MAROC

Vous trouverez ci-après les éléments qui concerne notre séjour au Maroc.

Itinéraire

Carte
Carte

Photos

En résumé

Ce qu’on a aimé :

-        Les paysages marocains nous ont beaucoup plu par leur diversité et leur beauté. Il y en a pour tous les goûts : mer, montagne, désert. Nous avons vécu nos premières épreuves de montagne qui nous ont préparés à la suite de notre voyage.

-        Nos très belles rencontres qui nous ont donné le goût et l’envie de rentrer au cœur de la vie des gens du pays.

-        Les spécialités marocaines et le pain, dégustés sur le pouce ou chez nos hôtes.

-        Notre séjour au Monastère Notre Dame de l’Atlas à Midelt et la traversée du Moyen Atlas font partie des grands moments de notre voyage.

-        Le coucher de soleil sur la dune de Merzouga

-        Marrakech et son ambiance féérique

 

Ce qu’on a moins aimé :

-        La position du touriste : nous avons souvent été considérés comme des portefeuilles ambulants, ce qui est très désagréable surtout quand on s’inscrit dans une démarche de simplicité et de recherche d’authenticité.

-        Le racket et la mendicité de certains enfants. Nous avons eu une expérience particulièrement éprouvante avec une gamine qui nous a rackettés jusqu’à ce qu’on lui donne ce qu’elle voulait. Ce statut du touriste riche qui donne quand on demande est entièrement dû au comportement des touristes eux-mêmes qui distribuent allègrement bonbons et autres vaches qui rient, pour soulager leur conscience ou tout simplement se débarrasser des enfants. Alors évidemment lorsqu’on refuse de donner, la situation se complique.

-        Un coût de la vie plus élevé que ce que nous envisagions.

 

Donc : Expérience très forte, toute en extrêmes et première expérience à vélo dans un pays non-européen. Ce fût un séjour extraordinaire que nous recommandons vivement même si nous avons eu parfois de vrais coups durs.

 

Récits de notre séjour

mar.

23

nov.

2010

– Un long dimanche Marrechki

Date : 07 et 08/11/10

Rédacteur : Anne

Bien que nous soyons dimanche et que nous soyons en week-end, nous nous levons relativement tôt ce matin. Nous avons plusieurs choses à faire en cette belle journée. Notre matinée commence par un petit déjeuner avec vue sur le chantier d’en face. Nous suivons le coffrage du voile du dernier étage avec beaucoup d’intérêt, d’amusement voire de frayeur par moment. Nous réalisons que les standards français et européens ont évolué et que les méthodes de construction marocaines sont quelque peu sommaires. Le grutier est installé dans le mât de la grue sur une planche de bois coincée dans les barreaux de la cage. Les banches sont maintenues par des planches de bois, les garde-corps sont invisibles, les casques remplacés par des chapeaux de pailles et au-dessus de tout ce petit monde se baladent étais, bastings, élingues non-conventionnées. Nous retenons notre souffle plusieurs fois, mais tout est bien qui finit bien. Pensée émue pour Yves Raoul, le coordonnateur SPS du chantier de Villejuif et pour Hippolite Esteves ! On est loin du village Playmobil !

Nous devons rejoindre Casablanca le lendemain et nous avons l’intention de prendre le train. Nous nous rendons donc à la gare ONCF où nous recevons un accueil plus que catastrophique. Hadrien est envoyé de guichets, en porte, et personne n’est capable de lui indiquer comment on voyage avec 2 vélos sur les chemins de fer du Maroc. Tant pis pour eux nous prendrons le bus.
Nous profitons d’être en ville un dimanche pour nous rendre à la messe. Nous assistons à une célébration extrêmement forte animée par une chorale fantastique de jeunes étudiants africains qui nous offert un vrai concert. On a même cru que notre Serge apparaîtrait et finirait d’enflammer l’église ! Raté pour cette fois ! La prière était décuplée et ce moment était une transition parfaite avec notre prochaine étape : le Bénin. On a pris une leçon de ferveur et de joie et on imagine que ce n’est que le début. Autre moment fort, un couple a renouvelé son engagement de mariage après 50 ans d’engagement. Ils s’étaient mariés dans cette église en 1960. Là-encore, ça parle, ça effraie, ça rassure, mais nous n’avons pas été indifférents à ce temps très fort de la célébration.A la fin de la messe, nous avons discuté avec le président de l’association des étudiants de la paroisse qui nous aurait bien proposé de nous inscrire aux activités proposées. J’aurais presque menti pour partager un peu de cette ambiance… le curé, un bosniaque a été touché par notre expérience de tour du monde à vélo ! Echange très sympathique. Enfin, nous avons retrouvé la solidarité des gens du Nord, qui se partagent entre Lille et Marrakech. Nous leur avons laissé les vêtements chauds dont nous n’aurons pas besoin jusqu’en janvier et que nous serons ravis de ne pas avoir à porter.

Nous retournons dans la Médina pour la suite de notre découverte de Marrakech un peu tard et ne pouvons malheureusement pas voir le Palais el Bahia. Il faudra que nous revenions c’est évident !
La nuit tombe et nous proposons à notre bienfaiteur de prend un verre ensemble. Nous passons un moment à discuter de l’économie du Maroc et du développement de Marrakech. Notre rencontre s’effectue dans le quartier de l’Hivernage dans la ville nouvelle. C’est le quartier des grands hôtels et des cafés chics. J’avoue que le côté sandales d’allemands et polaires dénotent un peu dans le décor…
Nous quittons notre hôte et nous mettons en quête d’un endroit où diner. Nous atterrissons à la Rôtisserie de la Paix qui ne paye apparemment pas de mine mais qui s’avère être un lieu très agréable. Terrasse extérieure arborée, très bonne grillade à prix raisonnable et bouteille de vin rouge !! Guerrouane. Sans être un grand vin, nous avons apprécié cette boisson et avons été ravis de notre découverte. 

Nous nous réveillons sans mal de tête et concluons que notre expérience viticole était décidément une bonne chose. Nous rangeons nos sacoches en prévision de notre voyage en avion et nettoyons l’appartement de notre hôte. Nous quittons ensuite la résidence direction la gare CTM. Le prochain bus part à 10h15 mais nos vélos ne sont pas acceptés à bord de ce bus. Nous devrons attendre 12h30. Et revenir pour enregistrer les vélos. Ça sent le roussi. Nous voulons avoir la garantie que nos vélos seront acceptés dans le prochain bus. Et là pas de négociation possible. Il faudra revenir. Nous sommes agacés, mais nous décidons de leur faire confiance. Nous nous retrouvons donc au café CTM pour la rédaction de nos articles « Petites roues » et la couture de nos fanions pour Hadrien. La réception d’un email d’Amanda, notre inspiratrice Globicyclette vient compléter notre conversation de la veille et c’est extrêmement agréable de lire et partager l’expérience de quelqu’un qui a connu les mêmes interrogations que nous ! Le temps passe relativement vite, nos vélos sont acceptés dans le bus. Notre départ pour Casablanca est proche… Bon voyage !

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ven.

12

nov.

2010

De Ouarzazate à Marrakech

Sur la route de Ouarzazate
Sur la route de Ouarzazate

Par : Hadrien

Date : 5&6/11/2010

 

Au réveil, la palmeraie est toujours aussi belle et nous profitons du soleil pour sécher la tente en prévision d’un long temps de non-utilisation : la prochaine fois, ce sera au Bénin !!

De gentilles femmes viennent nous voir alors que nous préparons nos sacs, curieuses, elles nous observent et essaient de communiquer avec nous. Une fois de plus elles comprennent le langage préféré d’Anne en lui proposant des dattes .

Les 30 km qui nous séparent de Ouarzazate sont vite parcourus et nous avons la chance d’arriver quelques minutes avant le départ d’un bus pour Marrakech, heureusement car le prochain bus était à 22h… !

La route entre Ouarzazate est Marrakech est incroyablement belle ! Elle passe par de profondes vallées puis monte jusqu’à longer les crêtes pendant quelques dizaines de kilomètres avant de replonger de l’autre côté de l’Atlas. Ca monte et ça tourne, Anne n’est pas au top mais je me régale de ces paysages spectaculaires.

J’avoue avoir un petit pincement au cœur, j’aurais tellement aimé parcourir ce trajet à vélo et prendre le temps à chaque virage de découvrir ces nouveaux paysages… je m’ouvre sur le sujet à Anne qui acquiesce. La suprématie du vélo est confirmée !

Marrakech nous enchante dès notre arrivée, Anne est contente de retrouver une ville occidentale et je suis ébahi par tant d’activité et d’entrain !

Nous avons la chance d’être logé par Mohamed Cherkaoui, un ami d’ami d’ami des parents d'Anne ( !!) qui nous prête gentiment un grand appartement, nous sommes bien gâtés !

2 chambres, un grand salon, une cuisine, une salle de bain et 2 toilettes ainsi qu’un garage pour les vélos… c’est trop, nous nous perdons presque ! Ok nous sommes des voyageurs mais un peu de confort fait du bien et nous sommes contents d’en profiter.

Il est tard lorsque nous sortons dans la ville nouvelle (là où est localisé l’appartement) pour trouver un petit quelque chose à manger… heureusement Acima (Auchan local) est ouvert et nous profitons des bienfaits du travail paternel en achetant de quoi nous préparer de vraies spaghettis bolognaises (qui a dit que nous sommes des blonds… ?) ! Et nous nous régalons avant de nous effondrer dans le lit king size ! Pour l’anecdote, nous dormons dans un lit plus grand que la tente qui nous abrite d’habitude !

Après une longue session internet et un tour chez l’esthéticienne pour Anne (c’est pas le côté le plus fun du voyage ! ) nous attaquons enfin la visite de la Médina. La place Djemaa el-Fna est calme et nous trouvons finalement un déjeuner léger et très bien dans une petite cour.

Perdus dans le dédale du souk, nous tombons par hasard sur le café Dar Cherifa, un café littéraire installé dans un Ryad du XVIème siècle, c’est très classe et très beau, nous prenons un grand bol de calme et de sérénité avant de repartir à l’assaut du souk pour y dénicher la Médersa Ali Ben Youssef, splendide « cité étudiante » du XIVème siècle. Nous sommes charmés par la mosaïque et les plafonds de bois de cèdre sculpté. Les chambres sont peut-être encore plus petites qu’à Stan mais le cadre est incroyablement beau !

Le musée de Marrakech nous plait aussi beaucoup, plus pour le cadre (le ryad d’un ancien ministre de la défense (XIXè)) que les œuvres qui y sont présentées (Art moderne ni gai, ni inventif).

A notre retour sur la place principale, nous sommes interpelés par la métamorphose opérée, voici enfin la place Djemaa el Fna tant vantée par les guides : des amuseurs publics, des orchestres marocains, des diseurs de bonne aventure et autre dresseur de faucons sont là, entourés de passants intrigués ! Il se dégage de cet endroit une ambiance bon enfant où se mélangent harmonieusement marocains et touristes. Nous passons vraiment un très bon moment !

A l’origine, nous voulions profiter de Marrakech pour manger dans un restaurant correct et goûter le vin marocain. Mais l’ambiance est telle que nous nous attablons à un des 81 stands de nourritures qui peuplent le côté nord de la place. Ambiance et bonnes grillades garanties !

La suite de la soirée se passe sous la forme d’une « chasse à la bière » semblable à une recherche de trésor ! Les bars indiqués dans le guide ne sont plus ouverts, les autres sont hors de prix (70DH la bière : plus cher d’un couscous !), nous trouvons finalement un pub très confidentiel dont les baies vitrées sont fermées par des stores noirs : le O’Mulligan’s dont le nom me rappelle quelques souvenirs marcquois ! ;)

A l’intérieur, nous avons l’impression de vivre un grand moment de clandestinité (ce qui n’est pas le cas car la vente d’alcool est légale au Maroc) dans une ambiance tamisée. C’est une bonne expérience que de partager une bière avec des marocains. Ce sera la seconde bière en un mois au Maroc...Deviendrions-nous musulmans par la force des choses?

