailleurs ! Chaque nouveau virage offre un spectacle magnifique, où le bleu du ciel, le vert de la forêt et le blanc de la neige sur les sommets des montagnes forment un ensemble grandiose !Après 5 km de pédalage, alors que nous sommes sur un sommet , à l’aube d’une descente bien méritée, une voiture s’arrête derrière nous et profite de notre arrêt pour nous aborder. Il s’agit d’une chaîne de télévision brésilienne qui fait un reportage sur la Patagonie. Personne ne nous demande si nous voulons bien participer à une interview et nous voici d’ores et déjà en train de répondre à des questions devant une caméra, le tout dans notre plus bel anglais. Mais ce n’est pas tout, ils fixent une caméra sur mon vélo et me voici filmée en plein pédalage. Ensuite, nous sommes filmés à tour de rôle Hadrien et moi. Je vous rassure, le relief ne faiblit pas pour autant et c’est en plein effort que la caméra nous filme 

Cette petite blague dure une bonne heure et à 11h, nous avons donc fait 5km. Il va falloir booster pour arriver à l’embarcadère du prochain bateau qui doit nous emmener à Puerto Yungay. Nous croisons un autre cycliste qui nous indique que l’embarcadère est encore à 28km ! Objectif essayer de déjeuner là-bas.

Nous reprenons la route et attaquons une descente extrêmement raide avec plein de cailloux. Malgré ce qu’on pourrait croire, on n’avance pas très vite dans les descentes, on est un peu crispés sur nos freins…Et là ! Oh Miracle, la route devient plate ! Hadrien souffre de son genou droit et arrive à peine à pédaler. La pause déjeuner s’impose donc avant l’embarcadère. Mais quel décor ! Un rio bleu turquoise avec en arrière plan une montagne verte et son glacier au dessus ! Une splendeur !Nous avons trouvé une pommade pour soulager Hadrien et parcourons les 14 derniers km assez rapidement, malgré des tronçons de route particulièrement mauvais (mais plats).Nous arrivons finalement à l’embarcadère, il est 15h et le prochain bateau est à … 19h !! Youpi ! Nous serons de l’autre côté du fjord à 20h ! Nous attaquerons la suite de la Carretera demain ! En attendant, petite bronzette au soleil et goûter !

 

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jeu.

17

févr.

2011

C’est fou tout ce que l’on peut faire en 3 jours !

Date : 03 à 05/02/11

Rédacteur : Hadrien


Aujourd’hui, jour de départ ! A bloc après ces 2 jours de pause forcée, nous enfourchons nos vélos après avoir salué nos copains cyclistes. Nous nous lançons alors dans 3 jours de pure aventure : 1 passage de frontière, 2 bateaux, 7 kilomètres de poussage dans les bois et 20 km de piste en descente nous attendent d’ici à Villa O’Higgins… en selle !

Notre première expérience du ripio (piste grossière) est un peu douloureuse, la route pour El Lago del Desierto est clairement pourrie au début, les gros cailloux glissent sous nos roues et le vent vient de face ! Mais qu’importe, nous sommes au taquet et les premiers kilomètres sont « vite » avalés.

Mais alors qu’elle pousse son vélo sur un pont, Anne met le pied dans un trou entre 2 planches et tombe, son vélo lui tombe aussi dessus (60kg…) et le tout alors que sa jambe est coincée entre 2 planches… Aie aie aie, elle souffre énormément, et ne peut plus bouger, premier diagnostique : jambe cassée. La tuile.