Le bonheur!
Le bonheur!
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jeu.

11

nov.

2010

Deux jours bien remplis !

Date : 2&3 /11/2010

Par : Hadrien

Après quelques formalités administratives, notamment réussir à acheter un billet d’avion avec une carte visa LCL… nous nous mettons en route !

Mon mal de ventre ne s’améliore pas et conjugué à la fatigue, il nous contraint à une première pause sous les oliviers après seulement 20 km parcourus… je me repose tant que possible alors qu’Anne me prépare gentiment un bouillon de légumes…

C’est bien le bouillon car ca se digère rapidement mais ce n’est pas très calorique ! Donc 5km plus loin (parcourus à 9km/h sur du plat…) nous découvrons le remède miracle : Eau+Sucre = Energie facile à digérer !

Nous plantons finalement notre tente dans un oued adjacent à l’oued Dadès dans les gorges du même nom. Nous sommes sur la route des bergers berbères qui descendent leurs bêtes des montagnes pour les mettre à l’abri pour la nuit. C’est marrant cette impression d’entendre tous ces cris et mouvements dans les montagnes ! Nous sommes même réveillés par les chiens qui aboient et les frondes qui claquent dans la nuit, a priori des bêtes sauvages venues voir si les moutons sont gouteux ! ;)

Au passage, le Tiorphan est un médicament magique qui m’a remis en forme, j’ai même pu manger les excellentes lentilles aux carottes et oignons préparées ce soir ! C’est long à cuire mais un vrai régal !

Il fait un froid de gueux et nous nous réfugions sous la tente pour manger, c’est aussi la première fois que l’on se pose pour « ne rien faire » (écouter de la musique, trier les photos…) sous la tente et c’est bien cool !

En route pour les  gorges de Dadès, nous découvrons des paysages de montagne superbe, parois roses qui tombent dans une vallée bien verte au milieu de laquelle coule une rivière !

Au milieu d’un des rares tronçons plats de cette route, nous sommes arrêtés par un marocain bien en peine avec son vélo qui nous demande un coup de main pour resserrer sa fourche…

J’essaie de réparer mais sans succès, il y a un grave défaut de pièce à l’origine… au moins je lui répare ses freins arrière ! ;)

Bien sûr il nous propose du thé et nous acceptons, il s’appelle Moha et nous explique comment faire le thé. Nous comprenons mieux pourquoi le nôtre est dégueulasse tous les matins, le cérémonial est un peu compliqué ! Il faut d’abord le rincer à l’eau chaude pour supprimer le côté âcre, ensuite il faut le faire infuser sur le feu, tout en rajoutant du sucre et une fois que ça mousse, la touche finale est de mettre une herbe dedans : menthe en été, verveine ou romarin en hiver !

Bien sûr Moha a un petit magasin et il nous propose de faire du troc, premier refus.

Mais comme Moha est vraiment sympa, il nous propose de venir manger un tajine chez lui à notre retour des gorges, nous acceptons et lui laissons même quelques sacoches histoire de nous alléger pour les montées à venir !

Les gorges sont très belles mais la route ne permet pas de vraiment bien apprécier leur étroitesse et leur hauteur… nous sommes tout de même bons pour une belle montée et un beau point de vue !

Au retour le tajine nous attend effectivement et histoire de jouer un peu avec notre hôte, nous sortons quelques babioles à troquer.

Le déjeuner se passe très bien, Moha est vraiment un chic type, gentil et à qui nous posons plein de questions sur la région, les berbères… Vient alors le moment fatidique !

Nous regardons un peu ce qu’il a dans sa boutique et lui ce que nous avons. Il n’est intéressé que par les choses les plus insignifiantes sorties (lien pour les clefs Demetz et phare arrière cassé pour vélo…), nous par quelques babioles pour faire des cadeaux à nos futurs hôtes.

Dans notre tête, c’est clair : troc = chose contre autre chose, dans sa tête c’est clair aussi : troc = moyen de faire acheter !

Il nous demande un prix faramineux que nous refusons puis négocions, puis acceptons un prix que nous trouvons quelques secondes plus tard bien trop élevé… Qu’est ce qu’ils sont forts !

Morale : Ne jamais accepter de troc et surtout si l’on n’a besoin de rien… ne rien acheter !

Mais ce que nous avons, nous en sommes plutôt contents et les sommes en jeux ne sont pas importantes (10-15 euros…), de plus nous avons bien mangé et passé un bon moment ! OK il a gagné mais nous n’avons pas totalement perdu !;)

En route à nouveau, nous cherchons un endroit où dormir, pas facile car la nationale longe une vallée cultivée et le fond de la vallée est occupé par les champs et les bords de la nationale sont construits et les pistes joignant ces deux univers sont quasi-inexistantes !

Au bout de quelques kilomètres, nous avisons un petit chemin dans une zone moins construite, on fonce ! Mais 50 m plus loin nous ne sommes plus que sur un petit chemin de terre qui slalome entre les canaux d’irrigation alimentant les parcelles de la vallée… Mais 3 enfants et un jeune nous sauvent et nous offrent notre plus beau bivouac à ce jour !

Guidés dans un dédale de micro chemins au milieu des champs, nous arrivons sur un carré d’herbe verte posée au bord de l’oued, nous n’entendons plus que le bruit de l’eau et des oiseaux… enfin, du vrai calme !

Nos guides se mettent ensuite en tête de préparer du feu et vont chercher du bois, génial !

Les enfants repartent mais Yacine reste avec nous, nous ne pouvons échanger car il ne pipe pas un mot de français mais il semble qu’il est bien avec nous autour du feu !

Alors nous osons quelque chose de fou : proposer du thé à un marocain ! ;) Eux qui en boivent à longueur de journée sont passés maîtres dans l’art de sa préparation ! On applique la recette apprise le matin, c’est pas le pied mais y’a du mieux ;)

Finalement Yacine reste avec nous pour le dîner, c’est un peu étrange car nous ne communiquons pas du tout mais nous sommes très contents d’être, pour une fois, ceux qui offrent l’hospitalité !

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mer.

10

nov.

2010

Les Gorges du Todra

Par : Anne

Date : 01/11/2010

Nous nous levons de bonne heure ce matin car nous avons en perspective une journée très chargée. Certes nos lundis ne sont sans doute ceux des parisiens mais nous n’avons pas « chômé ».

Hier nous avons rencontré un groupe de Français membres de l’association Aventure Handicap qui nous a indiqué que le souk de Tinerhir se tenait le lundi matin.

Après un petit déjeuner rapide, nous nous mettons en route vers le souk. Nous y découvrons un endroit insolite où l’on vend de tout mais vraiment de tout. Nous faisons quelques courses pour les prochains jours, sans que nous ayons trouvé des choses plus exceptionnelles ici que dans le centre-ville mais nous avons découvert cette ambiance. Ici, le kilo d’amandes se négocie férocement. On teste la qualité et ce sont des experts qui se confrontent. On pourrait reconstituer une mobilette à partir des pièces détachées vendues et on trouve toutes les pièces détachées pour les vélos, grilles pains, machines à coudre. Pour ce qui concerne les touristes que nous étions, nos vendeurs de légumes ont tenté de nous vendre leurs marchandises pour le double du prix… Comme c’était la deuxième ou troisième fois, nous étions prévenus et avons ouvert l'oeil!

De retour du souk, nous nous arrêtons dans le seul supermarché qui vend de l’alcool ! Nous avons envie d’une petite bière et entrons dans un magasin un peu à l’écart et sentons bien que ce que nous souhaitons acheter est étroitement contrôlé. Nous repartons avec nos canettes dans un sac opaque, délestés d’autant de dirhams pour une bière que pour nos provisions de légumes.

De retour à l’hôtel, nous enfourchons nos montures légères dans la mesure où nous avons laissé nos sacoches à l’hôtel. Et là, redécouverte de l’équilibre, nous volons ! Comme dirait Hadrien, nous avons largué la 607 pour la voiture de sport, légère et agile ! Un vrai bonheur. Nous nous dirigeons vers les gorges de Todra situées à 14km de Tinerhir. Le Lonely Planet propose une petite randonnée de 3h permettant de voir les gorges différemment. Aussi, sur les conseils du guide, nous confions nos vélos à une auberge et empruntons un sentier à travers la palmeraie. Un effet, dans cette région, les oueds sont bordés de palmeraies sur 30m de large et débouchent brusquement sur le désert ou alors d’abruptes falaises apparaissent. C’est très beau et très impressionnant. Notre balade nous conduit à travers d’étroites gorges qui nous offrent un spectacle très chouette. Nous attaquons alors le sentier qui nous permettra de prendre de la hauteur. Ce dernier nous fait traverser des paysages minéraux, sur un sentier muletier. Nous montons relativement vite et atteignons un col puis une deuxième d’où nous pourrons avoir une vue différentes sur les gorges de Todra. Nous redescendons alors dans la palmeraie, après avoir croisé des chèvres accrochées à la falaise et dirigées à la fronde par leur berger que nous recroiserons plus tard sous sa tente berbère (une vraie celle-là).

3h de marche sans pousser nous ont permis de découvrir cette région dans un autre mode. Nous étions ravis d’utiliser nos jambes autrement et nous disons même que le voyage à pied peut avoir son charme.

Parce que la nuit tombe, il faut faire vite. Nous retournons vers Tinerhir. Arrivé à destination, Hadrien change nos câbles de dérailleur, que l’on appelle ici des « accélérateurs » pendant que je me fais lamentablement arnaquer par un marchand qui me vend du miel, enfin c’est ce qu’il prétend pour 60 DHS au lieu de 120 DHS prix de départ. Je suis très fière de ma négociation. De retour à l’hôtel, je goûte le produit et suis forcée de constater qu’il s’agit de caramel et pas du tout de miel. Vexée, je retourne au magasin en compagnie de mon mari afin de récupérer mes dirhams.

Ceci étant chose faite, nous commençons notre soirée par notre petit plaisir : bière cacahuète. Parce que je n’ai pas avalé une goutte d’alcool depuis 3 semaines, l’effet est immédiat.

Nous finissons notre journée par la dégustation d’un tagine sous la tente berbère située sur la terrasse de notre hôtel : un délice !

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mar.

09

nov.

2010

Désert et Oasis

Auteur : Hadrien

Date : 29 & 30 /10/2010

 

Pour une fois nous nous réveillons effectivement tôt !

Le spectacle de l’Erg Chebbi (la dune) au lever du soleil est inoubliable ! Afin de ne pas rater une miette de ce moment, nous partons faire une rapide ballade dans les dunes avec pour objectif de faire quelques vidéos pour raconter nos aventures.

En route à nouveau pour Rissani, nous cuisons littéralement au soleil et une fois de lus nous avons le vent de face… saleté de vent thermique que nous avons de face à l’aller comme au retour !

Après quelques courses à Rissani, direction Erfoud où nous espérons bien trouver une agence de voyage ouverte pour acheter nos billets d’avion car la situation devient sérieusement urgente (pour rappel nous ne pouvons pas acheter nos billets d’avion sur internet pour des histoires de sécurité…). Mais nous sommes vendredi, en début d’après-midi… rien n’est ouvert !

Un plein d’eau plus tard et nous voilà sur la route alors que nous rejoignons deux jeunes motards déjà croisés à la station service et c’est ainsi que nous rencontrons Isabelle et Nicolas.

Ce sont deux voyageurs de longue haleine qui ont prévu un an de voyage : 6 mois à moto en Afrique et 6 mois à vélo en Asie, génial ! Et le mieux est qu’ils ont déjà sacrément baroudé (Ouganda et Burkina à vélo, Mongolie à cheval…) et nous ne nous lassons pas de leur poser des questions, ils nous renseignent bien et nous prenons un réel plaisir à discuter avec eux !