Bon je sors un sac de couchage pour la réchauffer, entre temps, 2 andinistes (on est dans les Andes, pas dans les Alpes !) viennent m’aider à la porter pour dégager le pont. Si la douleur est vive, après quelques tests et exercices, c’est bon, on a eu de la chance, la motricité et les réflexes sont bons, ce ne sont « que » quelques bleus… ouf ! Alors qu’Anne, toujours entourée des andinistes, plonge la jambe dans l’eau froide de la rivière, je vois un truc orange flotter… merde ! C’est le duvet déplié sur le pont, il s’est envolé et a plongé dans l’eau de la rivière… pour l’instant il tient sur une petite ile au milieu de l’eau. Bon, pas le choix, je rentre dans l’eau… brr elle est gelée ! Mais c’est bon ! Le duvet n’est pas trop mouillé, Anne est en forme et a le moral (le plus important !).

 

Tout cela aurait pu mal tourner ! Bon, on se remet de nos aventures avec un bon repas quand Shoan, Ingrid et Kate arrivent, chouette ! C’est le couple à vélo qui descend depuis l’Alaska, nous les avons rencontrés la veille et avons passé de bons moments avec eux. Ils déjeunent avec nous et nous nous remettons en route ensemble quelques instants plus tar, mais la piste est trop mauvaise pour le tandem et le vent trop fort, ils font demi-tour.

 Nous filons bien sur une superbe route au bord d’une rivière, tant mieux car nous devons attraper le bateau en fin d’après midi et il semble que les horaires sont un peu aléatoires… Mais vraiment c’est la journée : Anne casse a nouveau son dérailleur… mon bricolage africain a bien tenu jusqu’à maintenant.. heureusement un coup de soudure à froid plus tard, tout fonctionne à nouveau et nous filons… ouf, nous sommes même en avance ! Et bonne nouvelle : nous rencontrons d’autres cyclistes allant dans notre direction. Nafrissa et Peter vivent à Londres et nous allons nous suivre pendant quelques jours.Cela fait plaisir de savoir que d’autres cyclistes voyagent du Sud au Nord, la plupart le font dans l’autre sens.

 

La traversée sur le Lago del Desierto ne dure que 45 minutes (mais coûte tout de même 20€/pers. …), les paysages sont magnifiques et nous nous sentons vraiment au bout du monde lorsque le bateau nous dépose de l’autre côté.On vous explique le contexte, à partir du moment où le bateau nous dépose, nous avons 2 jours pour (i) parcourir 7 km de chemins horribles en montée jusqu’à la frontière, avec nos vélos (ii) descendre ensuite jusqu’au poste frontière chilien où (iii) on doit récupérer un bateau (il n’y en a qu’un tout les 3 jours donc nous n’avons pas intérêt à le rater !).Les gendarmes nous disent qu’avec nos vélos chargés, c’est impossible à faire (surtout les vélos couchés difficiles à pousser) et nous propose de porter nos bagages sur des chevaux pour… 50€ ! Le vol !No way, nous décidons de remonter nos manches et de nous « récompenser » avec une bonne bouffe de l’autre côté ! Non mais ! Donc le plan est de dormir ce soir au bout des 7km difficiles, à la frontière.Bref, nous campons avec Nafissa, Peter et Daniel, un suisse qui est venu par un autre moyen. Nous dînons tous les 5 autour du feu et partons nous coucher juste avant que la pluie ne commence… il pleuvra toute la nuit, autant vous dire que les chemins risquent d’être sacrément boueux !

Le lendemain, en route, courage ! En nous montrant le chemin, le gendarme nous dit, plein de bonnes intentions : « Vous n’arriverez jamais à parcourir les 7 km aujourd’hui ! » Merci, ça nous donne du cœur à l’ouvrage !Les premiers 500m sont horribles : raides et les chemins sont boueux et merdiques. Ils ressemblent à des fossés… malheureusement l’appareil photo d’Anne nous a planté… et a décidé de se casser aujourd’hui(« erreur système zoom »), donc nous n’avons pas de photos de cette journée pourtant mémorable !Dans les montées, nous déchargeons les vélos puis je pousse un vélo pendant qu’Anne le tire, puis nous montons les saccoches… c’est dur, c’est long mais on monte petit à petit.Ensuite ça devient un peu plus plat mais complètement humide avec plusieurs passages de rivière et des marres de boue « même pas pour les cochons » ! Au déjeuner, nous n’avons pas fait la moitié… zut zut zut, est ce qu’on va y arriver ?

Remontés à bloc, nous trouvons aussi une super technique : On laisse un vélo derrière et on se met à deux pour pousser un seul vélo et « Banzai ! » on fonce !C’est ainsi que nous avançons à travers bois, un coup poussant, un coup tirant, toujours galérant ! La fin du jour approche et nous décidons de faire une dernière rotation jusqu’à un lieu de camp pour la nuit. Nous ne croyons plus pouvoir atteindre la frontière ce soir.Mais… mais… mais oui, finalement nous y arrivons sous le soleil ! Quelle joie mes amis de voir ce panneau « Benvenidos à Chile » ! Nous avons fait le plus dur et nous pouvons dormir sur un terrain plat entouré de superbes paysages, tout juste sur la ligne frontière, dans l’épaisseur du trait !

 

Nous sommes partis à 9h ce matin, il est 20h et nous n’avons pris que 30 min de pause dej. : 10h30 d’efforts, nous sommes HS !Un feu, un dîner copieux (selon les indications de préparation, nous avons mangé pour 8…) et un bon dodo, rien de tel pour nous remettre en forme !Et la journée du lendemain est aussi bien remplie, les 20 km de descentes ne sont pas de tout repos tellement la piste est défoncée et ponctuée de montées « raidissimes ». Bref, encore 4h d’efforts mais nous y voici ! Un coup de tampon du côté chilien et nous sommes à l’embarcadère où nous rencontrons une flopée de cyclistes qui vont dans la même direction que nous !La traversée pour Villa O’Higgins dure 3h30 et les conditions sont extrêmes : le vent est très fort et le lac est démonté, le bateau est balloté dans tous les sens… mais nous arrivons enfin… Presque ! Il reste 7kmà pédaler pour Villa O’Higgins : les salauds !

On n’attend qu’une chose : notre duvet et voila qu’il faut encore pédaler ! Heureusement la route est bonne et nous arrivons juste après la tombée de la nuit au camping indiqué par Anna et Alister, nos copains australiens.Nous avons atteint le bout de la mythique Carretera Austral, 1000km de piste nous attendent avant de rejoindre une autre route !Il y règne une bonne ambiance de résidence étudiante et nous y passons une bonne nuit… au chaud ! Car la salle « commune » est ouverte pour dormir au chaud ce soir !Ah du repos !!

 

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jeu.

17

févr.

2011

2 jours à El Chalten entre rencontres et rando

Date : 01 et 02/02/11

Rédacteur : Anne


Quel bonheur de se dire que ce matin, c’est le break ! Pas de réveil et pas d’impératif de km ou de destination. Nous sommes à El Chalten, petit village du bout du monde au cœur du Parc National de Los Glaciares. Il y a deux minuscules supermarchés et peu d’Argentins. La plupart des personnes que nous croisons sont des étrangers venus pour randonner dans le parc national.Nous avons prévu de partir mercredi 02/02, et nous savons que le prochain point de ravitaillement n’est pas tout proche. Nous devons donc faire des courses en conséquence.

C’est ainsi que nous nous faisons une session supermarché et achetons quasiment tout ce que nous trouvons de lyophilisés ou équivalent. Nous constatons notre éloignement des grands centres urbains par les ruptures de stocks de certains produits très appréciés des sportifs tels l’avoine ou les sachets de « Tang » (la poudre qui mélangée à de l’eau donne une sorte d’orangeade !).