Mais la route est encore longue pour chacun et nos rythmes différents ! Peut-être nous retrouverons nous en Afrique de l’Ouest… on l’espère ! En attendant nous irons sur leur site

www.roamingafrica.be.

Quelques kilomètres plus loin nous trouvons une super oasis qui nous accueille pour la nuit, quel plaisir de dormir enfin au calme ! Je ne suis pas très en forme, a priori un élément du déjeuner ou du petit déjeuner ne veut pas être digéré… Anne s’occupe de tout comme une chef et nous éclairons notre repas d’un petit feu de palme, au poil !

Au lever du soleil, je m’attaque à la réparation de notre réchaud qui « s’essouffle » un peu , en fait ce n’est que le joint de la pompe qui est sec, un coup d’huile et la journée peut commencer par un chocolat chaud pour Anne et un thé pour moi.

La route est un peu monotone et le soleil tape fort… c’est pas la joie ! D’autant plus que des hordes d’enfants se jettent sur nous dès que l’on traverse les palmeraies et nous privent de la seule ombre disponible dans ces étendues désertique… heureusement une petite maison nous prête son ombre pour le déjeuner, nous sommes tous les deux à plat tant physiquement que moralement, vivement les gorges du Todra où nous avons prévu une escale « repos » !

Nous dormons finalement à Tinejdad près de la maison d’un « petit vieux » qui nous propose gentiment du café et du « Roups », nous dormons moyennement à cause du bruit de la route nationale qui passe à proximité.

Record battu, à 8h30 nous sommes sur nos vélos pour faire les 50 km qui nous séparent de Tinherir !

La route est encore monotone, entourée de désert de part et d’autre, le soleil tape et nous avons un vent de face…

L’arrivée à Tinherir et le tajine sont les bienvenus !

Nous nous installons finalement à « l’hôtel » l’Avenir qui propose des chambres correctes et de l’eau presque chaude pour la douche, au programme : téléphone, internet, mise à jour dans les photos et dans les récits, douche chaude, lessive, bref une totale remise d’aplomb ! Après 1 semaine sans douche.

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mar.

09

nov.

2010

La magie du désert

Auteur : Anne

Date : 28/10/2010

 

Ce matin nous quittons notre lieu de camp un peu tard. Hadrien bout et veut que la journée commence et souhaite que cette dernière soit authentique.

Nous nous dirigeons vers Rissani que nous atteignons au bout d’une heure et entamons alors le circuit touristique recommandé par le Lonely. Grâce à cette route, nous nous balladons au milieu des ksars qui sont des sortes de quartiers ou quasiment des villages ici. Là-encore, nous prenons des chemins hors de la route afin de partir à la découverte de choses que le landrover ou le car FRAM ne pourraient pas voir. Nous arrivons alors à un ksar très pittoresque dans lequel nous découvrons une vie dont les constructions protègent d’une chaleur accablante.

Nous constatons depuis notre arrivée dans la région d’Erfoud que le nombre de femmes voilées de la tête aux pieds, ne laissant voir qu’un œil, a augmenté. En ce moment, je porte un t-shirt à manches courtes et me sens un peu nue !

Nous continuons notre route et bifurquons au gré des occasions. Au cours de notre balade, nous rencontrons des compagnons de voyage de la catégorie moins de 12 ans qui ne cesse de nous réclamer maints objets. Nous sommes plutôt cools lors de la première rencontre mais lorsque c’est la 15ème fois en 2h, on perd un peu patience. D’autant que ces charmants bambins ne sont pas tendres et n’hésitent pas à s’accrocher à nos montures voire à me donner des tapes qu’Hadrien trouverait gentilles et sans mauvaise intention, alors que moi je ne les trouve pas tendres du tout. Nous avons aussi sauvé notre mascotte, qu’un petit bonhomme avait malencontreusement mise dans sa poche ! Et après c’est moi qu’on appelle Candy !

Ce matin, nous avons aperçu les Dunes de Merzouga, qui se trouvent au bout de la route qui descend dans le Sud du Maroc. Au départ, nous n’avions pas l’intention de nous y rendre dans la mesure où nous voulions absolument éviter le piège à touristes. Mais cette vue nous a convaincu qu’un petit tour dans le désert serait chouette.

Nous avons découvert une excellente spécialité culinaire à Rissani : le Kalia. Un genre de plat en sauce avec des oignons et de la viande, le tout à manger avec du khoubz (le pain marocain !). Mon seul regret : on nous avait conseillé de goûter la « madfouna », spécialité de la région d’Erfoud (genre de grosse pizza en chausson avec des légumes), mais le temps de préparation était incompatible avec notre emploi du temps.

Il est 15h quand nous quittons le restaurant et nous nous mettons en route rapidement afin d’arriver à Merzouga avant le coucher du soleil. Nous pédalons d’abord sur route et approchons doucement mais sûrement les fameuses dunes. Le spectacle est somptueux… Les dunes sont roses !

Après 5 km de piste, parcourus en pestant un peu, nous atteignons une auberge où nous faisons le plein d’eau. Le tenancier est très sympa, il nous propose de nous servir au tuyau et n’essaie même pas de nous faire dormir dans son hôtel, ni même de faire un tour en dromadaire ! Nous n’en revenons pas !

Nous nous installons sur une dune.

Ce soir, nous dormons dans le désert. Notre lieu de camp est splendide, le ciel est d’une rare clarté. Nous sommes heureux et ravis d’avoir poussé notre chemin jusqu’ici.

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lun.

08

nov.

2010

Quand la perception de l’hospitalité diffère

Date : 25/10

Auteur : Anne

Nous nous réveillons par un soleil splendide. La vue depuis notre tente est absolument majestueuse.

Après avoir rangé nos affaires, Fatima nous propose du thé. Bien que nous ayons tout ce qu’il faut pour petit déjeuner, nous acceptons sa proposition de peur de la froisser.

Afin de remercier la famille de son hospitalité, nous lui offrons un t-shirt et des bonbons pour les enfants. Au moment de partir, nous allons dire au revoir à tout le monde et Fatima s’approche de nous en prononçant le mot « dirham ». Nous comprenons alors que nos présents ne sont pas tout à fait ce qu’elle attendait et nous lui tendons un billet.

Cet épisode me marquera pendant toute la journée. Je pensais que cet accueil était désintéressé, et que l’argent n’y trouvait pas sa place. Je constate que tel n’est pas le cas et alors un sentiment atroce de culpabilité s’empare de moi. Nous, jeunes occidentaux idéalistes, nous nous invitons chez une mère veuve avec 5 enfants à charge et nous pensons qu’un t-shirt et 10 bonbons suffiront à la remercier. D’un autre côté, nous savons aussi que dans certaines de nos rencontres, si nous avions sorti des sous, nous aurions offensé nos hôtes. Comment jauger notre action sans vexer et sans profiter de l’immense gentillesse des gens ???

Nous reprenons notre route direction Errachidia et traversons là encore des paysages somptueux, très arides et caillouteux mais offrant des couleurs et des formations géologiques extraordinaires.

Nous roulons correctement et arrivons à Errachidia en fin de matinée. Cette ville nous plaît beaucoup, elle présente une harmonie architecturale où l’ancien et le nouveau se complètent. Le roi Mahommed VI devrait passer dans les jours à venir ce qui explique la mise en place de drapeaux sur la route et dans la ville. Errachidia semble être une ville universitaire et les bâtiments de la faculté sont majestueux.

Nous arrivons au centre-ville et cherchons un cybercafé. Evidemment, à peine arrêtés, un jeune homme très bien attentionné nous propose son aide et nous indique un café avec wifi. Nous nous y rendons et ce jeune homme nous y rejoint. Il s’installe alors à côté de nous et engage la conversation.

« Bonjour, ça va ? C’est la première fois au Maroc ? Et vous allez où après Errachidia ? Ah Merzouga ! C’est beau là-bas, si vous cherchez une auberge, mon oncle en a une là-bas. Voilà le prospectus ! Ballade en dromadaire dans les dunes… Et vous faites quoi en France ? Vous êtes de quelle région en France ? Ah Paris, qui se lève à 5h !!... » Et là je bous intérieurement ! « Mais lâche nous ! Tu vois pas qu’on fait autre chose, qu’on n’a pas besoin de guide et qu’on n’a pas envie de te faire la conversation, qu’on n’a pas de sous et qu’on veut être TRANQUILLES !!! »

Hadrien lui a trouvé le truc. Expliquer tranquillement au mec qu’on a quitté nos jobs, qu’on part pour 15 mois, qu’on vit avec 10€ par jour et que globalement le tour de chameau à 600 DHS, ça va pas être possible. Tranquillement, avec le sourire et beaucoup de patience… et ça passe ! Le mec au bout de 45 min, se rend compte que les p’tits jeunes ne lui lâcheront pas un radis, nous souhaitent bon voyage et s’en va ! Mais moi, là franchement aujourd’hui j’étouffe ! Je rêve de me poser dans ma tente, de faire mes pâtes, et de n’être sollicitée par personne !

Ce constat m’inquiète car il est en totale opposition avec ma conception initiale du voyage : rencontrer des gens, partager avec eux. Et là je suis déçue, frustrée. J’en viens même à me dire que Lalami et Mustapha attendaient des dirhams qu’on ne leur a pas donnés, qu’à chaque que quelqu’un s’intéresse à nous, c’est pour obtenir un billet ! ça me rend dingue. Ça me donne envie de fuir en quelque sorte ! J’en viens à avoir peur d’établir un contact avec les gens de peur d’être déçue de la finalité de la relation.

Résultat, je passerai cette journée dans une tension terrible. Au moment du déjeuner, alors que nous cherchons un coin d’ombre, une horde de gamins se met à nous suivre et nous sort le refrain habituel. Je remarque chez Hadrien une grande décontraction. Il va au-devant de leurs questions et établit avec eux un contact qui le met dans une position différente que celle d’un touriste lambda.

Alors, pour finir ce séjour marocain de façon sereine et attaquer le séjour africain sans stress, il va falloir se détendre et adopter la méthode HG. C’est toi qui dis « bonjour ! ça va ? » avant eux, qui quand un enfant te demande « donne-moi un stylo, donne-moi du dirham ! », tu lui réponds « et toi, donne-moi du couscous ! ». Sourire, blague, toujours ! Et puis, essayer, essayer encore d’établir des liens avec la population locale, réussir à estimer quand il faut remercier par un présent ou par un billet. Hadrien dit qu’on ne cesse d’apprendre, qu’on risque de se tromper encore mais qu’il faut réessayer. Je sais qu’il a raison.

Nous déjeunons dans une oasis privée irriguée par un forage. Un havre de fraicheur alors que 3 mètres derrière nous, s’étend le désert… C’est incroyable ! Nous relâchons un peu la pression.

Nous reprenons la route en direction du sud. Les couleurs de fin de journée rendent le paysage rose. C’est fabuleux. Nous arrivons alors à la Source Bleue de Meski indiquée dans les guides et dont nous savions qu’il était possible de camper à côté. En bon spot touristique, on nous demande si on veut aller au camping. Hadrien ayant compris que le fait de dormir dans un camping me permettrait de faire une pause, n’y voit pas d’inconvénient majeur même si je sens bien qu’il ne s’agit pas de la façon dont il avait envisagé cette nuit.

La source bleue est un attrape-nigaud sans nom !! Hadrien en profitera cependant pour prendre un bain de source.

Bain de source
Bain de source

Nous sommes évidemment sollicités pour venir prendre le thé chez Mohammed qui s’est autoproclamé notre ange gardien. Nous acceptons finalement sa proposition et ce dernier après nous avoir posé toutes les questions nécessaires pour juger quel genre de client/pigeon nous pouvions être, nous sort toutes sortes de tapis, vestes et croix du sud. Parce que nous sommes en vélos et que nous ne pouvons porter que le strict nécessaire, nous lui faisons comprendre que nous ne lui achèterons rien.

Mais ce dont nous sommes sûrs, c’est que les grandes écoles de commerce nous rien à envier l’école du souk marocain !

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lun.

08

nov.

2010

Dimanche, jour faste !

Route de Midelt au Ziz
Route de Midelt au Ziz

Date : 24-25/19/2010

Rédacteur :Hadrien

 

Un lever un peu tôt (6h45), nous permet d’aller assister aux laudes avant le petit déjeuner, c’est un vrai plaisir de partager la vie des moines et une excellente occasion de découvrir leur rythme et leur mission.

Nous sollicitons au père Jean-Pierre une entrevue vers 8h30. C’est un moment de discussion très intéressante avec le dernier survivant du Monastère de Thibirine en Algérie. Son témoignage sur l’inculturation trapiste et la mission des frères en terre musulmane est passionnante. Nous parlons longuement des relations entre religions et il nous raconte son expérience de partage mystique avec les soufis (ordre mystique mulsulman).

Nous comprenons ainsi que le monastère a deux missions : être un lien entre musulmans et chrétiens et participer à la vie de la population vivant autour du monastère sans pour autant mener des actions sociales. Il semble que leur intégration soit très bonne et il nous parle avec joie des moments de partage forts autour des grandes fêtes familiales du quartier (mariage, deuils…) ainsi que des moments simples passés avec les ouvriers.

Je découvre dans un écrit cistercien (Le lien cistercien de 2010) que ce mode de fonctionnement est très rare chez les trappistes qui sont normalement cloitrés. Cependant leur implantation ainsi que la culture du peuple marocain rende nécessaire une certaine ouverture de la clôture pour assurer l’intégration de la communauté.

Il nous raconte ensuite longuement la façon dont il a vécu les événements de Tibhirine, c’est un moment fort raconté par un homme qui semble vouloir respecter un « devoir de mémoire » envers ses amis disparus.

Après la messe, nous réalisons que nous ne pourrons partir cet après-midi comme prévu, il nous reste des choses à faire ! Décision est prise de ne partir que lundi matin après les laudes.

Nous profitons de ces moments de repos pour rester sous la couette et lire tranquillement… quelle bonne idée de rester : il pleut à seaux dehors !

Un petit tour sur internet nous permet d’envoyer quelques mails mais malheureusement pas de photos ni d’articles : la connexion n’est pas assez bonne… Un coup de fil rapide de Jean-Marie nous apprend une bien mauvaise nouvelle : le Bénin subit de très fortes inondations et l’on parle déjà d’une épidémie de choléra… cela devrait être notre prochaine étape, nous sommes dans une grande indécision ! Sagement, nous retournons dîner au monastère, nous n’avons pas assez d’informations pour décider de la suite de notre voyage !

Soirée tranquille de préparation de notre départ.

A 7h15 nous sommes aux laudes, les vélos sont chargés et le petit déjeuner est pris, un départ matinale s’annonce ! Nous disons au revoir aux sœurs de la communauté de sœurs voisine, elles sont très sympathiques et nous souhaitent beaucoup de réussites et de joie dans notre voyage. Sœur Monique est un peu plus curieuse et vient voir nos vélos, nous discutons un peu avec elle, c’est une personne très bien et très chaleureuse, nous passons un bon moment.

Quel plein d’humanité et de joie nous faisons durant ces deux jours à Midelt !!

Repartir sous les regards bienveillants des frères José Luis et Jean-Pierre est un peu difficile, surtout pour Anne qui essuie quelques grosses gouttes tombées du ciel d’un bleu azur… ;)

Vraiment quelle chance nous avons avec le temps, il fait beau, pas trop chaud et le vent nous pousse gentiment !

Nous montons donc sans trop d’efforts jusqu’au col où un allemand nous prend en photo, il nous promet de nous les envoyer, génial elles sont très belles !

Joie ! Après le col nous n’avons que de la descente ou du plat ! Aujourd’hui, au milieu du Haut Atlas, nous battons tous nos records : Vitesse maximale de 65 km/h, 108 km parcourus et altitude maximale de 1907m !

Tout cela en traversant de beaux paysages de montagne, complétement arides mais tellement majestueux !


Finalement nous arrivons dans la vallée du Ziz, un oued entouré de verdure au beau milieu d’un défilé de montagnes arides, nous sommes conquis et décidons d’y dormir !

Fatima nous accueille gentiment et en plus d’un endroit plat, elle nous offre une soupe bien chaude et quelques moments de partage avec ses enfants très sympathiques et accueillants !

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lun.

01

nov.

2010

C’est l’histoire de la route qui se mord la queue ou Notre première journée noire

Rédacteur : Anne

Date : 22-23/10/10

 

Cette journée commençait bien pourtant. Le soleil est au rendez-vous, nous sommes de bonne humeur, nous arrivons à ranger nos affaires avec une dextérité croissante, je prends des initiatives et les fameux singes magots sont ravis de venir nous faire une petite visite. Il y a des petites boules de poils partout dans les arbres autour de notre campement, qui secouent les arbres au grand damne des oiseaux tranquillement installés. Nous nous régalons.

Nous reprenons ensuite la route, direction Khénifra conformément à ce que nous indique la carte. Au bout de 8 km, nous arrivons à une intersection et prenons, là encore comme prévu, la route qui doit nous mener à Itzer et qui nous permet de rejoindre la RN13 en direction de notre prochaine étape : Midelt. Jusque-là tout va bien. Nous faisons un stop pour prendre de l’eau à priori directement à la source. Par mesure de précaution, nous pompons au Katadyn. Hadrien est aux anges, car c’est tout à fait dans ce genre de décor qu’il envisageait d’utiliser cet outil, bien plus que dans le lavabo d’une chambre d’hôtel. Nous continuons notre route, confiants, aucune intersection en vue, nous roulons. La route sur laquelle nous sommes est goudronnée et semble avoir été entretenue récemment. Ceci

nous conforte dans l’idée que nous sommes sur la bonne voie. Nous descendons beaucoup,

beaucoup. Nous arrivons finalement à un croisement où le conducteur d’un fourgon, nous indique la

direction d’Itzer à gauche. Nous prenons cette route qui cette fois descend violemment. Mon

compteur nous indique des pentes à 15%. Dans mon fort intérieur, je me dis que si nous nous

sommes plantés de route, il est absolument impossible qu’on fasse demi-tour.

Parce que nous sentons que quelque chose cloche, nous arrêtons une voiture de touristes français

pour qu’ils nous renseignent/rassurent. Ces derniers nous indiquent qu’ils viennent d’Ainleuh (étape

de notre nuit précédente à la scierie) et que les sources d’Oum er Rabia sont indiquées à 2 km. Nous

n’en croyons pas nos oreilles et nous ne voulons pas y croire. Hadrien est sur le point d’enguirlander

ce pauvre touriste qui n’y est finalement pour rien. Après un check GPS, nous constatons que nos

compatriotes ont raison, nous sommes près des sources. Nous reprenons nos montures, le moral

déjà bien attaqué et nous tombons de l’armoire lorsque nous constatons que nous sommes

exactement à l’endroit où nous avons pris de l’eau la veille avant de rejoindre les sources.

Notre monde s’écroule : jusqu’ici tout s’était passé impeccablement. Nous étions sûrs de notre

route, de notre matériel, du temps, de notre forme physique… Pour la première fois, tout ne va pas

comme on voudrait. Nous sommes de retour dans un endroit que nous avons moyennement

apprécié, dont nous savons que pour nous en éloigner, il faut beaucoup monter et faire des efforts et

que ce lieu est loin de notre destination. Dans la mesure où nous avons un rendez-vous à Midelt

samedi avant 18h, nous devons sortir de là au plus vite. Ce qui nous agace le plus à ce moment-là,

c’est que nous ne comprenons pas où nous avons pu rater l’embranchement de notre route.

Plusieurs solutions s’offrent tout de même à nous :

1) Un fourgon qui irait sur Itzer et qui pourrait nous faire monter ces pentes de mabouls en

camion

2) Retourner sur Azrou ou M’rirt et prendre un bus qui nous amènerait à Midelt.

C’est alors que reviennent à ma mémoire, les conseils des uns et des autres. « Vous avez un GPS au

moins ? Parce que c’est des petites routes et vous pouvez vous perdre !! – Oui, oui, pas de

problèmes ! » Quelle bande de prétentieux ! Les routes du Maroc sont plus fortes que toi !

 

 

 

 

Opération Katadyn à la source
Opération Katadyn à la source

Nous arrêtons un homme qui nous indique que peu de fourgons iront à Itzer et que le mieux serait de rejoindre Khénifra. Ce dernier arrête lui-même un fourgon et lui demande s’il pourrait nous emmener à Azrou en camion. Le conducteur nous demande une grosse somme et nous déclinons l’offre. Finalement, nous prenons la décision d’aller sur M’rirt à vélo et de prendre un bus pour Azrou puis pour Midelt. Nous remontons sur nos vélos mais le moral n’y est plus. Nous aurions pu être près de Midelt à l’heure qu’il est. Bref, nous avançons alors sur une piste (première expérience), nous sommes concentrés par la route et préférons presque la montée à la descente. Nous continuons à croiser des villages et des hordes de bambins réclamant des stylos et nous suivant sur plusieurs km. Au moment où l’un d’entre eux s’accroche à mon vélo, (en montée, pourquoi faut-il toujours qu’il y ait un village, des enfants et une montée en même temps ?), je craque et hurle !! Les gamins s’arrêtent net mais je m’en veux ! Je ne pense pas que leur action se veuille méchante ou mal intentionnée mais elle est usante psychologiquement surtout aujourd’hui, dans ce contexte. Nous ne sommes pas au bout de nos peines, car commence alors une ascension en lacets pour rejoindre M’rirt et quitter le « cirque » (zone enclavée dans des montagnes). Malgré les lacets, la pente est très dure, la piste ne s’améliore pas et les pierres nous font déraper. Après avoir essayé avec ce qui me reste de bonne volonté et de courage, je m’effondre ! Hadrien me rejoint et me propose une pause. Je tente de redémarrer mais sens que je ne serai pas en mesure de monter à vélo.

Aussi, Hadrien me propose à contrecoeur d’attendre qu’un fourgon nous emmène. Je me sens coupable. Finalement la camionnette bleue devient la sauveuse d’une heure. Nous embarquons les vélos dans le camion et faisons la connaissance d’un Berbère très sympa. En chemin, nous récupérons d’autres passagers. 10DHS par tête avec les vélos, je trouve ça honnête et regrette même

de ne pas avoir pris le parti de monter dans un camion plus tôt. Dans l’état de stress et de fatigue

morale dans laquelle nous nous trouvions, nous aurions pu nous blesser. C’est souvent dans ces

moments difficiles où précipitation et énervement se mêlent qu’on peut faire des bêtises.

Je suis assez contente de l’expérience et trouve que cette montée possède un certain charme, serrée

entre mon vélo et un vieux Berbère.

Retour à M'rirt dans la camionnette
Retour à M'rirt dans la camionnette

Nous arrivons finalement à M’rirt et nous dirigeons vers la gare routière en espérant trouver un bus pour Azrou. Les personnes de la gare routière ne parlent pas français et nous comprenons qu’un bus va venir. Nous attendons patiemment. Lorsque le bus arrive enfin, il est plein à craquer, et nous fait comprendre qui ni nos vélos ni nous-mêmes, ne sommes les bienvenus. Parce qu’on ne comprend pas un mot d’arabe et a fortiori, pas un mot de berbère, nous nous sentons un peu trompés. Mais nous ne perdons pas la foi et j’assure à Hadrien que nous serons au moins à Azrou ce soir. En attendant le prochain bus, nous essayons de faire du stop. On vous laisse imaginer, chargés comme des baudets avec deux vélos nous sommes les personnes privilégiées à prendre en stop. Nous nous mettons devant un endroit très passant en espérant qu’un pick up ou une fourgonnette acceptera de nous prendre. Nous préparons un petit panneau Azrou. Mais là encore il nous manque les codes. Deux policiers font la circulation et nous comprenons que le stop n’est pas une pratique courante, voire qu’elle peut être condamnable.