A notre sortie, nous croisons Anna, notre rencontre de la veille, qui venait nous faire part de tous ses bons plans. Elle nous propose de venir chez elle pour une pause itinéraire ! C’est ainsi que nous rencontrons Alister, son ami et pendant deux heures, nous échangeons sur nos expériences. Ils nous font surtout part de la leur et nous offrent une documentation précieuse sur la suite de notre voyage. Anna nous apprend qu’elle est à l’origine du projet, ce qui laisse rêveur Hadrien ! Nous passons un moment extra avec ces aventuriers et espérons pouvoir garder contact avec eux. Ils repartent le lendemain, vers Ushuaia, comme tant d’autres cyclistes. Alister nous informe qu’à sa connaissance, il n’y a pas de bateau pour rejoindre le Chili le jeudi, comme indiqué par l’office de tourisme. Le prochain bateau devrait être samedi. A vérifier !En attendant, nous dégustons un splendide steack de bœuf que nous cuisons sur notre réchaud ! Nous n’avons pas mangé une aussi bonne viande depuis très longtemps ! Il est vraiment extra de prendre soin de soi !

 

Nous passons une partie de l’après-midi sur internet et constatons qu’effectivement le prochain bateau pour villa o’higgins est samedi. Nous avons donc deux jours supplémentaires avant de reprendre nos vélos. Une occasion rêvée pour faire une petite rando le lendemain.

Ce matin le temps est clair et nous filons pour le Lago del Torre, après avoir assisté au départ d’Anna et Alister. Il s’agit d’une ballade qui mène sur un glacier. Nous marchons trois heures à travers une très belle forêt et apercevons déjà au cours de notre marche, le glacier. Malheureusement le sommet qui le surplombe est dans les nuages. Si nous sommes au bout du monde, nous ne sommes pas seuls pour autant ! bien loin de là. La Patagonie est une destination prisée et les sentiers ressemblent parfois à des autoroutes de touristes ! Nous déjeunons au bord du lac et rebroussons chemin vers le village ! très chouette ballade !Alors que je prépare le départ du lendemain, 3 cyclistes fraichement débarqués de la Carretera Australe arrivent dans notre camping et s’installent à côté de nous. Encore une occasion d’avoir leurs impressions de cette partie mythique de l’Amérique du Sud.

 

Puis nous faisons la connaissance de Shoan, cycliste écossais lui aussi en pause à El Chalten. Shoan voyage avec sa femme Ingrid et sa fille de 9 ans. Il est en tandem avec cette dernière ! ils ont parcouru tous ensemble 25 000km entre le Canada et la Patagonie en un an et demi ! Nous sommes admiratifs de ce récit et de cette expérience ! encore un échange extra et une rencontre très forte !Ce soir, il fait extrêmement froid, le vent vient du Nord et nous espérons qu’il cessera de souffler en rafales afin que nous puissions pédaler demain matin !

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mar.

15

févr.

2011

Route de El Chaten...le Mont Fitz Roy!!!

Rédacteur : Hadrien

Dates : 29-31/01/11

Départ : Rio la Leona

Arrivée : El Chalten

 

La bonne nouvelle est qu’il n’a pas plu cette nuit, la mauvaise est que le vent a tellement soufflé que j’ai souvent été réveillé par l’inquiétude de voir le double toit s’envoler !

Eh oui, après un petit déjeuner costaud, nous découvrons les joies du vent Patagon : 80km/h établis et avec une direction variable mais qui globalement nous empêche d’avancer !Nous avons suivi les conseils de nos amis brésiliens et nous sommes levé tôt, ce qui nous a permis de parcourir quelques 30km avant le déjeuner, les paysages sont merveilleux, nous en prenons plein les mirettes ! Vers 14h, le vent se lève sérieusement et nous l’avons globalement en pleine face, résultat : une moyenne de 6km/h et nous sommes parfois obligés de pousser sur du plat et nous nous mettons à deux pour pousser dans les montées… Vraiment nous n’avons jamais vu de vent aussi fort ! Lorsqu’il est de face il nous empêche d’avancer, soit mais lorsqu’il vient de côté, chaque rafale nous pousse et nous fait zigzaguer sur la chaussée, Anne est tombée 2 fois, poussée par le vent !!!Et le pire c’est qu’il devient de plus en plus fort ! Après avoir dû pousser sur une longue distance, nous décidons de nous arrêter pour la nuit, ok 55km c’est pas la fête mais on n’en peut plus ! Et heureusement on trouve un endroit plat abrité du vent ! Luxe suprême ! Bon, il s’agit en fait du pied d’un talus mais il nous protège et c’est le principal !