Un certain Mohammed vient à notre rencontre et nous baratine sur le fait qu’il connaît la France qu’il va nous aider, qu’Azrou n’est pas du tout par là et que si nous sommes vraiment dans la panade il peut nous héberger. Là encore est-ce du lard ou du cochon ?? Il nous conseille de retourner prendre le bus. Ce que nous faisons. Il nous fait la traduction et nous indique que le prochain bus pour Azrou passe à 19h30. Il est 18h30, nous disposons donc d’une heure pour tenter de trouver un pick up. Nous nous mettons sur la route d’Azrou et arrêtons les pick-up. Ces derniers nous demandent 300  HS pour faire le trajet. Nous avions envisagé de mettre 100 DHS max ! Je me renseigne auprès de la

police locale qui tente de négocier un transport pour nous (fantastique !) 300 DHS toujours. Alors nous repartons penauds à la gare routière. Mohammed est toujours avec nous. Nous lui indiquons que nous allons attendre le bus de toutes façons et le remercions pour son aide. Il nous donne son numéro en cas de problème et nous quitte. Nous nous sommes trompés sur lui, peut-être voulait-il vraiment nous aider ?

Le bus de 19h30 arrive enfin. Nouveau refus ! Pas de panique et pas d’énervement. Nous savons qu’il

doit encore y avoir deux autres bus, nous ne lâcherons pas ! Nous allons à la terrasse d’un café pour

prendre un thé en attendant. Nos vélos intriguent vraiment mais vraiment beaucoup des ados. Les

vieux à la terrasse de notre café les font dégager. Nous comprenons que les affaires qui sont sur nos

vélos les intéressent aussi et peu de temps après un gamin passe et tente de nous arracher un

paquet.

Finalement je retourne à la gare routière pour me renseigner sur l’horaire du prochain bus, quand

j’en vois débarquer un et entends l’annonceur crier Azrou-Fès. Sprint vers Hadrien, je demande à un

gars de nous garder 2 places. Quelques minutes plus tard, après le sauvetage de notre reflex, nous

voici dans le bus, nos vélos dans la soute et 60DHS pour tout ça ! Merci mon Dieu !! Ne jamais perdre

la foi, crouah !

Arrivée à Midelt
Arrivée à Midelt

Nous arrivons 1h plus tard à Azrou et avons une correspondance quasi-immédiate pour Midelt. Nous

embarquons nos vélos dans la soute en position debout (géniale) sans décharger nos bagages. Nous arrivons finalement à Midelt à 1h30 du matin. Ça s’est fait ! Reste à trouver un endroit où dormir.

Nous suivons notre Lonely préféré qui nous indique un hôtel. Un homme en sort et nous indique

que ce dernier est complet… Et là, on se trouve très cool ! Un gardien de parking nous rejoint et nous

indique un autre hôtel plus haut. C’est unhôtel archi miteux, je pense, le pire que nous ayons fait, mais il a le mérite d’être ouvert d’avoir de la place et d’être de plein pied de façon à ce que nous puissions rentrer nos vélos ! On prend et on se pieute !

Mais de cette aventure nous tirons de nombreuses leçons :

- Nous devons faire des points GPS plus souvent

- Nous avons eu de la chance de nous perdre dans un endroit que nous connaissions

- Il y a toujours une solution quand on a de quoi boire et de quoi manger

- Nous nous sommes globalement soutenus mutuellement (avait-on bien le choix, me diriez -vous ? Mais quand même, on était contents de le constater)

Ce matin, nous sommes à Midelt et sommes contents de notre sort. Après une toilette succincte afin

de ne pas arriver horriblement sales chez les frères, nous filons pour une opération ravitaillement/petit déj’. Nous retournons ensuite à l’hôtel récupérer nos affaires et allons sur internet. Hadrien s’occupe de nos vélos pendant que je prends les informations nécessaires. A mon retour, sa béquille est cassée et une vis coincée dans son guidon… Mon Mac Guyver a le moral dans les chaussettes ! Il file au cybercafé et moi je m’abrite de la pluie et tel un oignon frileux, me voici à superposer les couches (polaires, pantalon étanche, chaussettes et gants étanches, veste…). Hadrien retrouve le moral après l’appel tant attendu de ses parents.

Nous nous mettons finalement en route sous la pluie en direction du Monastère de ND de l’Atlas, notre graal de la semaine.

Nous y arrivons rapidement et trouvons un accueil extraordinaire. On dira ce qu’on voudra mais il est des lieux où l’on se sent chez soi et où l’on sent que le repos du corps et de l’esprit sera possible. Notre Dame de l’Atlas fait partie de ceux-là. Je suis heureuse d’être là… Le père José Luis nous propose un reste de couscous, nous sommes aux anges.

Nous aurons la possibilité d’aller à la messe demain, notre dernière messe remonte à notre départ ! Il

est temps de recharger les batteries !

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dim.

31

oct.

2010

Voyage au coeur du Moyen Atlas

Rédacteur : Hadrien

Date : 21/10/10

 

Nous sommes prêts de bonne heure, facile lorsqu’après une nuit dans une maison il n’y a que peu de chose à ranger ! ;) Nous nous apprêtons à monter sur nos vélos chargés lorsque l’un des propriétaires vient s’assurer que nous avons bien dormi. Après les Salamalecs traditionnels, on nous propose une visite de la scierie : cool ! Mais par un enchainement imprévisible, nous nous retrouvons autour d’une table à manger du pain et à boire du thé en discutant du Maroc et de la scierie… pourquoi pas ! Mais il est déjà l’heure pour nous de partir, quelques mètres après le départ je force sur mon dérailleur arrière et ma chaîne est un peu vrillée : un des maillons est « raide » et je dois le changer… S’en suit une bonne demi-heure de réparations diverses, avec des essais ratés, notamment car les maillons rapides que j’ai pris soin d’acheter ne fonctionnent pas avec cette chaine… grrr !  

 

 

En route pour de bon ! Nous traversons à nouveaux des paysages magiques et changeants : plateaux pierreux, forêts de cèdres et de chênes verts et finalement belle descente « semi-désertique » où nous nous faisons arrêter par des bandes d’enfants mendiants des petites choses… nous avions vu quelques voitures européennes passer et comprenons que nous sommes désormais sur une route touristique !

La pause déjeuner bienvenue est pimentée de 2 visites. La première, sympathique, nous permet de

rencontrer un couple d’Italiens admiratifs de nos vélos et de notre voyage, je suis content de parler

un peu la langue de Machiavel.

Machiavélique d’ailleurs notre seconde rencontre, il s’agit d’une fillette et de son frère montés sur

leur âne qui viennent littéralement nous « racketter » notre chocolat et nos olives… s’en suit un long

« duel » de regard droit dans les yeux pour qu’ils repartent… coriaces les gamins dans le coin ! Le

mieux est que leur âne a peur des vélos et je dois le tirer par la bride pour qu’il passe, sous les

injonctions déterminées de notre petite « dictateur »… Les enfants ont, jusqu’à maintenant, été

notre meilleur moyen de rentrer en contact avec la population, les choses changent-elles ?

Un plein d’eau plus tard et une grande descente (eh oui encore une !), nous arrivons aux sources del’Oum-er-bia, un grand oued marocain. Recommence alors le cirque propre aux sites très touristiques : guides, propositions de tout et de rien… je suis énervé par ce comportement « invasif ». Anne reste avec les vélos pendant que je monte jeter un coup d’oeil aux cascades, c’est décevant, ce torrent issu directement d’un ensemble de sources souterraines est beau en lui-même car l’eau est vive est d’un beau bleu. Cependant les constructions alentour viennent détruire cet ensemble et

naturel majestueux dont finalement rien n’est visible.

C’est lors de cette pause que je vois un touriste distribuer largement bonbons, fromages et stylos aux enfants qui viennent lui demander. Pas de harcèlement, juste une demande des enfants et les voilà comblés ! Je comprends mieux le comportement de ces enfants mendiants qui restent au bord des routes toute la journée : la récompense est quasiment assurée ! Mais je ne suis pas sûr que le don à des enfants mendiants soit la meilleure façon de soulager leur pauvreté criante, peut-être est-ce là une façon de les habituer à une certaine dépendance. Bref, cela nous conforte dans notre choix de ne pas donner aux enfants mendiants.

En selle à nouveau, la route monte et nous suons, nous suons ! Mais les paysages si variés nous régalent et nous passons de bons moments ! Mais la route est à nouveau bordée de petites maisons ou plutôt de cabanes voire parfois de tentes dans lesquelles vivent des familles de pasteurs… de quoi vivent-ils et comment font-ils pour vivre ici, surtout l’hiver ? Nous n’avons pas encore la réponse. Que vois-je au loin ? Un cyclo ! Non, Deux ! Nos premiers depuis l’arrivée au Maroc, chouette ! Ils sont allemands et très sympas ! Nous discutons un peu du Maroc, de matériel et finalement nous séparons, tous quatre heureux de ce petit moment échangé en bord de route ! Quelques beaux paysages plus loin, nous trouvons le lac tant cherché et nous installons pour la nuit. Il fait frais et j’allume un feu au milieu des cèdres pendant qu’Anne s’occupe de la tente. Soirée paisible entre l’eau et la forêt. Malheureusement la nuit est tombée trop vite et nous n’avons pas vraiment pu profiter de la belle vue qu’offre le lac… A demain matin avec les singes !!

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ven.

29

oct.

2010

A nous le Moyen Atlas

Après une matinée internet/attente de notre linge propre, nous reprenons la route direction le

Moyen-Atlas. Nous avons un peu le trac, comme si l’aventure recommençait dans la mesure où

jusqu’ici notre but était d’aller à Meknès.

Notre prochaine direction encore lointaine est Errachidia qui se trouve à plus de 200km.

Dans un premier temps, nous prenons la route pour El Hajeb. La route est une voie express, nous n’en raffolons pas mais elle présente le mérite de nous faire avancer. Nous sommes assez surpris car nous pensions que la route monterait à pic tout de suite. Ce n’est pas le cas, nous traversons une

plaine et montons doucement mais sûrement, jusqu’à l’entrée d’El Hajeb, où là, selon l’expression consacrée, nous prenons notre tatane ! Une côte terrible entre 9 et 11%, nous ramène à notre condition d’humble pédaleur limace et nous suons sang et eau. Nous atteignons alors une altitude de

1000m dans le centre du village, assez fiers, car c’est la première fois que nous dépassons cette altitude. L’épicier chez qui nous faisons un ravitaillement (notamment de Coca, Hadrien est devenu fan) nous indique qu’Azrou se situe à une altitude de 1200m et à 31 km. Il est 16h, nous savons que

nous aurons à nous arrêter avant.

Nous continuons sur une route au milieu d’un désert de pierre et de champ d’oignon. Nous sommes sur un plateau consacré en partie au séchage des oignons. C’est dans l’un d’entre eux que nous élisons domicile pour la nuit. A cette occasion, nous rencontrons le gardien du site qui ne fait pas mentir l’hospitalité marocaine en nous proposant du thé et en nous apportant une bougie.

Le chef a prévu de la semoule avec des courgettes et des oignons (pris directement dans l’exploitation), un délice. Il est 19h30 lorsque nous rentrons sous la tente. 19h50 lorsque nous éteignons.

 

 

Nous arrivons à tenir le réveil ce matin et quittons notre lieu de camp vers 8h. Nous voulons éviter

les grosses chaleurs même si à cette altitude le maximum atteint tourne autour de 17°C.

Nous filons vers Azrou, petite ville berbère sympathique. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour admirer un paysage splendide, dit le paysage d’Ito, du nom d’une femme guerrière de la région. Il s’agit en fait d’un genre de cirque enclavé. Nous sommes sous le charme. A la lecture du panneau touristique, nous comprenons que l’itinéraire que nous avions prévu de prendre (continuer sur la nationale), risquait de nous priver de belles choses à voir. A ce moment-là, nous ne connaissons pas l’état de la route et avons besoin d’être éclairés par quelqu’un qui connaît.

C’est à Azrou que nous rencontrons un excellent conseil qui nous indique les endroits où passer, où dormir et qui nous dit que s’il pleut cette route-là risque d’être « un petit calvaire ». Mais nous sommes confiants (Hadrien plus que moi, on ne se refait pas).

Nous trouvons l’itinéraire bis rapidement après un effort d’ascension important. Sur la carte, la grenouille de bénitier que je suis, avait repéré une abbaye. On va dire que cette indication a attisé ma curiosité et que ceci m’a poussé à sortir du sentier prédéfini. Après 2km, nous tombons effectivement sur une vieille bâtisse qui ressemblait à un vieux monastère. Et quelle ne fût pas ma surprise lorsqu’en entrant je savais que je connaissais ce lieu. Je l’avais déjà vu quelque part. Cette chapelle, ce chemin de pierre qui monte vers la chapelle, cette porte rouge… Nous sommes sur le lieu du tournage du film Des hommes et des Dieux. Wahou ! Hadrien refuse d’y croire jusqu’à ce que nous tombions sur le frère du gardien qui nous explique qu’un film a été tourné là et qu’il nous montre la salle de consultation du médecin, la salle à manger, la salle de lecture et d’écriture, l’emplacement de la Vierge, la chapelle. Nous sommes très surpris et même s’il ne s’agit que d’un décor de film, nous sommes assez émus. Nous remercions notre guide et reprenons la route, penseurs. Certains diront qu’il s’agit du hasard, moi je ne pense pas. Il s’agit d’un chemin, d’une succession de  encontres. Nous avons prévu d’aller à Notre Dame de l’Atlas samedi soir, là où se trouve le mémorial des moines de Tibhirine. Incroyable, non ? Nous arrivons alors dans plaine majestueuse située à 1550m d’altitude et qui aurait pu ressembler à la lune. Nous entamons une descente splendide à travers ce paysage magique et apprécions notre équipement en cas de froid.

Nous rejoignons enfin Ain Leuh, et nous mettons en quête d’un endroit où dormir. L'homme que nous avons rencontré à Azrou nous avait parlé de garde forestier. Après quelques km sans rien voir il semble que nous ayons raté ce lieu. Mais il nous a aussi parlé d’une scierie. C’est finalement à cet endroit que nous demanderons un bout de terrain pour camper. Les patrons nous proposent bien mieux : une maison. Elle appartenait aux anciens propriétaires de la scierie, des Français. Elle est construite tout en bois de cèdre. L’odeur de ce bois est très agréable et nous sommes heureux comme des rois cette petite bicoque. D’autant que le gardien du site nous apporte thé et bois afin que nous ayons bien chaud. Je me suis même payé le luxe d’une toilette à l’eau chaude : Byzance !

 

 

 

 

 

 

 

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jeu.

28

oct.

2010

Volubilis

Rédacteur : Hadrien

Date : 17-18/10/10

 

Notre réveil ne fonctionne pas, c’est Asmae qui vient gentiment nous réveiller vers 8h, une grasse mat’ pour elle qui est debout à 5h en général !

 

Juste le temps de sauter dans nos habits et de ranger un peu, nous voici devant un petit déjeuner composé d’un pain de semoule (Ashra ( ?)), de bon beurre et d’huile d’olive, nous voici calés ! C’est simple, sain et bon : chouette ! Nous partons ensuite nous promener au bord de l’Oued Sébou (le plus grand du Maroc) qui irrigue notamment les champs du père d’Asmae. Il est vraiment impressionnant de voir cet oued dont les berges bougent chaque année ! On nous raconte que lorsqu’il déborde et inonde jusqu’à plus de 100m de son lit. Récemment le climat a changé et les inondations ont lieu en Mars depuis 3 ans, c’est un désastre pour les agriculteurs. A priori le barrage en amont de l’oued ne joue pas son rôle régulateur…

Après un petit tour dans le « village » composé d’une 10aine de maisons, nous devons revenir à la route et préparer nos affaires. Nos hôtes nous gâtent une fois de plus : Anne reçoit un joli collier et un bracelet et nous partons avec des fruits, du pain et du pain de semoule ! Quelques grandes embrassades plus tard, le pédalage reprend, sous un soleil de plomb ! Au bout de 2h, nous ne tenons plus et cherchons un peu d’ombre pour le déjeuner. Mais ce n’est pas si facile, nous sommes uniquement entourés de champs et non de vergers !! Je suis à 2 doigts de préparer un abri avec notre bâche lorsqu’un hameau arboré apparait enfin ! Du pain et de la vache qui rit, rien de tel ! Des petits garçons viennent jouer dans l’arbre qui nous procure de l’ombre… Ils semblent attendre quelque chose ! Nous leur proposons des grenades, ils sont très contents mais en demandent plus : « Donne-moi un stylo ! » « Je n’en ai qu’un seul pour tout le voyage… (Vrai !) », « Donne-moi un fruit » « je t’ai donné tout ce que j’avais », « donne-moi un bonbon » « J’en ai pas ! », « Donne-moi un Dirham » « Ca suffit oui !! ». ;) Nous nous quittons finalement en bons termes, ils auront eu 4 grenades… on ne peut malheureusement donner à chacun et nous avons pris 2 décisions : ne pas encourager la mendicité ou la dépendance vis-à-vis des touristes, Offrir des choses aux enfants des familles qui nous ont accueilli (quand on gâte les enfants, tout le monde est content !).

Le soleil s’est un peu calmé… alors c’est la route qui nous en fait baver ! Une grosse montée au niveau de Zegora est un peu dure et les relations avec les enfants au bord de la route pas très sympathiques… heureusement le paysage est magnifique et nous en profitons pour faire de belles photos de nous en plein effort ! Quelques kilomètres plus loin, nous voici enfin à Volubilis, la descente vers le site antique est un vrai bonheur, j’ai l’impression de « voler » vers de la Culture !

Timing parfait, nous laissons nos montures au café du coin et profitons des ruines durant l’heure qui précède le coucher du soleil, les couleurs sont très belles, le site aussi mais j’avoue qu’en dehors des très belles mosaïques, je suis un peu déçu, l’escapade turque de juillet dernier a dû me donner des standards bien trop élevés ! Il n’en reste pas moins que vivre le coucher de soleil au milieu de ruines antiques est un vrai plaisir et nous nous régalons à faire de belles photos !

En prenant un thé au café du coin (pour les remercier d’avoir gardé nos vélos), je discute un peu avec le propriétaire qui nous a pris en sympathie. Il est intéressé par nos vélos et souhaite échanger sur la religion. Bref, il nous embarque dans une belle discussion sur le sens du monde, la religion et l’Islam. Nous sommes épatés par son érudition, il connait très bien la Bible (ancien et nouveau testament) ainsi que le Coran et il nous décrit les passerelles entre ces deux « Livres ».

Bien sûr son discours est plein de parti pris mais il nous éclaire beaucoup sur la croyance Musulmane, sur le contexte historique d’apparition de cette religion, sur les liens qui existent entre les 3 livres, sur la place de la femme dans la religion musulmane et sur la vie d’un musulman (prières, mosquée, Immams…). Nous passons un très bon moment avec Adbelrafer et la nuit est tombée et 3 thés à la menthe ont été bus lorsqu’il nous oriente vers un de ces terrains en face du site, nous y dormons comme des princes, face aux ruines ! Bien sûr cet échange a réveillé beaucoup de questions en nous et surtout un sentiment fort de méconnaissance de notre religion. Lire sa religion à travers le regard d’une autre confession offre un relief, nous la voyons différemment, et nous la « repositionnons » sur le « marché » très « compétitif » des religions ! Nous sommes dimanche et après la lecture des textes du jour, nous sommes contents d’échanger sur notre vision de la religion suite à cette nouvelle contextualisation.

Réveil Humide, il n’y avait pas un seul arbre sur le terrain et la tente est trempée… heureusement le soleil brille (comme chaque jour depuis notre départ !) et tout cela sèche vite ! Une mise en route rapide pour un trajet très court vers Meknès. 30 km sous un soleil de plomb nous ont éreinté et nous arrivons à destination fatigués et ayant chaud ! Nous sommes sales et collants, vivement la douche chaude tant attendue à l’hotel Regina !

Chambre un peu pourrie, douche au débit limité… ce n’est pas cher (6€/pers.) et c’est dans le centre,

c’est tout ce qu’on lui demande !

Mais avant de nous mettre sous la douche et de faire une lessive, direction le souk, notre aventurière

préférée ne se promène maintenant plus qu’en pantalon et elle a besoin d’un Sarhouel ! Course vite

faite, nous plongeons ensuite dans la médina pour trouver un truc à manger. Et c’est là, dans l’arrière

cuisine crasseuse d’un bouiboui, que nous découvrons et apprécions la Kefta (boulette de viande

préparée avec des herbes et des épices cuite au feu de bois) !

Douche puis rangement et la visite peut enfin commencer, nous fonçons vers le palais impérial, visitons le mausolée de Moulay Ismail, superbe temple composé de 5 cours intérieures où règne une forte impression de calme et de tranquillité (si l’on fait abstraction des nuisances causées par ces stupides touristes fraichement débarqués en car…). Ensuite, les écuries nous accueillent, cet édifice datant du XVIIème siècle est impressionnant dans ses dimensions. Conçu pour être à la fois un grenier et des écuries (pour 12 000 chevaux s’il vous plait !) il a son propre système d’aération et d’évacuation des eaux usées, nous y passons de bons moments à jouer à Indiana Jones ! ;) Nous rentrons flâner dans les marchés et souks et surtout dans le marché couvert qui propose moult pâtisseries, fruits secs et autres olives… Imaginez des pyramides de chacun de ces petits plaisirs !!

Nous craquons et refaisons nos réserves pour les jours à venir! Nous voici équipés de 500g de

patisseries, 1 kg de fruits secs et 750g d’olives ! Yahoo !! Fatigués, nous rentrons dans notre chambre pour dîner et dormir : bonheur !!

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jeu.

28

oct.

2010

Sur la route de Meknès ou l’Hospitalité Marocaine

Date : 15-16/10/10

Rédacteur : Anne

 

Ce matin nous profitons de la Médina de Chefchaouen. Tous les guides sont unanimes, cet endroitest à visiter. Nous confirmons. Nous découvrons une médina bleue et blanche, absolument splendideavec des coins et des recoins tous aussi jolis les uns que les autres. De plus nousapprécions le faitque les touristes ne se déplacent pas en masse et que les faux-guides n’accourent pas. Bref nousprofitons sereinement de notre visite que nous menons à notre façon.

Après notre balade, nous regagnons notre auberge de jeunesse en vue d’un départ imminent. Appel

de Maman à pic… Je suis tellement heureuse de l’entendre !

D’autant que la pression monte… La carte indique des flèches qui signifient que nous allons devoirmonter des pentes à plus de 8% !! J’avoue que l’expérience d’hier m’a suffi et avoue ne pas être enétat psychologique de recommencer. Alors le stress faisant, je pince mes petites lèvres et commenceune mise en condition : imaginer le pire pour être agréablement surprise !

Pas simple pour Hadrien qui se retrouve à nouveau face à sa tortue préférée bien carapacée.