 

 

Que nous sommes bien dans notre tente pour la soirée… nous en profitons pleinement, à l’abri du vent et ça nous fait un bien fou ! Le seul bémol est que nous réalisons que nous n’avons pas assez de nourriture pour pédaler un jour de plus que prévu (le vent nous ralentit considérablement)… et qu’il en est de même pour l’essence… zut !Bon demain on devrait croiser le seul lieu public de notre trajet : l’hôtel la Léona… ce sera notre salut !Aller pour l’instant on profite d’une bonne nuit (presque) sans vent.Aujourd’hui nous nous levons tôt pour profiter de l’accalmie matinale ! Banzai ! Et 2km plus loin nous arrivons à la Leona : vous avez de l’essence ?... non ? Ah, c’est facheux ! Mais le chauffeur de taxi (on est à 100km de la première ville ! ?!) qui sirote son café, lui, a de l’essence et veut bien nous en donner, ni une ni deux, nous voilà entrain de siphonner tranquillement son réservoir ! Et en plus tout le monde rend service avec le sourire et sans arrière pensée, génial !Et euh, en fait, est-ce que vous accepteriez de nous vendre des pâtes ? (Là, on ne donne pas du tout une image de fiers aventuriers qui pensent à tout mais plutôt d’apprentis cyclistes, on assume !)Et oui ! Nous voilà donc équipés avec de l’essence et 1kg de pâtes ! En route donc ! A nous les plaines infinies de la Patagonie ! Face au vent !

Anne a crevé… mais le moral est au top donc c’est pas grave ! En plus ça laisse au vent le temps de forcir, ce qui est plutôt une bonne nouvelle car il va nous aider durant les 25 prochains kilomètres ! Morale : il vaut mieux avoir le vent dans le dos que de face !Donc aidés par Eole, nous filons jusqu’au tournant de notre journée : l’embranchement entre la route 40 (mythique !) et la route 23 qui va à El Chalten (face au vent). Nous en prenons pour 90km de vent en plein tête… 2 jours complets !

Nous nous battons littéralement contre ce vent qui nous fatigue physiquement et moralement. Il nous faut 1h pour parcourir ce que l’on fait normalement en 20/25min ! Clairement nous vivons notre journée la plus difficile, surtout qu’il n’y a aucun abri pour planter la tente. Par chance, une estancia est là en bord de route au moment où nous en avons vraiment besoin (ça fait pas loin de 10h que nous sommes sur la route). Et si l’accueil est un peu froid de prime abord, on nous propose finalement un super lieu de camp (abrité du vent), une douche chaude et un super repas ! Quel luxe !

 

C’est Orlando, le cuisinier de l’estancia, qui nous accueille, il est très attentionné et nous dînons avec une partie de l’équipe autour d’un des meilleurs agneaux que je n’ai jamais mangé ! un régal pour le cycliste fatigué ! Et nous continuons la soirée autour d’un maté (boisson traditionnelle d’Argentine, plutôt bon dès lors qu’il y a du sucre !). Notre ami est un vrai bavard… et j’ai beaucoup de mal à suivre même si l’espagnol commence à revenir. Il nous raconte un peu sa vie et surtout le fonctionnement de l’estancia. C’est impressionnant, le même propriétaire possède des terres à perte de vue (y compris plusieurs montagnes !) et plus de 15 000 moutons ! En gros à la période de la tonte, ce sont 40 tonnes de laine qui sont produites, pas mal !Nous arrivons à aller nous coucher, nous sommes HS, la journée à été longue et difficile !