 

 

 

 

 

Après une retraversée de Chaouen et ses pentes, nous sortons de la ville et récompense de notreeffort d’hier, nous descendons une route très jolie pour retrouver la nationale et continuer notreroute vers Ouazzane. Nous savons que nous ne pourrons atteindre Ouazzane pour la nuit que nousaurons à demander un petit coin de jardin pour poser la tente.Nous profitons pleinement des paysages et le passage affreux indiqué par la carte est moins horribleen réalité que dans mon imagination. Ma méthode fonctionne !

Il fait cependant très chaud. Je crame et dois opter pour la casquette. Et il paraît que c’est l’hiver !

Notre route longe les oueds et nous bénéficions d’une vue depuis une route de corniche très jolie.

Lorsque le soleil commence à tomber, vers 17h, nous pensons à notre étape. Là encore, commetoute première fois, nous avons le trac. Nous repérons une maison bleue un peu en hauteur de laroute. Une horde d’enfants nous attend en nous réclament des stylos. Dans notre guide, nous noussommes fait écrire en arabe, la phrase demandant la permission de planter notre tente à côté de lamaison de la personne à qui on s’adresse.

 

 

 

En effet, nous avons pu constater que tous les Marocains ne parlent pas français. En effet, seules lespersonnes ayant suivies des études ont appris le français. Et dans les zones rurales que noustraversons nous comprenons que seul l’arabe oral est un moyen efficace de communication. Il fautdonc que nous apprenions.

Par chance nous rencontrons un monsieur qui parle français et qui nous confie à l’un de ses amis quilui ne parle qu’arabe. Mustafa nous accompagne jusqu’à l’endroit où nous pourrons installer notremaison. Les enfants qui nous ont accueillis sont pour certains les enfants de Mustafa, pour d’autresdes voisins ou plus exactement des cousins. Ils sont extrêmement intrigués par notre manèged’installation. Et monte la tente, et rentre les sacoches et installe le tapis de sol. Au fur et à mesurede notre installation, ils nous gratifient de la moitié d’une orange ou de la moitié d’une grenade.Nous sommes aux anges mais très gênés de tant de soin à notre égard.

 

 

La nuit tombe. Le petit bonhomme de la maison donne à boire aux vaches, les mamans reviennentde la collecte du bois. Nous sommes dans le Maroc que nous souhaitions découvrir.Entre chien et loup, les enfants nous donnent un cours d’arabe. Un, deux, trois… Wahed, jooj, … Ilssont extrêmement fiers de nous montrer leurs cahiers et cartable. Nous sommes ravis de découvrirleurs cours notamment de français.Alors que nous sommes au moment de faire cuire nos pâtes, Lalami, le frère de Mustafa, se présenteà nous et nous propose de le suivre. Yalla ! Il nous fait tout ranger et nous fait jeter l’eau de nospâtes. Nous nous retrouvons dans un immense salon dans la maison de Mustafa avec Mme Mustafamais sans Monsieur. Cette dernière nous sert le thé à la menthe avec du khoubz (pain marocain) del’huile d’olive, du miel et du beurre de lait de chèvre probablement. Nous sommes ravis decettepremière expérience. Lalami fait maints efforts pour que nous nous sentions à l’aise. Entre spagnol,français, arabe et anglais et à force de gestes nous finissions par nous comprendre. ToutelafamilleRegal habite dans le village et chacune des maisons alentours appartiennent à un frère.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après le thé, Lalami nous invite chez lui cette fois, afin de nous présenter sa femme Saïda et sa petitefille Tissane. En bon père, il demande à sa femme de préparer un tajine. Nous comprenons que Saïdan’avait pas franchement prévu ça pour le diner mais se met aux fourneaux. Nous sommes un peugênés car nous n’en attendions pas tant. C’est dans une extrême gentillesse et une si grandesimplicité que nos hôtes nous reçoivent, que ça nous semblerait presque louche. En bonsoccidentaux et paranos que nous sommes, surtout après nos expériences précédentes, nous nepouvons pas empêcher de nous dire que tout ça cache quelque chose.Pour nous faire patienter pendant la préparation du diner, Lalami nous montre toutes ses photos,(malheureusement, nous avons oublié les nôtres), nous emmène dans son magasin de poterie sur laroute et nous offre une tasse. Nous ne savons plus quoi dire. Choukrane est un peu faible d’autant que si nous ne l’avons pas dit 50 fois dans la soirée, nous ne l’avons pas dit une.Lalami nous fait goûter son miel, celui qui guérit tout et nous fait comprendre qu’il s’agit d’un produitcher et de qualité. En tout cas, son goût valait le détour.Saïda nous sert alors le plat du jour. Nous sommes ravis de cette découverte. Olives, khoubz, bessa(mélange de lentilles et de fèves) et poivrons préparés d’une certaine façon. Un régal. Au Maroc, iln’y a qu’un verre pour toute la table que l’on fait passer.

 

 

 

 

 

 

Nous remercions chaleureusement Saïda et quittons leur maison. Nous passons par chez Hassan quivit dans la maison du Papa et retournons finalement dans notre tente, repus et heureux. Lelendemain, Fatima la petite fille de la maison fait le siège devant notre tente. Nous packons nosaffaires et sommes invités chez Mustapha pour un petit déjeuner en famille dans la cuisine. Au menuthé à la menthe et beignets ! Le petite déj du sportif. Afin de remercier nos hôtes de leurs milleattentions à notre égard, nous leur offrons notre ultime plaque de chocolat côte d’or Recette duSoleil. Mustapha fait la distribution familiale avec une certaine rudesse, je dois l’avouer vis-à-vis dece chocolat si précieux à mes yeux. Nous ne sommes pas sûrs qu’ils aient vraiment appréciés lachose, mais le coeur y était.Nous quittons la maison de Mustapha pour aller saluer Lalami et Saïda avant de repartir. Nouséchangeons nos numéros de téléphone et nos adresses. Nous sommes les bienvenus sinousrepassons, et quand nous aurons notre chez nous, nous nous ferons une joie de leur ouvrir très grandnotre porte.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette expérience m’a particulièrement interpelée. Premièrement, parce qu’on se demande comment nous aurions réagi si 2 parfaits inconnus sur des vélos un peu bizarre nous avaient demandé un coin de jardin. D’autre part, parce que si l’expérience a été au-delà de tout ce que j’imaginais, ce genre de soirée où la communication est rendue très difficile par l’absence de langage commun, où une attention permanente est demandée afin de ne pas froisser, de respecter les codes qu’on ne maîtrise pas encore, entraîne une certaine tension. Cependant, c’était une expérience géniale, rendue encore plus géniale par la spontanéité des enfants, qui font passer toutes les barrières d’un sourire !Nous reprenons donc notre route vers Meknès. Après avoir dépassé Ouazzane, nous entrons dans une immense plaine de culture. Ici, les mules sont le couteau suisse des travaux : elles portent, elles labourent. Les paysages sont plus beaux les uns que les autres. Nous traversons des Oueds que nous imaginons en crue.

La route est plate ou quasiment et nous filons. Vers 17h, nous ne sommes pas à proximité d’un quelconque endroit où dormir (camping, hôtel) et décidons de renouveler l’expérience de la veille en  espérant que nous aurons autant de chance.

 

 

 

 

 

 

Nous bifurquons vers un hameau et jetons notre dévolu sur une maison blanche. Par chance, nous tombons sur une jeune femme qui nous dit que nous pourrons passer à côté de la maison de son frère qui doit revenir. En attendant ce dernier, nous faisons la connaissance d’un monsieur qui habite ici et qui s’avère être le père de la jeune femme, Asmae. Ce dernier s’assure que nous sommes des personnes fréquentables, que nous ne buvons pas, que nous ne fumons pas de hashish, que nous sommes mariés et que nous sommes chrétiens. Nous répondons globalement aux critères, Asmae nous propose de passer la nuit dans la partie supérieure de la maison. Là encore proposition aussi inattendue qu’agréable. Nos vélos ont bien rangés au chaud, et nous occuperons le salon des nvités ! Nous faisons connaissance avec notre hôte autour du thé à menthe. Ensuite, cette dernière nous apporte de quoi faire notre toilette. Enfin, Asmae me rejoint et nous entamons une grandeconversation. Le courant passe et cette femme est une personne de grande valeur. Elle fait partie desbelles rencontres de ce voyage. Elle est institutrice et est au chômage depuis assez longtemps.

Nous sommes logés dans la maison des parents où vivent encore 3 enfants. Dans le hameau, il y a leur frère et des oncles. Au Maroc, dans les zones rurales, les gens vivent en clan. Nous passons un moment extra et sommes rejoints par M’barack, leur plus jeune frère qui vit aussi ici. Il a 23 ans et travaille avec son père dans l’exploitation agricole. Il est fan de Féderer et nous donne les dernières nouvelles. Ses restes de français sont vraiment très bons.

Asmae s’absente une minute et revient avec un fabuleux couscous. Le premier depuis notre arrivée au Maroc ! Nous sommes aux anges d’autant qu’il est excellent. Nous apprécions particulièrement et  Asmae veille particulièrement à ce que je mange. Riz au lait et grenade en dessert, je demande grâce.

Asmae et moi débarrassons, elle m’invite à découvrir leur maison. Je suis extrêmement touchée d’avoir ce privilège.Nous remontons pour une dernière bavette avec les hommes autour de la carte du Maroc. Quelle joie de vivre ce que nous vivons en ce moment !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

26

oct.

2010

Maroc profond, nous voici !

Date : 13-14/10/310

Rédacteur : Hadrien

C’est avec ces mots en tête que nous abordons notre sortie de Tanger à vélo ! Sortie très facile par ailleurs, un peu longue tout de même car il nous faut près de 15km pour sortir de la ville et la proximité d’une grande ville en plein développement économique se fait sentir jusqu’à Tétouan. 

Nous sommes rapidement « happés » par la beauté des montagnes qui nous entourent, sans pourautant être vraiment emballés, la route est fréquentée, les bas-côtés sont de vraies poubelles et nous roulons pour rouler.Heureusement nos amis routiers nous gâtent : klaxons, signe de la main par la fenêtre et parfois un« bravo » ponctuent presque chacune de nos minutes !! Quel enthousiasme chez les Marocains !!

 

 

Nous roulons en plaine depuis Tanger, l’avantage c’est que c’est plat, l’inconvénient c’est qu’il y abeaucoup de « champs » et peu d’ombre pour un pic nic. Finalement nous nous « échouons » enbord de route pour un déjeuner sommaire. La seule particularité est la visite, certes lointaine, d’ungros scorpion. Je déteste ces bestioles et après la photo d’usage, je l’écrase avec une grosse pierre :un de moins !Pour l’anecdote, le cadavre reposait près d’une fourmilière et il n’a pas fallu plus de 30 secondesavant que ces savantes bestioles viennent dépecer l’animal : bien joué les filles !

 

 

 

 

Retour sur nos vélos pour 30km pas vraiment palpitants, j’en profite pour réaliser que le systèmeéconomique du Maroc est en pleine mutation et les contrastes criants : un âne bâté de menthe sefait doubler par un gros 4x4, le tout sur une route nationale 2x2 voies en bon état… combien detemps l’âne pourra-t-il continuer à porter ses ballots de menthe ?

16h, nous décidons de chercher un endroit où dormir et à 5km avant Tétouan bifurquons vers ladroite, mais surtout vers l’inconnu.

 

 

 

Notre premier vrai contact avec la campagne marocaine est plutôt sympathique même si nous noussentons totalement « OVNI » dans cet environnement. Commence alors la recherche d’un endroit oùdormir. La stratégie est simple : trouver quelqu’un à qui demander si l’on peut dormir à côté de samaison. C’est en fait beaucoup trop simple comme stratégie car :

1) Personne ne parle français

2) Nous sommes dans une campagne proche de la ville : les paysans se demandent sans doute pourquoi des touristespréfèrent dormir dans les champs plutôt que dans un hotel.