Anne arrive à se lever, moi non. Je dors une demi heure de plus, la journée d’hier laisse quelques séquelles ! Orlando nous a invité pour le petit déjeuner, nous le rejoignons une fois nos affaires pliées. Mais il se passe alors quelque chose à laquelle on ne comprend rien.

Le propriétaire arrive et vient nous saluer (plutôt froidement), il repart ensuite avec Orlando, nous ne les voyons plus et donc nous sortons préparer les vélos. Mais quelques minutes plus tard, Orlando se retrouve avec ses affaires, dans un camion pour Chalten, sans même nous avoir dit au revoir… Nous sommes intrigués et un peu déçus pour lui : a-t-il perdu son boulot ? Est-ce parce qu’il nous a accueilli ?

Bref en attendant on n’a pas encore petit déjeuner et nous nous mettons à le préparer, lorsque 2 gauchos ramènent un mouton et commencent à le dépecer à côté de nous, c’est un travail de vrai pro, je suis impressionné !

 

Finalement nous voilà enfin sur la route… 3h après le réveil ! Toutes ces histoires nous ont bien ralenti dans notre préparation et le vent est fort ! Nous sommes cependant récompensés dès nos premiers coups de pédales, en effet le Fitz Roy est totalement dégagé et nous pédalerons toute la journée face à lui, quel régal !

Le Fitz Roy est un sommet à 3804m qui a la particularité de présenter de très hauts à-pics. Il est donc très impressionnant et difficile à gravir… le premier alpiniste à atteindre le sommet est un français(il y eut au moins un mort dans l’expédition !).Bref nous pédalons durement face au vent mais les paysages nous réjouissent ! Et c’est le cœur léger et le sourire aux lèvres que nous arrivons à El Chaltèn où nous nous installons dans un petit camping.

Au programme, douche chaude et rencontres !Anna est hollandaise, elle est partie d’Alaska il y a 2 ans et demi, son projet (fuego project) l’emmène jusqu’à Ushuaia, elle est donc sur la fin ! Elle nous donne plein de supers conseils et elle est adorable, nous discutons donc pendant pas mal de temps, avec un vrai plaisir !

 

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lun.

14

févr.

2011

Perito Moreno, des rencontres, des rencontres, encore des rencontres

Rédacteur : Anne

Dates : 27-28/01/11

Départ : El Calafate

Arrivée : Rio la Leona

 

Ce matin, nous sommes réveillés par la pluie ! C’est la première fois que j’écris une telle chose ! Bien au chaud sous nos chers duvets retrouvés, nous moulons allègrement en attendant que peut-être la pluie s’arrête. Après plusieurs longues minutes, nous nous décidons enfin à émerger. Nous rangeons nos sacoches en restant soigneusement à l’intérieur de notre tente. La logistique change du tout au tout par rapport à l’Afrique. Nous avons récupéré toutes nos affaires chaudes et l’enjeu est désormais de pouvoir dégainer à vitesse V gore tex ou polaire en cas de pluie ou de froid. Nous mettons donc bien 2 heures à tout réorganiser. Pour le petit déj, nous faisons chauffer l’eau à l’extérieur de la tente et goûtons pour la première fois ce qui sera notre petit déj’ quotidien : des flocons d’avons dans du chocolat chaud. Certains aiment, moi je n’adhère pas vraiment mais il va falloir s’y faire car c’est énergétique, économique et facile à trouver dans nos nouvelles contrées.

Au moment où nous sortons de la tente, la pluie s’est arrêtée et nous entrevoyons même la possibilité d’un rayon de soleil à venir !Nous avons honte mais nous nous mettons en route à 11h, direction El Perito Moreno !! La route qui nous y conduit est absolument splendide et nous retrouvons nos sensations. C’est un paysage très désertique que nous traversons. La route est bordée de clôture en barbelés, limite des propriétés que l’on appelle ici estancia. Nous assistons à une chevauchée splendide menée par un gaucho (le cowboy argentin). Moment extra !

 

 

Après 30 km, nous atteignons l’entrée du Parque Nacional de Los Glaciares. On nous demande 100 pesos argentins pour aller voir le glacier. On est un peu surpris et trouvons le paysage un peu cher. Ca fait environ 20€, ce qui est équivalent à deux jours de budget pour une personne ! Bref, on est là, on y va, d’autant que ce n’est pas tous les jours qu’on est à 30km de l’un des plus beaux glaciers du monde ! On apprend d’autre part, qu’il est interdit de camper à l’intérieur du parc. Et ça c’est une vraie mauvaise nouvelle, car nous aurons 60km dans les pattes au pied de M. Moreno (le glacier pas le concierge !) et qu’il faudrait faire encore 30 km pour ressortir du parc…

Bon chaque chose en son temps, nous nous élançons sur la route après un petit pique-nique !La route est toujours aussi belle, voir encore plus belle car nous longeons le lac qui borde le glacier et tout doucement, nous voyons s’approcher cette immense étendue de glace. Ça monte et ça descend, c’est assez dur par moment, mais la dernière montée m’est encore plus douloureuse. Je descends et pousse mon vélo. Le spectacle est à la hauteur du nombre de millilitres de sueur ! Epoustouflant ! Nous confions nos vélos au café du site et partons sur les circuits balisés pour nous approcher de la merveille ! Par instant, nous entendons le glacier craquer et assistons même au décrochement des blocs de glace dans le lac ! C’est fou, c’est splendide, ça caille !

 

J’avoue ne pas me sentir d’attaque pour reprendre la route et surtout refaire le chemin un peu difficile dans l’autre sens ! Deux possibilités s’offrent alors à nous : soit négocier avec le Guarda Parque (garde forestier), soit trouver un pick-up qui veut bien charger nos vélos et nous sortir du parc, peu importe où mais en dehors.

Au cours de notre visite du glacier, nous avons sympathisé avec un couple d’Argentins en vacances en Patagonie. Ils aiment nos vélos et veulent savoir un peu plus sur notre voyage. Nous discutons avec eux, quand soudain, je vois le propriétaire du dernier pick-up encore garé sur le parking, se diriger vers sa voiture ! J’accoure à sa hauteur et tente de lui expliquer avec mon espagnol débutant notre problème et le fait qu’il puisse être notre solution ! Hadrien vient à mon secours. Et nos nouveaux interlocuteurs acceptent volontiers de nous rendre ce service. Notre couple d’amis fraichement rencontré assiste au chargement du pick-up et sympathise à son tour avec Edgardo et Nancy ! Ils veulent s’assurer que tout se passe bien et qu’il y aura bien de la place pour les bagages et les vélos ! Bref, des gens extraordinaires ! Nous voilà, dans le pick-up et au cours des 80 km qui nous séparent d’El Calafate, nous faisons donc plus ample connaissance avec Titi (le surnom d’Edgardo) et son épouse. Nous parlons un très mauvais espagnol, ils parlent un très mauvais anglais, mais nous tâchons de nous comprendre. Au-delà de la barrière de la langue, nous sentons tous les 4 que le courant passe !! Arrivés à El Calafate, ils nous accompagnent jusqu’au camping dont ils sont sûrs qu’il est correct. Ils voulaient aussi nous rendre service en nous déposant à la banque pour que nous puissions retirer de l’argent. Nous nous quittons en nous embrassant et nous sommes invités à diner ou déjeuner chez eux si nous passons par Neuquen, la ville où ils habitent ! bref, nous sommes sous le charme argentin !