Notre première tentative permet tout de même de créer un attroupement de 15 personnes et lerésultat est clair : je ne suis pas doué pour mimer quelqu’un qui dort dans une tente… même enutilisant un imagier et une photo de notre tente… nous continuons notre route, bien décidés à nous  installer coûte que coûte !

 

 

Voilà que nous sommes alpagués en français (youhou !!) par un retraité ayant travaillé 30 ans sur lesautoroutes françaises. Bien que persuadé de maitriser la langue de Molière, il nous perd dans unfrançais plus qu’approximatif… bref nous comprenons qu’ici on ne campe pas, que c’est dangereux car il y a des voleurs et les paysans ne nous aideront pas.

Il est 17h15, la nuit commence à tomber, nous filons donc (très énervés par cet échec cuisant) versl’auberge indiquée dans le Lonely à Tétouan. 100 Dh, beaucoup de sollicitations désagréables et 5 kmplus tard, nous voici dans une grande chambre tout à fait correcte dans laquelle nous laissons nosaffaires avant de partir nous perdre pendant une petite heure dans la médina.

 

 

 

 

 

La médina de Tétouan est réputée pour sa beauté et sa tranquillité. Effectivement les murs vert etblanc des petits bâtiments entourant de larges allées nous enchantent et nous découvrons avec joieque l’activité bat son plein à la tombée de la nuit ! A nous les fruits secs et quelques pâtisseries pour le dessert !

 

 

 

Cependant nous ne nous attardons pas car nous ne sommes pas toujours à l’aise dans certaines ruesnon éclairées et parfois désertes.

De retour à notre pension, nous entreprenons de faire cuire des pâtes avec le réchaud dans lachambre… bonheur de manger chaud ! Mais la chambre est en vrai désordre !

Une fois de plus nous nous endormons en ville et nous n’apprécions vraiment pas cet environnementdans lequel nous avons l’impression d’être des portefeuilles sur pattes… vraiment l’harmonisationdes moeurs vient tuer toute authenticité !

Réveillés presque de bonne heure, nous descendons faire nos courses pour la journée. Sur la routenous croisons Mr X qui nous a aidé à monter les vélos hier.

IL nous dit qu’il va à la Médina et propose de nous montrer la porte la plus proche. Nous luiexpliquons que l’on cherche des fruits, il les négocie pour nous… nous commençons à en avoir marrede son cirque mais il insiste et Anne craque, nous voici partis pour un tour de la médina avec un« guide ». Celui-ci nous promet d’aller voir les berbères arrivés ce matin à cheval pour vendre desproduits artisanaux... (H : « c’est un plan foireux mon grand, nous ne sommes pas bêtes à ce pointlà… ! ») il nous emmène tout de même voir 2 choses intéressantes : la tannerie où l’on peut voir unmarocain en train de tanner une brebis (ça pue !) et une vue très belle sur le cimetière à flanc decolline. En revanche toutes les photos sont nulles et il a même essayé de nous vendre des tapis (

H : « Grave manque de discernement mon gros, tu nous as aidé à monter nos vélos, n’oublie pas ! »).

Bref une visite pas mal mais avec l’impression d’avoir été pris en otage. A la fin on lui demande sonnom : Mohamed Couscous… bravo, du début à la fin il a été nul ! (H : « j’étais à 2 doigt de luirépondre « Quand il pète ça fait de la mousse »…déplacé ! »).

Marre de cette ville ! Nous remontons enfin sur nos vélos, direction ChefChaouen, une des plus

belles villes du Maroc, plantée au pied de superbes sommets.

La route monte et descend beaucoup mais les paysages sont splendides, nous nous régalonsvraiment de voir ces sommets majestueux plonger dans la vallée d’un oued. Il fait chaud et l’effortest dur, nous nous arrêtons assez tôt pour un déjeuner à l’ombre d’un arbre, pas très glamour carnous sommes au bord de la route et le sol est jonchés de détritus mais Anne ne peut aller plus loin.Ca monte, ca monte, c’est beau, c’est beau ! Et les Marocains nous saluent comme il se doit à chaque voiture ou camion qui passe ! La route est paisible, surtout la descente ! ;)

Mais dès que notre chemin quitte la nationale pour rejoindre Chaouen, la pente est terrible : 11% sur

2-3km et nous n’avons pas pédalé depuis quelques jours déjà, c’est un peu la cata, nous souffrons

pas mal mais y allons doucement. Une heure plus tard, nous voici dans la ville, à la recherche ducamping ! L’accueil est plus chaleureux ici et nous sommes même applaudis par tout un groupe de

jeunes qui sortent de l’école : merci les gars pour vos encouragements !

Une nouvelle pente nous attend, beaucoup plus dure celle-ci et nous devons pousser. C’est un peu

plus dur pour Anne et des passants le remarque, ils viennent chacun leur tout, lui filer un coup de

main, comme ça, de façon désintéressée, ça fait vraiment chaud au coeur et nous réconcilie avec les

marocains !

Mais le mieux vient alors que nous affrontons la dernière montée, un groupe d’enfant vient nous

aider en nous poussant chacun à notre tour, un sacré plus alors que nous sommes épuisés par cette

grosse journée où nous dépassons les 65km et 1200m de dénivelé positif parcourus !

 

Chefchaouen
Chefchaouen

Finalement le camping est un peu cher (70DH) et le gardien nous conseille d’aller juste à côté, là où lachambre est à 80DH avec de l’eau chaude, merci pour le tuyau, nous y filons !Nous sommes exténués, beaucoup de kilomètres et de montée, la douche chaude est la bienvenue et l’amabilité de la personne qui nous accueille aussi. Il nous explique même qu’à partir de maintenant il est tout à fait possible de demander aux gens de dormir à côté de leur maison : chouette !Dodo à 21h30 après une journée qui nous réconcilie avec les marocains : bravo !

 

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mar.

26

oct.

2010

Notre séjour tangérois

Date : 11-12/10/10

Rédacteur : Anne

Je lève ici le suspense laissé par Hadrien. Après s’être rendus au seul self ouvert sur le bateau et avoir constaté que nous aurions à faire la queue 3 heures pour une omelette ridicule, nous avons pris le parti suivant : acheter une boîte de crackers et remonter dans notre cabine pour faire les fonds de

placards ou de sacoches.

Constat et état des lieux : 3 boîtes de thon, une boîte de petits pois, une boîte de dés de jambon, du

pesto, du citron. Un festin en perspective, puisque nous avons mélangé dans un gobelet des petits

pois froids avec des dés de jambon que nous avons gobé tels des sales. Puis nous avons poursuivi

avec des toasts de thon pesto citron sur des crackers. J’ai prévenu, c’était de la grande gastronomie.

Après une nuit de 11heures, nous nous levons heureux d’avoir dormi dans un vrai lit (et là je dois

saluer une fois de plus, l’organisation de mon mari) et d’arriver enfin sur le continent africain. Le

temps est au beau fixe, l’arrivée dans le détroit de Gibraltar entre l’Espagne et le Maroc est une

splendeur.

Après avoir poireauté dans un salon du bateau pendant presque 2 heures, nous sommes invités à

retrouver nos montures ! C’est toujours une joie, de voir qu’elles sont toujours là, qu’elles n’ont pas

été visitées, bref (même si Hadrien trouve ridicule de personnaliser les objets…) qu’elles vont bien.

Nous les harnachons comme à leur habitude et sortons fièrement à côté des voitures. Petit contrôle

des passeports et nous voilà au Maroc. Nous recevons un accueil de la part des Tangérois

absolument charmant. Nos vélos leur plaisent beaucoup et certaines voitures nous klaxonnent tout

pouce dehors. Nous sommes ravis et rassurés !

Nous arrivons finalement sans difficulté à la gare de Tanger Ville où nous appelons Laetitia notre

hôte. Nous la rejoignons chez elle dans une immense tour de logement. Le quartier où Antoine (son

mari) et elle habitent est en pleine expansion et les promoteurs s’en donnent à coeur joie. Les COS

n’existent pas et les tours poussent comme des champignons. L’architecture n’est pas très riche mais les appartements de l’intérieur sont très chouettes et la vue de l’appartement de nos amis,

imprenable.

 

Nous sommes accueillis par Laetitia, Pauline et Ianis dernier né. Notre amie nous fait un breafingprécis des choses à voir à Tanger, nous donne les quelques clés pour éviter de se faire racketer etnous voilà partis pour une petit tour dans la ville, à pied, nos vélos étant sagement rangés !

 

Nous découvrons une ville dense et très vivante. Contraste entre nouveauté et tradition, villenouvelle et médina. La nuit tombe vite au Maroc puisque nous avons 2h de décalage avec la France.

 

Nous rentrons dans la Médina, un faux guide nous montre les premières choses à voir mais nousn’avions pas prévu de la visiter ce soir. Un « la choukrane » nous permet de faire comprendre à cemonsieur que non, pas de visite de la Médina ce soir.

Nous rentrons à la Résidence Aïcha et faisons alors la connaissance d’Antoine, jeune père et cadredynamique. Nous passons une très bonne soirée et découvrons le Maroc à travers leur vie. Des idées d’expatriation pourraient peut-être même germer dans nos têtes. Etre à 2h de Paris par EasyJet etavoir une telle qualité de vie interroge les anciens parisiens que nous sommes.

 

 

 

Le décalage horaire faisant, nous sommes réveillés tôt. Après un petit déjeuner, nous réglons

quelques affaires sur internet, réalisons que nous n’avons donné de nouvelles à nos parents depuis 1

semaine. Nous avons un problème sérieux de perception du temps. J’ai l’impression d’avoir eu mesparents il y a 2 jours et pourtant tellement de choses se sont passées depuis notre dernier coup de

fil.

Nous quittons finalement l’appartement de nos hôtes vers 11h pour une visite de la Médina avecquelques bonnes adresses de restaurants en poche.

Après 2 ou 3 courses, nous nous rendons dans une adresse que nous croyions confidentielle. Lerestaurant associatif DARNA tenu par des femmes en réinsertion. Nous avons alors eu la chance dedécouvrir une facette de la cuisine marocaine que nous ne connaissions pas : soupe de lentilles et

 

 

légumes farcis… Excellent choix !!

Enfin, nous prenons le chemin de la Médina et nous laissons aller au fil des rues et coursives qui acomposent. Mon sens de l’orientation déjà bien mal est encore mis à rude épreuve. Mais finalement

nous trouvons la Kasbah. Son musée est malheureusement fermé le mardi. Nous visitons ensuite la

Légation des Etats Unis par le Maroc. Très bel endroit !

Enfin, nous nous promenons dans la Médina à la recherche d’anneaux en argent qui remplaceraientnos alliances, une bouilloire pour faire chauffer notre eau sur notre réchaud rapidement, uneceinture pour Hadrien qui a déjà maigri depuis notre départ.

Après une pause chez L&A nous repartons pour faire quelques courses pour notre pique-niquedemain matin dans le souk et pour un diner en amoureux : pizza et chawarma. Si mon frère avait été là, il serait tombé en extase devant ce sandwich un peu particulier et tellement bon. Pas de frite, pasde pain pita mais une crêpe de maïs, pas de sauce blanche mais une sauce ail persil et d’autres épicesextra. Une vraie découverte culinaire. Une ou 2 pâtisseries et nous voilà satisfaits de notre journée !!

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- Rentrés le 27/11/12 à Paris!

- Hadrien a trouvé du travail et nous habitons à Annecy-le-Vieux.

- La page concernant les visas est à jour, de même que celle qui concerne les démarches à faire avant de partir.

- Les itinéraires par pays et général sont mis à jour

- A venir bientôt: Retour sur le matos et les démarches joyeuses du retour!

- Diaporama de photos sud-américaines

 

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