 

Arrivés au camping, nous sommes abordés par un couple de Français qui se baladent en Patagonie en camping car. Au cours de cette discussion, nous comprenons que les notions de distance des Argentins ne sont pas celles des Français. Nos interlocuteurs nous expliquent que les stations service sont distantes de 400km les unes des autres ! Autant dire que quand on en croise une, on s’arrête !A peine avons-nous choisi notre emplacement que deux jeunes cyclistes brésiliens nous abordent. James et Matteo sont en vacances et font du cyclotourisme en Patagonie. Ils nous racontent leur périple qui identique au nôtre mais dans l’autre sens. Ils nous donne de bons conseils quant au sens du vent, aux horaires idéaux pour pédaler. Nous passons un super moment avec eux. Ils nous expliquent qu’ils ont rencontré les Frogs on Bent (d’autres tourdumondistes en vélo couché dont nous avons lu les récits avec beaucoup d’attention) lors de leur précédent voyage. Le monde des cyclistes en Patagonie est finalement très petit

.Nous nous installons, la nuit tombe, il est près de 22h30, quand nous faisons la connaissance d’Hans, un autre cycliste, sur le même itinéraire qui nous montre ses photos de la Carretera Austral ! Nous sommes sous le charme et malgré tout ce qu’on peut dire sur cette route (notamment sur sa difficulté) nous avons hâte de la découvrir par nous même !Au moment de quitter Hans, nous sommes invités par un groupe de jeunes Argentins à manger un asado (grand barbecue à base de viande délicieuse) et à boire une cerveza (bière) ! Comme ça ne se fait pas de refuser une invitation et que surtout ils ont l’air top, nous les rejoignons avec nos lentilles juste cuites. Nous faisons donc la connaissance de deux Juan, de Gabriel et Laurena ! Entre espagnol et anglais, on cause de tout et de rien. L’agneau grillé est excellent ! Hadrien l’apprécie tout particulièrement ! La musique patagone est très chouette et nous quittons nos hôtes, un peu « pompettes » vers 1h30 !! La nuit tombe très tard et nous n’avons pas vu le temps passer ! Quelle journée !

 

Le lendemain, le réveil sonne, mais nous avons beaucoup de mal à nous lever. On a l’impression qu’on a picolé comme des trous la veille alors que nous avons partagé un verre de bière. Nous nous levons péniblement et apprécions une douche CHAUDE ! Un vrai bonheur, puis une vraie lessive et nous voici, attablés devant un bon petit déj avec un pain (comme on est en ville, on en profite !).Nous finissons de packer nos affaires, je vais retirer des sous et faire quelques courses pour notre trajet des jours à venir. J’ai trouvé des sachets Knorr qui permettent de faire des sauces pour les pâtes. On n’arrête pas le progrès et ça nous change du Mali !

Il est 13h30 quand nous quittons le camping direction El Chalten. Sur la route, nous rencontrons deux cyclistes françaises parties pour 6 mois de vélos en Amérique du Sud. Elles sont très sympas, ont l’air assez pros et nous confirment que la Carretera est un moment de bonheur intense ! La route que nous empruntons est elle aussi splendide, toujours très aride mais grandiose. Nous nous arrêtons pour une pause goûter à côté d’un rio (fleuve). L’eau est limpide, d’un bleu turquoise. Je crois n’avoir jamais vu une eau d’un tel bleu. Nous reprenons la route et nous arrêtons pour la nuit à côté d’un autre Rio, Rio Leona. Le vent souffle et nous avons eu un aperçu de ce que peut être de pédaler vent de face. Au moment où nous avons posé la tente le vent soufflait de manière à ce que nous soyons abrités. Mais il vient de tourner et nous sommes dans sa trajectoire. Nous sommes réfugiés sous la tente qui a l’air de tenir ! Bien au chaud et à l’abri ! Pourvu que le vent baisse et qu’il ne pleuve pas !!

 

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